Quelques expériences de l’IF et exemples des chocs financiers dans le monde
Accélérée par la mondialisation, l’intégration économique entre les pays -qui implique la création de zones de libre-échange, de marchés communs ou d’unions économiques complètes- est devenue une réalité pour la plupart des pays développés, émergents ou en développement. Ainsi, l’Union Européenne (UE) est une des grandes formes positives de l’intégration économique ayant connu un grand succès1.
En plus, à l’instar de plusieurs autres mouvements d’intégration économique qu’ont connus les différents pays développés et émergents (ex, UE, NAFTA, ALENA, MERCOSUR, ASEAN, …), les pays en développement ont tenté de créer des espaces économiques et financiers communs entre eux et d’établir, par conséquent, une union économique (ex : GCC, MENA, UMA, ….). 1. Expériences de libéralisation financière dans le monde
Au cours des deux dernières décennies, la majorité des pays du Tiers-Monde ont mis en place des réformes financières dans le cadre des programmes d’ajustement structurel. Suite aux problèmes engendrés par les systèmes financiers en état de répression (caractérisés essentiellement par des politiques de plafonnement des taux d’intérêt, d’encadrement du crédit, d’imposition des niveaux élevés des réserves obligatoires et des restrictions à l’entrée à l’industrie bancaire),
ces pays avaient été obligé de libéralisé leur systèmes financiers afin d’assurer une meilleure mobilisation des ressources et leur bon déploiement dans des investissements productifs et par là, garantir une meilleure croissance économique. Toutefois, en raison de problèmes d’asymétrie d’information et de l’aléa moral, la libéralisation des mouvements de capitaux a conduit à la survenance de graves crises financières car un afflux massif des capitaux engendre de fortes pressions sur les taux d’intérêt et de change.
En somme, l’application des politiques de libéralisation financière a été différente selon chaque pays. En fait, certains pays ont préconisé une libéralisation totale de leurs systèmes financiers, à l’exemple des pays de l’Amérique Latine (Argentine, Chili, Uruguay) et les philippines comme la Turquie ; les expériences de libéralisation financière dans ces pays peuvent être considérées comme des échecs (elles se sont traduites par une hausse excessive des taux d’intérêt réels, des entrées spéculatives de capitaux et finalement par de graves crises de balance des paiements et des systèmes bancaires)1.
En revanche, d’autres ont préféré la libéralisation partielle de leurs systèmes financiers tels que la Corée du Sud et le Taiwan ; les expériences de ces pays ont été couronnées de succès, elles ont entraîné une forte augmentation de dépôts bancaires, ont stimulé la croissance économique sans compromettre la stabilité monétaire. Le tableau (3.2) nous donne une idée sur les dates d’application de la libéralisation financière dans les pays d’Amérique Latine, d’Asie, d’Afrique et de Moyen Orient.
La libéralisation financière dans les pays de l’Amérique latine A la fin des années soixante-dix, l’Argentine, l’Uruguay et le Chili avaient essayé des réformes de libéralisation financière qui visaient, principalement, l’élimination des contraintes sur les taux d’intérêt, la libéralisation des flux de capitaux, l’abandon de la politique sélective des crédits, etc. Leur tentative a été ruineuse et a, donc, avorté2. Ce fut un cinglant échec.