Recherche d’informations en contexte scientifique
Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien.. Socrate Introduction Lesenseignants chercheurs n’écrivent pas leurs articles scientifiques comme de la littérature classique. Il en va de même de la méthode et des points d’accès à la recherche documentaire qui sont également impactés par la spécialisation scientifique.
La méthodologie d’acquisition de savoirs et de construction du discours scientifique repose sur des processus particuliers que nous allons expliciter brièvement. Il est possible de trouver de la documentation de ce type grâce aux filières classiques telles les moteurs commerciaux ou les annuaires sociaux. Cependant, le corpus scientifique est le plus souvent accessible au travers de portails spécialisés comme les bibliothèques universitaires et les catalogues associés.
La chaîne classique de l’édition imprimée est en train de muter et tend à disparaitre dans plusieurs disciplines dont les plus représentatives sont l’informatique, la médecine, la physique ou les mathématiques. Cette mutation est le fait de modèles économiques émergeant de la technologie internet, le plus souvent à l’initiative des communautés enseignantes elles mêmes. Nous allons, dans ce chapitre étudier la composition de la littérature scientifique et les facteurs de choix qui orientent les chercheurs dans leur constitution de bibliographie.
Contextualiser la RI pour les chercheurs
Petit point de méthodologie en RI scientifique
Avant de pouvoir contribuer scientifiquement, il est évident que le chercheur doit s’imprégner des travaux existants. Le travail de documentation est dense, puisqu’il faut chercher, sélectionner lire et assimiler les principaux écrits historiques et récents avant de pouvoir commencer à étayer une réflexion éclairée. Le chercheur ne part évidement pas de rien quand il aborde un sujet émergeant ou nouveau pour lui (Denecker et al., 2000, p. 13).
Il existe toujours un socle de connaissances générales interdisciplinaires. De plus Les connaissances plus spécifiques, étroitement liées à des contenus disciplinaires ou à des champs de connaissance particuliers viennent former une seconde couche de connaissance plus pointue, ce que nous voyons comme un « terreau » de connaissances du champs disciplinaire. Nous retrouvons en tout dernier lieu les écrits scientifiques émergents qui sont les « jeunes pousses » qui font la tendance scientifique.
Le raisonnement scientifique
L’information est une interprétation de la réalité à laquelle on accorde une certaine valeur. Cette valeur est variable selon les besoins et l’étendue des connaissances (Denecker et al., 2000, p. 39). Pour s’approprier et réexploiter l’information, l’individu doit passer par une phase d’analyse que nous allons expliciter.
Denecker remarquait que dans un cadre de résolution de son besoin de connaissance, « l’individu exécute un certain nombre de calculs complexes et d’opérations logiques comme l’association, l’exclusion ou la sélection, avec des raisonnements simples comme l’analogie, la catégorisation ou l’inférence (Denecker et al., 2000, p. 39) ».
Contextualiser la RI pour les chercheurs
Morin présente sa vision de ces opérations logiques sous la forme d’une opposition entre séparation et association avec une subdivision entre les processus et les réflexions associées (Morin, 1986, pp. 115–125). Nous synthétiserons le processus mental que le chercheur va e ectuer lors de sa recherche d’information de manière linéaire dans un plan d’expérience :
1. Inférer pour poser des hypothèses. Inférer consiste à admettre un nouvel énoncé à partir d’autres propositions déjà tenues pour vraies (Denecker et al., 2000, pp. 3940). 2. Réunir de l’information par un processus de recherche documentaire orienté par son vécu et borné par les hypothèses. 3. Traiter l’information recueillie avec les opérateurs logiques de cognition (Morin, 1986, p. 167) 4. Vérifier l’hypothèse.
L’hypothèse est une « supposition, inspirée directement par ses connaissances antérieures (Denecker et al., 2000, p. 40) ». Rentrons dans le détail de l’étape de vérification d’hypothèses au sein du plan d’expérience. Durant l’exécution de son plan d’expérience, le chercheur va comparer (par analogie) ses hypothèses avec les éléments d’informations qu’il aura cherchés et analysés. Il va également chercher à classer ou catégoriser l’information dans un schéma taxonomique de la science étudiée