Sepsis et résistance aux antibiotiques

Sepsis et résistance aux antibiotiques

Sepsis 

En Grec ancien, le terme sepsis dérive du mot grec ‘‘putréfaction’’ qui signifie la décomposition des matières organiques, végétales ou animales par la présence de bactéries (41). Le sepsis a été décrit médicalement pour la première fois par Hippocrate dans son corpus hippocratique entre les années 460-370 av. J.-C. comme une dégradation dangereuse et odorante des tissus biologiques dans le corps humain (42,43).

Plus tard, Celsus (1er siècle) et Galen (2ème siècle) ont décrit les signes d’une inflammation sous forme de vasodilatation périphérique, de fièvre, de douleur, d’augmentation de la perméabilité capillaire et de dysfonctionnement d’organes (44). En 1879-1880, Louis Pasteur a montré pour la première fois la présence de bactéries dans la circulation sanguine chez les patients présentant une septicémie puerpérale.

La première définition moderne et scientifique du sepsis a été proposée par le Dr. Schottmuller en 1914. Le sepsis est alors défini comme une dissémination dans la circulation sanguine d’agents pathogènes à partir d’un foyer infectieux provoquant des symptômes systémiques dans les organes lointains (45).

Pourtant, le sepsis reste difficile à définir du fait de sa complexité, et sa définition a évolué dans le temps avec le progrès des connaissances médicales et de la compréhension de sa physiopathologie. En 1991, le Collège Américain des pneumologues (ACCP pour American College of Chest Physicians) et la Société de médecine des soins intensifs (SCCM pour Society of Critical Care Medicine) ont défini le sepsis comme une réponse inflammatoire systémique de l’organisme à une infection.

Une conférence de consensus a également proposé une classification dont l’objectif était de différencier les processus infectieux et non infectieux (Figure 6) (46). Selon cette classification, quatre conditions ont été définies selon leur sévérité : le syndrome de réponse inflammatoire systémique (SRIS), le sepsis, le sepsis sévère et le choc septique.

Le syndrome de réponse inflammatoire systémique est déclenché par différentes conditions infectieuses ou non infectieuses. Il est diagnostiqué quand le patient présente au moins deux des éléments clinico-biologiques suivants : ▪ Une température corporelle supérieure à 38°C ou inférieure à 36°C, ▪ Une fréquence cardiaque supérieure à 90 battements/minute, ▪ Une fréquence respiratoire supérieure à 20/min ou une pression artérielle en CO2 inférieure à 32 mmHg,

▪ Une numération de leucocytes supérieure à 12000/µL ou inférieure à 4000/µL ou il y a plus de 10 % des formes immatures des leucocytes. Le sepsis est, quant à lui, une situation clinique qui regroupe à la fois le SRIS et une infection probable. Le sepsis sévère est diagnostiqué lorsqu’un sepsis est accompagné d’une défaillance d’organe, une hypoperfusion ou une hypotension. Enfin, le choc septique est un sepsis sévère associé à une hypotension réfractaire et/ou à la nécessité d’introduire des vasopresseurs et/ou à une lactatémie supérieure 4 mmol/L.

Figure 6. Classification des conditions infectieuses ou non-infectieuses liées à un sepsis selon le premier consensus international en 1991 (46). Quatre conditions sont présentées, classées en fonction de leur sévérité. La première condition est le syndrome de réponse inflammatoire systémique (SRIS).

Lorsqu’il est accompagné d’une infection, le diagnostic du sepsis est établi. Le sepsis peut s’aggraver et évoluer vers deux formes plus sévères : le sepsis sévère et le choc septique. La première définition de 1991 décrite ci-dessus a permis aux cliniciens de faciliter le diagnostic du sepsis par les éléments cliniques principaux. Pourtant elle présente des limitations.

En effet, l’évaluation de « deux éléments sur quatre » pour déterminer le SRIS est arbitraire et non spécifique selon Mayr et al. (47), en particulier en service de réanimation où la majorité des patients présente ces éléments clinico-biologiques.

Par ailleurs, dans certains cas, les patients ont à l’évidence des signes d’une infection grave mais des critères de SRIS non remplis. De plus, l’évaluation des biomarqueurs comme l’interleukine IL-6, la procalcitonine ou la protéine C-réactive (CRP) n’est pas abordée dans cette définition (47).

Formation et coursTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *