Similarités et déterminants de l’innovation

Similarités et déterminants de l’innovation

Dans ce quatrième et dernier chapitre de la thèse, il sera question d’aller au-delà des résultats obtenus sur ces deux enquêtes et d’en tirer d’autres enseignements utiles pour comprendre le degré d’intégration des innovations et des outils du marketing touristiques chez les prestataires nationaux.

Un travail se fera avec une ACM (Analyse des Correspondances Multiples) pour voir d’un côté si les clients forment un groupe homogène par rapport à leur perception de la question de la présence des innovations chez leurs prestataires. D’un autre côté, ce fera du côté des acteurs locaux pour voir si en termes de pratiques en termes d’intégration des innovations ils forment ou non un groupe homogène.

Si ce n’est pas le cas, et dans les deux populations (clients et prestataires), il faut déterminer quels sont les sous-groupes homogènes qui se dégagent. 2. Synthèse de quelques travaux empiriques Avant d’appliquer l’analyse des correspondances multiples sur les résultats de nos deux enquêtes, on va présenter la synthèse de quelques travaux similaires réalisés dans des pays qui sont concurrents de l’Algérie.

Evangelista (2000) a étudié l’innovation dans les services en menant une enquête postale auprès d’un échantillon d’entreprises italiennes de services. L’auteur en s’appuyant sur une analyse factorielle classe les services selon différentes caractéristiques : • Les performances de la firme en matière d’innovation, • La nature de l’activité d’innovation, • Les bases de connaissance utilisées dans le processus d’innovation et enfin • Les formes d’interactions sous-jacentes à l’innovation.

Il met en évidence quatre groupes de services : • Services utilisateurs de technologies. • Services interactifs et informationnels. • Services basés sur la science et la technologie. • Services de conseil technique. La catégorie des utilisateurs de technologies est considérée par ces auteurs, comme la moins innovante.

Les firmes concernées s’appuient sur l’acquisition de technologies externes, développées par d’autres entreprises en particulier dans le secteur industriel. L’investissement  est la principale source de technologie utilisée par ces firmes. Les services interactifs et fondés sur les TIC s’appuient ici bien moins sur le développement d’une activité de R&D ou sur l’achat des technologies externes que sur un fort degré d’interaction avec les clients.

Les firmes et les secteurs concernés (publicité, banques, assurances, hôtels et restaurants) s’appuient par ailleurs fortement sur le développement de software et l’acquisition de « know how ». Les services basés sur la science et la technologie parmi les principaux producteurs et diffuseurs de nouvelles connaissances technologiques à destination tant des services que de l’industrie.

L’innovation qui caractérise cette catégorie implique des relations privilégiées avec les institutions de recherche publiques et privées. Une grosse partie de leurs dépenses d’innovation passe par la R&D et le design. Les services de conseil technique regroupent des caractéristiques à la fois de la deuxième et de la troisième catégorie. Les services de conseil technique sont constitués de firmes à très forte capacité d’innovation, qui s’appuient sur des efforts internes et sur une bonne connaissance des clients et de leurs besoins spécifiques.

Soete et Miozzo (1989) ont étudié les agences de voyages comme relevant de la catégorie des utilisateurs de technologies (autrement dit un ensemble de firmes considérées comme les moins innovantes et largement dominées par les fournisseurs de technologie). Ces auteurs relèvent que certaines activités touristiques comme par exemple l’hôtellerie et la restauration relèveraient plutôt des services interactifs et fondés sur les TIC.

Cependant, on notera que cette approche, comme la précédente, souffre d’une limite importante. En effet, elle ne s’appuie pas sur des données d’entreprises mais sur des données sectorielles. Les secteurs sont affectés directement et dans leur ensemble à l’une ou l’autre des catégories de la taxonomie. Ainsi, le tourisme ne se caractériserait que par une trajectoire et une seule. Autrement dit, il n’y aurait aucune différence entre une chaine d’hôtels internationale comme Sheraton et un petit hôtel situé dans la campagne.

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