Les systèmes d’élevage au Tchad

Comment donc améliorer la qualité hygiénique du lait vendu à N’Djamena ?

L’amélioration de l’hygiène et de la qualité du lait est possible avec une adaptation d’un modèle d’amélioration conçu à Bamako par Bonfoh et al (2003). Ce modèle est basé sur l’utilisation du matériel adapté de traite et de collecte, et l’application du nettoyage et de la désinfection du matériel.
L’objectif principal du travail est d’améliorer la qualité hygiénique du l ait par l a réduction de la contamination de la denrée sur les points critiques de la chaîne de production à N ’Djaména.
Les objectifs spécifiques sont :
– Identifier les points et les facteurs de contamination ;
– Adapter et appliquer le modèle d’amélioration de l’hygiène et de la qualité;
– Évaluer l’effet du modèle sur la qualité du lait et l’économie laitière.
Ce travail repose sur deux parties essentielles : la première partie est une étude bibliographique sur l’élevage au Tchad et l’amélioration de la qualité du l ait. La deuxième partie est consacrée au travail expérimental que nous avons réalisé sur l’amélioration de la qualité hygiénique du lait au Tchad.

L’Elevage au Tchad

Situation Géo-écologique du Tchad

Le Tchad est situé au cœur de l’Afrique, entre le 8° et le 23° de latitude Nord et entre le 4° et le 24° de longitude Est. Il s’étend sur une superficie de 1 284 000 km2 et est habité par une population estimée en 1994 à 6 700 000 (BCR, 1998).
Figure 1 : Cartes du Tchad et de la zone d’étude avec les mouvements de transhumances autour de N’Djaména. (Source : BCR, 1998 et Schelling 2004)
Le pays présente un climat continental chaud et sec. Il est divisé en 4 zones agro-écologiques.
– La zone saharienne désertique est caractérisée par une précipitation faible, inférieure à 50 mm/an. L’élevage des dromadaires et des chèvres est prédominant ;
– La zone sahélienne pastorale, avec une pluviométrie comprise entre 200 et 400 mm/an. Elle regroupe près de 75% du cheptel national ;
– La zone sahélienne agropastorale présente une pluviométrie qui varie entre 400 et 600 mm/an. Elle est caractérisée par une agriculture pluviale ;
– La zone soudanienne est relativement bien arrosée avec 600 à 1 400 mm de pluie par an. Elle est caractérisée par une agriculture industrielle et vivrière (TME, 1998 ; PNUD, 1994).

Importance de l’élevage dans l’économie du Tchad

L’élevage représente 13% du PIB national et 32% du PIB agricole en 2001. Il est le premier poste d’exportation du pays après le pétrole avec une valeur estimée à 65 milliards de FCFA et un fl ux monétaire de 110 milliards par an. La production laitière est de 430 000 tonnes par an. Rien qu’à N’Djamena et Moundou, elle rapporte 5 milliards de FCFA par an. Le dernier rapport statistique du Ministère de l’Elevage, avance les estimations résumées dans l e tableau I sur le cheptel tchadien (TME, 2003).

Les systèmes d’élevage au Tchad

Au Tchad, le système d’élevage prédominant est de type traditionnel ou pa storal conduit essentiellement par des transhumants, des nomades et des agropasteurs (Aboulmali, 2005; TME, 1998).
Les transhumants détiennent plus de 75% du cheptel et d’après Wiese (2004), TME (1998) et Yosko (1994), on distingue deux types de transhumance :
– La grande transhumance qui se fait selon l’axe nord-sud et sud-nord, entre les zones tropicales et les zones sahéliennes à une distance de plus de 300 km.
– La petite transhumance avec une amplitude de moins de 300 km. Elle peut se faire dans les mêmes axes ou dans l’axe ouest-est selon les bordures des lacs ou d’autres points stratégiques.
Le nomadisme existe surtout chez les chameliers dans les zones désertiques. Les nomades se déplacent sans point d’attache particulier et suivent des itinéraires variant d’une année à l’autre. Le nomadisme bovin est pratiqué par les populations Mbororo.
Le système agropastoral est fréquent dans les zones agricoles et autour des grandes villes comme N’Djaména. Ce système concerne les agriculteurs, les éleveurs et les éleveurs-agriculteurs (TME, 1998).

Production laitière au Tchad

Par définition, le lait est la sécrétion mammaire normale d’animaux de traite obtenue à partir d’une ou de plusieurs traites sans rien y ajouter ou en soustraire, destiné à la consommation comme lait liquide ou à un traitement ultérieur (FAO 2000).
Malgré une production individuelle très faible (0,5 à 3l/vache/ jour), le lait constitue la production de l’élevage la plus importante au Tchad. Elle est estimée à près de 430 000 tonnes par an (TME, 2003).
Autour de la capitale, dans le bassin laitier de N’Djamena1, ce sont les agro-pasteurs qui prédominent avec un cheptel estimé à 1 million de bovins dont 210 000 femelles laitières avec une production laitière de 36 00 0 tonnes par an. Il y a aussi des transhumants, surtout des chameliers qui campent périodiquement autour de la capitale (PLN, 2001).
Aboulmali (2005) souligne l’inexistence de la production intensive autour de N’Djamena et classe les bovins périurbains en 3 types selon un certain nombre de critères incluant la taille du troupeau, la production laitière, l’alimentation et les soins.

La filière d’approvisionnement et de vente de lait et de produits laitiers de la ville de N’Djamena

N’Djaména, comme la plupart des villes sahéliennes, est un important centre de commercialisation du lait et des produits laitiers produits dans sa zone périphérique. Selon Duteurtre et Meyer (2002), il existe 3 circuits d’approvisionnement du lait à N’Djamena :
– le circuit des revendeuses traditionnelles qui commercialisent le lait caillé et du beurre fondu, achetés en brousse ou produits par leurs propres soins dans les élevages ;
– le circuit des collecteurs à mobylettes ou en voiture de transport en commun par lesquels le lait frais et le lait caillé sont acheminés le long des routes ou vers la ville ;
– le circuit des importations par lequel sont commercialisés les produits de luxe (lait pasteurisé, beurre de table, fromage…)

Formation et coursTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *