L’opération unitaire de débarquement des poissons glacés à bord

Pêche artisanale côtière

Par pêche artisanale côtière selon la législation mauritanienne entendez, toute activité de pêche, s’exerçant à pied ou à l’aide de navires (embarcations) non pontés, motorisés ou non, d’une longueur hors tout inférieur ou égale à 14 m, et opérant avec des engins de pêche manuels, à l’exception de la senne tournante coulissante.
En outre est considéré comme pêche côtière toute activité de pêche s’exerçant à l’aide de navires motorisés, non pontés d’une longueur hors tout supérieur à 14m et inférieur ou égale à 26m, ou de navires motorisés pontés, d’une longueur inférieur ou égale à 26m et dépourvus de tout moyen de congélation, de chalut ou de drague. Ainsi, le poisson frais exporté vers l’Union européenne est capturé à bord d’embarcations de pêche artisanale côtière. (Arrêté conjoint No 1058, 2004)

Amélioration

Selon LE PETIT LAROUSSE, Amélioration signifie changement en mieux c’est à dire rendre meilleur. D’où le terme amélioration de la qualité signifie évolution de la qualité vers un état meilleur.

Exportation

Selon le dictionnaire Universel, exportation signifie vente et transport à l’étranger de produits nationaux.

Union européenne

Selon Encarta 2006, l’Union européenne est l’association économique et politique de 25 pays appartenant au continent européen avec comme objectifs d’assurer le progrès économique et social des habitants par une politique commune et institutions communautaires comme celles réglementant la circulation des denrées alimentaires dont le poisson frais. Ces pays sont : l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, Chypre, le Danemark, l’Espagne, l’Estonie, la Finlande, la France, la Grèce, la Hongrie, l’Irlande, l’Italie, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la République tchèque, le Royaume-Uni, la Slovaquie, la Slovénie et la Suède

Compréhension et objectifs du sujet

A partir des définitions des mots clefs du sujet d’étude, étudier l’amélioration de la qualité des poissons frais de pêche artisanale mauritanienne exportés vers l’Union européenne revient :
• d’une part, à établir un diagnostic de la situation de la qualité marchande, sensorielle et physico-chimique du poisson frais exporté dans différents pays européens, membres selon les exigences de l’Union européenne.
• d’autre part, à partir des insuffisances décelées, formuler des mesures d’amélioration de cette qualité et en conséquence des propositions aux autorités publiques et aux professionnels de la filière.
En d’autres termes, l’objectif global du présent travail est d’étudier la qualité marchande, sensorielle et physico-chimique des poissons frais exportés dans différents pays de l’Union européenne à des fins d’amélioration selon les exigences indiquées et avec comme objectifs spécifiques :
• diagnostiquer la situation existante de la qualité du poisson frais exporté dans différents pays européens notamment L’Espagne, le Portugal, la France, l’Angleterre, l’Italie et la Grèce.
• formuler, à la suite des insuffisances décelées, des propositions d’amélioration conformes au respect intégral des normes européennes régissant l’importation et la circulation des poissons frais et permettant la maîtrise des risques sanitaires tout au long de la filière.

CONTEXTE DE L’ETUDE

Historique de l’évolution de l’exploitation des produits de la pêche

L’intérêt pour l’exploitation des ressources halieutiques est relativement récent en Mauritanie. Ce n’est guère qu’à la fin des années 1970 que le pays a réellement commencé à prendre conscience de l’importance de ce secteur pour le développement économique et le progrès social, en tant que source d’entrée de devises, de recettes budgétaires et de créations d’emplois.
La pêche artisanale était peu suivie pendant les années de la NPP (1979/87) et ses produits étaient destinés à la consommation locale ou aux usines de Nouadhibou pour les pirogues de cette région (Bru H. et Hatti M, 2000). Mais dans les années 1990, un développement important de cette pêche a vu le jour puisque le nombre d’embarcations a quadruplé de 1991 à 1997 ; c’est surtout au cours des cinq dernières années, que l’évolution a été spectaculaire vraisemblablement liée à la construction de plus d’une vingtaine d’usines exportatrices à Nouakchott et autant à Nouadhibou, avec des besoins très ciblés sur un certain nombre d’espèces. Ceci a entraîné un accroissement très important de l’effort de pêche à la fois sur Nouakchott et Nouadhibou, mais aussi dans les campements du Sud et dans les villages Imraguen, ainsi qu’une hausse spectaculaire du prix d’achat aux pêcheurs.
De nos jours, pratiquement seule la pêche artisanale des pélagiques reste destinée à la consommation locale et régionale, alors que la pêche artisanale démersale a même supplanté la pêche des chalutiers glaciers de Nouadhibou.
La pêche artisanale mauritanienne est un sous-secteur dynamique qui s’adapte très rapidement aux besoins du marché et cible essentiellement des espèces démersales à haute valeur commerciale. Ces espèces démersales très appréciées par le marché de l’Union européenne concernent principalement les poissons à écailles, comme les thiofs (mérous), les courbines, les daurades et les autres sparidés, etc. Depuis 1997 avec la multiplication des usines dans la capitale, s’est ouvert le marché européen du poisson frais, principalement celui de la France, de l’Espagne et du Portugal. Cependant, avec le délaissement de la capture à la ligne des mérous et des sparidés par les pêcheurs mauritaniens au profit de la pêche aux poulpes, les usiniers exportateurs de poissons frais se sont tournés vers les pêcheurs sénégalais installés dans certains campements situés principalement au sud et au nord de Nouakchott.
En outre cette évolution depuis 1996 n’a pas concerné l’amont de la filière d’exportation du poisson frais. En effet la majorité des embarcations et les contenants isothermes à bord sont difficiles à nettoyer et à désinfecter du fait qu’ils sont conçus en matériaux putrescibles, perméables et rugueux. Les débarquements s’effectuent partout dans des conditions déplorables. La commercialisation et la distribution du poisson au débarquement ou la première vente reste encore empirique. La manutention et le transport du poisson vers les usines sont effectués dans des conditions non adéquates et de rupture de la chaîne de froid.
Ainsi, le contexte actuel de la filière d’exportation de poisson frais de pêche artisanale côtière est caractérisé :
• d’une part, par l’importance économique et sociale de l’exportation de poisson frais de pêche artisanale mauritanienne sur le marché de l’Union européenne à la source de substantielles devises et la création d’emplois dans la filière;
• d’autre part, par les conditions d’hygiène plus ou moins mauvaises tout au long de la filière face aux contraintes d’exigence législative de la Communauté européenne. En effet les nouvelles mesures d’exportation vers le marché de l’Union européenne exigent des conditions rigoureuses d’hygiène de la zone de capture à l’expédition.

Etude du diagramme de la filière d’exportation de poisson frais de la pêche artisanale mauritanienne

Le diagramme général (cf. Figure 2) des opérations unitaires de la filière d’exportation de poisson frais de pêche artisanale mauritanienne, présente les items caractéristiques du contexte de l’étude.

L’opération unitaire de capture des espèces de poissons frais exportés

Les embarcations de pêche artisanale de poissons frais exportés effectuent des marées diurnes au niveau des cinq principales zones (La zone nord, la zone sud, la zone de Nouakchott, la zone de Nouadhibou et la zone Imraguen (Wagne, 2006) de pêche artisanale (cf. Figure 1), particulièrement entre 20 et 50 miles de la côte et sur le plateau continental.
Les espèces de poissons frais exportés, capturées à bord de ces embarcations glacières de pêche artisanale appartiennent principalement aux familles suivantes :
– de sparidés ;
– de serranidés ;
– de cynoglossidés ;
– de soleidés ;
– de sciaenidés.
Le tableau1 donne le listing des principales espèces de poissons frais exportés.