Sommaire: Dépistage systématique de la violence conjugale par onze médecins généralistes avec le questionnaire riccps
Introduction générale
1 – arguments pour un dépistage systématique de la violence conjugale
1 – 1 description de la violence conjugale à l’encontre de la femme et conséquences sur sa santé
1 – 2 statistiques autour de la violence conjugale en France
1 – 3 pratique du dépistage systématique dans d’autres pays
2 – mise en place de l’enquête de dépistage sytématique de la violence conjugale par onze médecins généralistes
2 – 1 objectifs de l’enquête
2 – 2 choix du questionnaire
2 – 3 méthodologie
2 – 4 acceptabilité du questionnaire par les médecins et les patientes
3 – résultats
3 – 1 caractéristiques démographiques des médecins
3 – 2 fiches patientes
3 – 2 – 1 résultats en fonction du sexe du médecin
3 – 2 – 2 résultats en fonction du mode d’exercice
3 – 2 – 3 différents types de violence chez les patientes dépistées
3 – 2 – 4 données démographiques des patientes ayant un dépistage positif
3 – 2 – 5 données démographiques des patientes ayant un dépistage négatif
4 – discussion
4 – 1 analyse des résultats
4 – 1 – 1 analyse des données démographiques des médecins
4 – 1 – 2 analyse des résultats des fiches patientes
4 – 2 étude des points faibles de l’enquête
4 – 2 – 1 biais de sélection
4 – 2 – 2 biais lié au type de questionnaire
4 – 2 – 3 biais d’analyse
4 – 2 – 4 biais lié à la brièveté de la durée d’enquête
4 – 2 – 5 biais lié à la formation ou non des médecins enquêteurs
5 – aspects positifs et difficultés rencontrées par les médecins participant à l’étude
5 – 1 aspects positifs
5 – 2 difficultés
6 – pertinence de l’étude et faisabilité
conclusion générale
bibliographie
annexes
Extrait du cours dépistage systématique de la violence conjugale par onze médecins généralistes avec le questionnaire riccps
1- Arguments pour un dépistage systématique de la violence conjugale
1-1 Description de la violence conjugale à l’encontre de la femme et conséquences sur sa santé
La définition donnée par le site sivic.org (site pour les professionnels de santé sur les violences conjugales) décrit la violence conjugale comme un processus au cours duquel un partenaire exerce des comportements agressifs et violents à l’encontre de l’autre dans le cadre d’une relation privée et privilégiée. Selon l’OMS 90 à 95 % d’agressions dans un cadre conjugal sont le fait de l’homme sur la femme.
La violence conjugale ne connaît aucune frontière géographique, culturelle ou sociale. Elle revêt plusieurs formes psychologique, physique, économique, et sexuelle. La violence est un moyen utilisé par l’agresseur pour contrôler et dominer sa partenaire. L’exercice de ses pressions permanentes, de cette emprise psychologique et physique est finalement très destructeur pour l’individu qui les subit qu’elle que soit sa forme. Il n’existe pas de classification de gravité entre les différentes formes de violence : la violence psychologique peut être d’ailleurs plus destructrice que la violence physique. Ces patientes sont amenées à consulter plus fréquemment leur médecin pour des troubles liés à la violence conjugale, le médecin doit être capable de les repérer afin de pouvoir conseiller la patiente et de l’orienter vers des structures spécialisées si elle le souhaite.
On parle de faits de violences graves lorsque qu’il s’agit d’actes répétés. La répétition d’actes de violence croît dans le temps en intensité, en gravité et en fréquence, pouvant aboutir au meurtre de la femme.
Le meurtre conjugal est la conséquence extrême de cette violence faisant suite à un long passé de violence au sein du foyer, ou survenant après la séparation du conjoint violent.
Les violences conjugales ont de lourdes répercussions sur la santé des femmes et de leurs enfants les amenant à consulter plus souvent un médecin.
Les lésions traumatiques sont les plus facilement reconnaissables :
Ecchymoses, érosions, hématomes, contusions, plaies, brûlures, fractures… Les localisations préférentielles sont le cou, la face, le crâne, les extrémités, ou les parties cachées par les vêtements. Il faut être vigilant aux lésions dentaires, aux lésions du massif maxillo-facial, aux lésions otologiques ou ophtalmologiques. `
Souvent ces patientes souffrent également de troubles psychologiques:
le climat de terreur omniprésent au domicile conjugal, ayant pour objectif un contrôle total de l’individu, provoque une auto-dévalorisation chez la femme, accompagnées de sentiment de honte, de culpabilité, de colère et d’impuissance. La dépression touche 50% des victimes 5, pouvant aboutir à des tentatives de suicides et à des suicides dont l’évaluation chiffrée comme étant liée au contexte de violence conjugale est difficile à établir. En France, 5% des femmes victimes de violence conjugale ont fait une tentative de suicide, contre 0,2% des femmes n’ayant pas subi de violences.
On note également chez ces femmes une consommation accrue de medicaments psychotropes, hypnotiques ou antidépresseurs (30% des femmes victimes de violences conjugales en consomment régulièrement selon l’étude ENVEFF), mais aussi de tabac, d’alcool, de drogues illicites. L’ abus de substances psycho-actives est retrouvé chez 10% des victimes de violence conjugale. Une femme sur deux présente un syndrome de stress post-traumatique.
Ces patientes décrivent également de multiples plaintes psychosomatiques, des troubles du sommeil et de l’alimentation.
Des patientes atteintes de pathologies chroniques, tels que diabète, asthme, bronchite chronique, maladies coronariennes, peuvent avoir une mauvaise observance de leur traitement et de leur suivi medical. Cette irrégularité dans leur prise en charge peut être due au fait que le conjoint les empêche de se soigner ou de consulter ou bien être le résultat d’une dévalorisation de leur propre santé face aux tensions subies à domicile.
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