Les saisons, un déterminant naturel du choix des cultures

Les limites immédiates des « Niayes ».

Ces limites immédiates sont constituées par les terres d’élevations moyennes qui font parties des dunes et bordent les « Niayes ». Elles portent plusieurs appellations selon les localités. La toponymie de ces zones est due aux différentes constitutions pédologiques. Par exemple à keur Mbir ndao, elle porte le nom de « kakadj » du fait qu’elle est formée d’anciens dépôts de résidus maritimes, matérialisés par la présence imporante de test sur ce sol. Dans les autres localités on parle de « Dior » qui sont pauvres en humus.
Cette partie des dépressions inter-dunaires est différente de la première par la faiblesse de leur ressource hydrologique et de leur profondeur mais aussi par ses moindres potentialités du sol. Elle ne constituent pas le domaine de prédilection du maraîchage mais abrite la culture de certaines espèces surtout en saision sèche.

Le système de production.

Typologie des exploitations.
Le maraîchage est caractérisé par deux grands types d’exploitations. Une classification peut être établie en fonction de la taille des parcelles et du système d’irrigation et des équipements qu’on y retrouvent.
 La typologie des exploitations selon la taille.
plus de 0.5 ha 84
de 1 ha à 2 ha 40
plus de 2 ha 6
Le maraîchage dans le secteur de Notto fournit une configuration très diversifiée concernant la taille des exploitations (figure 10). Cependant, la taille des parcelles de cultures dépend généralement des modes d’acquisition. Sur ces bases, deux types d’exploitations sont décelés :
• Les petites exploitations.
Ce sont des exploitations de type traditionnel rudimentaire qui varient entre 0.5 et 1 ha. Elles sont plus représentatives et assurent une bonne partie de la production maraichère et de la diversification des cultures. Nous les retrouvons généralement au niveau des limites immédiates des dépressions du fait de la faible extension de ces terres de cultures. Les exploitants sont constitués de la majeure partie des cas par le chef de ménage épaulé par ses familles. Ces parcelles sont aussi occupées par des maraîchers de tranche d’âge allant entre 20 et 30 ans avec des modalités d’acquisition différentes. Les travailleurs saisonniers sont souvent retrouvés dans cette partie, surtout au niveau de ceux qui pratiquent le métayage. La principale remarque faite est que 99% environ des femmes enquêtées se trouvent au niveau de ces petites exploitations. Ces parcelles sont caractérisées par une faible production.
• Les exploitations de moyenne et de grande taille.
Elles regroupent les exploitations de tailles variantes entre 1 à 2 ha et plus de 2 ha. Ce sont des parcelles individuelles, mais qui regroupent parfois plusieurs chefs de ménage. Elles se distinguent des premières par son équipement, les techniques d’irrigation utilisées et les rendements agricoles. Ces exploitations se trouvent dans leur presque totalité au niveau des dépressions inter-dunaires.
 La typologie des exploitations selon le niveau d’équipement.
Le niveau d’équipement constitue l’une des caractéristiques notoires des types d’exploitations dans le Notto. Les équipements notés au niveau des parcelles dépendent des moyens financiers des exploitants et des soutiens provenant de certains projets. Toutefois, 65,4% des méthodes d’irrigation sont manuelles. L’appréciation des équipements nous a permis de déterminer deux types d’exploitations (figures 11 et 12).
 Les exploitations fonctionnant avec un équipement « rudimentaire ».
Au niveau de ces parcelles, toute la chaîne de travail fait appelle à l’énergie animale. C’est un mode de travail traditionnel très répandu où le puisage de l’eau, son transport et l’arrosage se font à la main. Ces parcelles s’alimentaient en eaux par l’utilisation des « céanes ». Celles-ci perforent désormais de puits cimentés et peu profonds et construisent des bassins pour la distribution de l’eau. Ces exploitants utilisent l’exhaure d’où la sous-production et le non recours aux crédits qu’offrent certains projets. Les outils sont rudimentaires avec un désherbage qui s’effectue souvent à la main.
 Les exploitations fonctionnant avec un équipement motorisé.
Ces exploitations regroupent deux autres types différents des premières par leur fonctionnement basé sur des moyens motorisés.
D’une part, nous avons les exploitations dotées de motopompes pour le puisage de l’eau. A ce niveau, nous remarquons la construction de bassin en ciment pour la distribution de l’eau et dont le nombre varie en fonction de la taille des parcelles. L’irrigation se fait à la main et c’est la catégorie la plus répandue dans les dépressions inter-dunaires.
Photo 14 : Motopompe utilisée pour le puisage de l’eau et un bassin servant de point de distribution.
D’autre part, nous avons les exploitations où l’essentiel du travail est mécanisé. Du puisage jusqu’à l’irrigation, la technique fait peu appel à la force de l’homme. Dans ces parcelles, nous notons parfois des motopompes servant de puisage et de distribution de l’eau à travers la parcelle. Des bassins ne sont pas construits, car l’arrosage se fait par la technique de la lance (photo 15) et rarement par goutte-à-goutte. Cette irrigation par aspersion n’est pas très utilisée du fait de la qualité de l’eau dont certains éléments dissous obstruent les trous.
Ces exploitations sont presque modernes, mais utilisent beaucoup d’énergie. Cependant, les sources d’énergie diffèrent en fonction des capacités d’investissement de l’exploitant mais aussi l’accès aux projets. Une innovation majeure est notée depuis quelques mois avec l’utilisation de sources d’énergie renouvelable (photo 16) mais elle est peu développée. L’essentiel de l’énergie utilisée provient des sources épuisables (le gasoil). Ces exploitations utilisent parfois deux, voire trois motopompes pour le puisage et la distribution de l’eau.

La main-d’œuvre.

Les modalités d’accès à la terre.
L’accès à la terre s’effectue selon des modalités anarchiques et traditionnelles. L’acquisition par héritage est la voie la plus remarquable. Les populations autochtones pratiquent le métayage pour la mise en valeur des superficies agricoles héritées. Ils établissent ainsi des contrats temporaires avec des migrants saisonniers. Les récoltes sont divisées généralement en trois parts dont les deux reviennent au propriétaire. La proportion d’achat et de prêt inconditionnel sont faibles (figure 13).

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