LES MANIFESTATIONS DES PATHOLOGIES NEONATALES AU CHU DE TOLIARA

Sur les pathologies néonatales

Définition

Une pathologie est dite néonatale lorsque les premiers signes apparaissent avant le 28èmejour de vie (8-11).
Les infections bactériennes sont les plus fréquentes, graves et souvent mortelles (12, 13).
Ainsi il faudrait :
– évoquer le diagnostic de pathologies néonatales devant tout nouveau-né malade. En pratique, tout nouveau-né quiva mal est tout de suite suspect d’infection (14).
– savoir dépister et regrouper les petits symptômes dont l’ensemble devrait y faire penser.
Pour les infections néonatales, les signes cliniques ont été multiples et disparates ; ils ne sont ni sensibles ni spécifique avec une évolution rapide et souvent d’extrême gravité (11).
En ce qui concerne les autres affections, il faudrait savoir les rechercher : il s’agit des malformations congénitales évidentes ou non, physiques ou génétiques, des pathologies chirurgicales et des pathologies tumorales.

Rôle des pathologies maternelles

Elles ont une place importante dans les affections néonatales et il faut savoir les rechercher pour ne pas effectuer des manœuvres inadaptées (15).
Une étude faite à Singapour a remarqué qu’une colonisation du tractus génital de la mère par des Streptocoques duGroupe B (SGβ), a abouti à avoir 88% d’enfants présentant d’infections néonatales (16).
L’infection materno-fœtale est habituellement due a u SGβ.
Ces germes ont pour réservoir naturel le tractus gastro-intestinal d’où la colonisation facile des régions avoisinantes en l’occurrence l’appareil génital de la femme (16-18).

Les manifestations cliniques

Deux situations sont à évoquer :
– Apparition de la maladie dans les 03 premiers jours de la vie : la contamination précoce serait anté ou per natale. Les maladies de la mère durant la grossesse devraient être mises en question ainsi que les circonstances survenant pendant le travail et au moment de l’accouchement (2, 6, 8, 11, 14, 19).
– Apparition de la maladie après 03 jours de la vie : la contamination serait post natale ou tardive avec une porte d’entrée variable (cutanée, ombilicale,…) (19)
– Il faut aussi savoir penser aux infections nosocomiales où les infections se déclarent après une semaine de vie, te provoquées par des germes lors de l’hospitalisation dans les Centres de santé (20). Les pathologies néonatales peuvent être graves parfois associées entre elles et devenir mortelles.

L’examen clinique standard

Cet examen doit rechercher systématiquement les signes aussi bien normaux qu’anormaux.
Nous pouvons évaluer:
– L’état général,
– La conscience
– L’état clinique par un examen physique complet (coloration cutanéo-muqueuse, état cardio-respiratoire…)

Les examens cliniques spécifiques

Ils sont effectués afin d’évaluer l’état normal ou anormal du nouveau-né.
– Les principaux réflexes archaïques à vérifier sont:
· Le réflexe de la succion
· le réflexe de MORO
· le reflexe des points cardinaux
· le « grasping » reflexe
· le réflexe de la marche automatique
 La manœuvre de BARLOW et/ou la manœuvre d’ORTOLANI sont utiles afin de voir une éventuelle luxation congénitale de la hanche.

Les examens complémentaires

Ils ont leur place pour orienter et confirmer le diagnostic étiologique:
– Examens de sang standards et/ou plus spécifiques (Numération de la Formule Sanguine, Goutte Epaisse et/ ou Frottis Mince (GE/ FM), hémocultures, sérologies de la syphilis, du VIH/SIDA) ;
– Examens des urines dont l’Examen CytoBactériologique des Urines ou ECBU ;
– Ponction Lombaire (PL) pour examen du Liquide Céphalo-Rachidien (LCR) ;
– Imagerie (radiographie cardio-pulmonaire ou RCP, échographie) ;
– Il y a même des marqueurs de l’infection du nouveau-né à savoir :
· La Procalcitonine prohormone de la Calcitonine,
· La C Reactive Protein (CRP), toutes les deux analysables dès la naissance et spécifiques des infections bactériennes,
· Le Fibrinogène et l’Orosomucoïde sensibles mais tardifs,
· Les Cytokines (Interleukines-8, 6, TNF alpha) d’apparition précoce mais de pratique difficile, test peu spécifique etde coût élevé.
Le diagnostic reposerait sur des critères anamnestiques, cliniques et para cliniques.
Une infection est certaine lorsque les prélèvements centraux ont été positifs (sang, urines et/ ou LCR).
L’infection est probable quand il y a des signes cliniques d’infection et un syndrome inflammatoire biologique (5, 14, 21).

Le traitement

Le traitement devrait être précoce, massif et suffisant.
En cas d’infection sévère, il sera basé sur l’antibiothérapie faite d’Aminosides, de Bétalactamines et/ ou de Céphalosporine de 3ème génération (11, 20, 22).
Ainsi, il a toujours été de rigueur de procéder systématiquement à des soins néonatals sans tenir compte instantanémen d’un besoin de transfert du nouveau-né en service de Pédiatrie.
Les gestes effectués seront précis, rapides et surtout efficaces car il faudrait toujours se mettre en tête que les nouveau-nés sont réceptifs devant les infections bactériennes du fait de leur systèmeimmunitaire qui n’est pas encore mature.
De plus, il ne faut pas négliger les prises en charge spécialisées et le traitement chirurgical devant des cas précis de pathologies.

NOTRE ETUDE

Objectifs

A travers cette étude, nous pouvons :
· Décrire les manifestations cliniques et para cliniques des pathologies néonatales dans le Service de Pédiatrie du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) d’Atsimo Andrefana.
· Evaluer la prise en charge de ces pathologies.

Matériels et méthode

Cadre de l’étude

Le CHU de Toliara

Notre étude a été effectuée au CHU de la région Atsimo Andrefana ex chef-lieu de la province de Toliara.
La dite région a ses us et coutumes, ses habitudes sur l’accouchement, sa façon d’élever et de prendre soin de ses enfants.
Dans plusieurs régions de Madagascar, les accouchements se font à domicile (par des « reninjaza » ou matrones), la Région Atsimo Andrefana n’est pas exclue à cette situation pour plusieurs r aisons comme:
· La peur de ne pas se sentir chez soi ailleurs, quand c’est à l’hôpital.
· La confiance aux matrones ou aux agents de santé ducoin qui sont plus familiers.
· Le manque de moyens financiers : les frais de déplacement, les frais d’hospitalisation et le coût des médicaments afférents à l’accouchement.
· Le respect des us et coutumes, les habitudes.

Service de Pédiatrie

L’infrastructure

Le Service est constitué de :
· 08 grandes salles d’hospitalisation dont 05 de quatrième catégorie, 02 de deuxième et une de première catégorie,
· une salle des couveuses et de photothérapie,
· une salle de soins pour l’accueil des patients,
· une salle de garde.

Les personnels du Service

Le Service de Pédiatrie du CHU d’Atsimo Andrefana a été l’Hôpital choisi. Les personnels sont composés de :
– Pédiatre chef de Service,
– Médecins assistants généralistes au nombre de 03,
– Infirmier major,
– Infirmiers et sages-femmes au nombre de 06,
 Assistantes nutritionnelles du Centre de Récupération et d’Education Nutritionnelle Intensive ou CRENI au nombre de 06
– Agents d’appui au nombre de 04.

Durée de l’étude

L’étude s’est étalée sur une période de 48 mois lalnt du 1er Janvier 2008 au 31 Décembre 2011.

Type de l’étude

Nous avons réalisé une étude rétrospective et descriptive des pathologies néonatales dans le Service de Pédiatriedu CHU de Toliara.

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