Le coût du développement et l’opportunité du développement durable dans une approche institutionnelle

Le coût du développement et l’opportunité du développement durable dans une approche institutionnelle

La société est- elle une charge ou une richesse ?

La conférence mondiale sur la population qui s’est déroulée au Caire en septembre 1994, était marquées par des affrontements assez vifs entre ceux pour qui la société est avant toute une richesse (plus la population et nombreuse, plus la force de travail est importante), et ceux pour qui la société est d’abord une charge ruineuse lorsqu’elle est trop importante (plus la population est nombreuse, plus la croissance économique a besoin d’être forte pour améliorer le niveau de vie de chacun).

La période pendant laquelle s’est effectuée la révolution industrielle du XIXe siècle s’est caractérisée par une forte croissance démographique, ce qui laisse supposer que croissance économique et population en accroissement ne sont pas systématiquement contradictoires.

En examinant aussi les pays du tiers-monde entre 1950 et 1980, on s’aperçoit que ceux ayant une forte croissance démographique sont également ceux ayant la plus forte croissance économique. Par contre, l’analyse entre 1980 et 1990, montre que c’est le contraire qui se produit et le rapport entre croissance démographique et croissance économique devient négatif.

D’un point de vue positif ; l’accroissement de la société a, sans doute, les effets suivants 6:  Sur l’offre, puisque la croissance démographique crée un accroissement du potentiel de travail. Plus de bras, plus de têtes, donc plus de production possible.  Sur la demande, puisque la croissance démographique s’accompagne inévitablement d’une croissance des besoins à satisfaire proportionnelle au nombre d’habitants.

Cette demande peut-être donc stimulante sur le plan économique, et entraîner la constitution de l’offre nécessaire.  Puis, une population en croissance étant par définition une population relativement jeune, on peut supposer que sa propension à innover et son dynamisme seront plus forts que ceux d’une population vieillissante, ce qui peut contribuer à faire augmenter le taux d’investissement.

Cette idée a été renforcée par la théorie d’Esther Boserup, qui a montré que, se heurtant à une raréfaction des ressources, une population en croissance se trouve incitée à innover et à trouver des moyens techniques pour dépasser les limites imposées par les ressources naturelles disponibles.  Finalement, une population nombreuse permet d’abaisser les coûts marginaux de certaines infrastructures.

On comprend aisément que la construction d’une route ou d’un chemin de fer soit d’autant plus rentable que la population susceptible de l’utiliser est nombreuse.  D’un point de vue opposé une société nombreuse, c’est davantage de bras et de têtes pour accroître la production, cependant c’est aussi davantage de bouches à nourrir. Les ressources naturelles (terre, eau, …) peuvent-elles suffire à faire face à l’accroissement de la population ?, et ce, jusqu’à quel niveau ?

On retrouve là la dynamique Malthusienne de limitations naturelles données par le volume fini de ressources disponibles. Ensuite, cette demande stimulante pour l’économie que nous avions notée dans le paragraphe précédent, ne conduit-elle pas au contraire à ce que toutes des ressources soient consommées, interdisant alors toute épargne et, par conséquent, toute accumulation ? Pour tomber dans le cercle vicieux du sous-développement ?

Aux avantages donc supposés de la croissance démographique, on peut opposer une série d’inconvénients entraînés par cette même croissance :  La problématique de la pression humaine sur la sauvegarde des ressources est souvent invoquée. Trop nombreux, les hommes déboisent, intensifient l’agriculture, et font petit-à-petit progresser le désert en détruisant l’équilibre des sols. Consommant de plus en plus d’énergie,

ils modifieraient le climat et provoqueraient un réchauffement de la planète. Ces dangers réels ou supposés ont été très vite médiatisés, et sont à la source du discours antinataliste.  Une augmentation inévitable de la part relative de la population inactive causé par l’accélération de la croissance démographique.  L’accroissement des classes inactives entraîne des frais de santé et des charges éducatives supplémentaires.

Cette demande, avant d’avoir des effets positifs sur l’économie, à savoir favoriser la croissance et l’emploi, doit être financée.  Si les revenus sont insuffisants, le capital disponible par travailleur diminue, ce qui entraîne la baisse du taux de la croissance de l’économie.

Majoritairement aujourd’hui, la conviction accréditée est en effet que la croissance démographique élevée engendre plus de problèmes qu’elle n’accorde de solutions au développement, conclusion par laquelle s’est clôturé la dernière conférence internationale sur la démographie.

Formation et coursTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *