Généralités sur les masses d’eau dans le bassin Artois-Picardie

Généralités sur les masses d’eau dans le bassin Artois-Picardie

Le bassin Artois-Picardie s’étend sur une surface totale de 19 845 km2 et compte 8 000 km de rivières. Les 80 masses d’eau de surface définies sont découpées en 66 masses d’eau de type cours d’eau, 5 de type plans d’eaux et 9 masses d’eaux de type eaux côtières et de transition. Selon un rapport d’Aquascop (1997) visant à étudier la typologie des cours d’eau du bassin Artois-Picardie, les cours d’eaux localisés sur des plateaux crayeux communiquent fortement avec la nappe de la craie.

Cette alimentation par la nappe dépend néanmoins de la localisation de la rivière et du pourcentage de sable de son lit qui induit alors une perméabilité plus ou moins forte. Différents organismes se partagent les analyses définissant l’état de ces masses d’eaux superficielles. L’Agence de l’Eau Artois-Picardie prend en charge tous les paramètres physico-chimiques et chimiques et se partage avec la DREAL (Direction Générale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) Nord-Pas de Calais et Picardie, les indices sur les invertébrés et les diatomées.

L’ONEMA (Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques) gère quant à elle la faune piscicole. Le programme de surveillance établi par ces différentes entités et porté par la DREAL permet de suivre la qualité des plans d’eau et cours d’eau via différents réseaux (Prygiel, 2013) : le RCS (Réseau de Contrôle de Surveillance), le RCO (Réseau de Contrôle Opérationnelle) et le RHAP (Réseau Historique Artois-Picardie).

Il est à noter que le RCS biologie est pris en charge par la DREAL (1/3) et par l’Agence de l’Eau (2/3) tandis que le RCO et le RHAP biologie sont uniquement pris en charge par l’Agence de l’Eau. Il existe 203 stations de mesure sur tout le bassin Artois-Picardie dans lesquelles font partie les 66 masses d’eaux de type cours d’eaux. Ces dernières sont suivies par 66 RCS depuis 2015 qui ont permis d’établir que 14 masses d’eau sont en bon état.

Elles sont principalement situées dans la Somme, l’Avesnois et le Pas de Calais. Au contraire, les plus polluées ont été identifiées dans le Nord, et en particulier au niveau des canaux. En 2011-2012, 94% des eaux superficielles étaient classées en mauvais état chimique et 18% en mauvais état écologique. Il est à noter que depuis 2007, les techniques s’étant améliorées pour mesurer les substances  telles que les HAPs, le déclassement des masses d’eaux est devenu plus important en 2011 2012.

Pour l’état chimique, les principaux paramètres déclassant sont les HAPs, certains éléments traces métalliques (ETM), les pesticides (diuron, isoproturon) et les polluants industriels. La non-atteinte du bon état écologique est essentiellement due à de faibles oxygénations et à des excès de nutriments. Il est à noter qu’il existe des incertitudes sur les teneurs en ETM, en particulier pour Cd, Hg, Ni et Pb (AEAP, 2010) car les analyses jusqu’en 2010 étaient réalisées sur eau brute alors que la DCE demande maintenant des analyses sur eau filtrée.

A cela s’ajoute la prise en compte récente du fond géochimique des métaux dissous qui n’est pas encore établi et des notions de biodisponibilité (par exemple pour le plomb) que les Agences doivent prendre en considération (MEEM, 2016). L’état des masses d’eau semble être à l’amélioration depuis 2008 même si les données sont encore incomplètes : paramètres non suivis (e.g. polluants spécifique synthétiques sur La Marque à Wasquehal), stations de surveillance arrêtées (e.g. La Marque à Forest sur Marque) ou inexistante (e.g. la Souchez).

Cependant si l’on regarde paramètre par paramètre, une amélioration des teneurs en ammonium et en phosphore est à noter. Reste en suspens le compartiment sédimentaire des rivières de la région, parfois très contaminé suite aux pollutions historiques, mais dont le suivi et l’estimation d’un état ne sont pas prévu dans la DCE.

Pour autant, l’avenir et l’utilisation de ces sédiments est un enjeu important de la région en raison des quantités importantes à traiter (envasement des cours d’eaux et canaux) et de leur contamination, qui rend parfois difficile leur revalorisation. Ce compartiment est donc à prendre en compte dans la gestion des cours d’eau.

Pour information, le Schéma Directeur Régional des Terrains de Dépôt mis en place par VNF (voies navigables de France) pour les voies navigables depuis 2007, a pour but de planifier des phases de curage et de stockage des sédiments pollués dans la région quand cela est possible techniquement et financièrement.

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