Une absence de lien avec la Loire

La culture des jardins familiaux

Ancienne zone maraîchère, ce quartier conserve encore aujourd’hui une grande partie des jardins familiaux de la commune. Avec près de 72 jardins dans la zone des levés 1, 11 aux levés 2 et 8 à la Morinerie, l’empreinte du vert est encore très marquée sur le territoire.
Figure 16 : Les vestiges d’une terre maraîchère
Jardins familiaux, rue de 23 février 1950
Source : Karine Hochart, 2012
L’association des petits jardiniers de Saint-Pierre-des-Corps compte 111 adhérents, dont 91 avec un jardin. Elle permet d’une part l’achat en grande quantité de plants et d’outils pour le jardinage, faisant bénéficier les adhérents de tarifs intéressants, et d’autre part l’information et le partage de connaissances en jardinage pour tous les membres de l’association. Enfin, l’association assure l’entraide et la rencontre des adhérents, ainsi que l’épanouissement de la famille à travers le jardinage.20

Proposition de réaménagement du quartier de l’usine Primagaz – Saint-Pierre-des-Corps

La mise en place d’un système d’AMAP21 a été proposée aux habitants, mais ceux-ci ont préféré conserver leurs jardins familiaux. En effet, pour une population plutôt modeste, ces jardins permettent une production à moindre coût. Leur usage principal est d’ailleurs l’exploitation à des fins potagères et pour la consommation familiale. En outre, ils constituent un espace de liberté pour les habitants et permettent au cultivateur de se sentir valorisé.
Généralement transmis au sein d’une même famille, ces terrains restent très prisés par les nouveaux arrivants, qui connaissent des difficultés pour y accéder.
En somme, une grande partie des jardins familiaux de la ville sont regroupés dans le quartier Est de Saint-Pierre-des-Corps, et on y retrouve une véritable culture de ces jardins. A l’origine réservés à une population ouvrière, ces espaces sont aujourd’hui destinés à toutes les catégories sociales, même si ils restent parfois difficilement accessibles pour les nouveaux habitants.

L’arrivée des usines Primagaz et Liotard

En 1857, Clément Louis Liotard fonde une entreprise de « conception et fabrication d’appareils d’éclairage et de chauffage par le gaz de ville ». Plus tard, en 1928, Jean Inglessi prend la direction de Liotard et pense à une idée de développement industriel en utilisant le gaz de pétrole. Liotard obtient alors l’exclusivité de distribution du butane en bouteille et ces dernières sont appelées « Primagaz ».
En décembre 1937, les plans du centre d’enfûtage de Saint-Pierre-des-Corps sont tracés. Ce premier centre en propriété de Primagaz sera construit l’année suivante par l’entreprise Bouchardon. Il se substituera progressivement à l’emplissage effectué à Saint-Georges par la SFAR (Esso). La maison mère, la société métallurgique Liotard Frères devient une filiale de la compagnie des gaz de pétrole Primagaz. Le centre d’enfûtage est opérationnel en janvier 1939 et permet le déchargement, la mise en peinture et l’emplissage des bouteilles et 16 minutes et 45 secondes.
Le choix du site d’implantation de Primagaz se porte sur ce quartier Est de Saint-Pierre-des-Corps, situé à la fois à l’écart de la ville et proche des infrastructures de transport (grand pôle ferroviaire depuis 1846). Par ailleurs, l’installation de l’entreprise au sud de la Loire s’explique par une volonté d’être « protégé » par la présence du fleuve, dans le cas d’un éventuel conflit. Malgré ce pressentiment et les mesures prises pour tenter de préserver le site, Primagaz n’échappera pas aux bombardements alliés qui touchent la commune en 1944. Primagaz et Liotard sont entièrement détruites. La reconstruction des deux sites est entreprise dès 1945, et achevée en 1947.
Peu après la construction du site de Primagaz, un lotissement destiné à loger les travailleurs de l’usine est bâti
• proximité. Ces maisons aux toits orange sont désormais le témoignage du passé ouvrier du quartier.
Siège historique de la société Primagaz, le site accueille aujourd’hui 400 salariés qui travaillent au conditionnement des bouteilles de gaz pour l’alimentation de 80 000 foyers. L’usine représente un atout économique indéniable pour la commune ainsi que pour le quartier.

Un quartier « dortoir »

En périphérie du centre-ville, le quartier Est présente une faible activité commerciale et administrative sur son territoire.
Le lien social entre les habitants du quartier est peu développé, d’où l’attribution du titre de quartier « dortoir ».

Un quartier mixte qui manque de commerce

Des sites industriels à l’habitat, en comprenant à la fois des équipements sportifs, des bâtiments dédiés à l’éducation ainsi que des espaces verts, le territoire regroupe plusieurs activités et présente une grande diversité de fonctions. Malgré une certaine mixité des activités, l’étude des fonctions du quartier révèle un manque de commerces. Le quartier possède uniquement un bar- bureau de tabac, souvent fréquenté par des habitués, et difficilement accessible. Les enfants par exemple, avouent y acheter des bonbons de temps en temps, mais ont parfois peur de s’y rendre. D’autre part, il n’y a pas de boulangerie ou épicerie à proximité, les riverains sont alors contraints de se déplacer jusqu’en centre-ville pour faire leurs courses.

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