Les supports structurels de la flexibilité : portée et limites

Les supports structurels de la flexibilité : portée et limites

Nous nous intéressons aux sources possibles de flexibilité au cœur même des ressources humaines et matérielles stables requises en production, ce qui est différent des supports organisationnels qui correspondent à la mise en œuvre ou à l‟agencement flexibles de ces ressources. Notre focalisation sera la capacité relative d‟adaptation des machines d‟un coté et celle des hommes de l‟autre.

« Les machines dont il va être question sont celles qui mettent en œuvre des automatismes mécaniques ou intellectuels, en d‟autres termes des automatismes liés au traitement et à la manipulation de la matière (automates), et des automatismes liés au traitement de l‟information (systèmes, experts) ».116 La distinction entre l‟homme et la machine est purement analytique du moment que ces ressources en règle générale sont indissociables.

La marge ultime de liberté d‟un système automatisé est de décider de s‟arrêter. Et c‟est à l‟homme que revient la responsabilité de résoudre le problème et de remettre la machine en marche. Il est toutefois nécessaire de bien distinguer les capacités respectives d‟adaptation des machines et des hommes, dans la mesure où l‟automatisation flexible à outrance incarnée par le concept « d‟usine sans homme » qui a fait naître beaucoup d‟espoirs chez certains industriels et dont on commence à mesurer le caractère illusoire et les méfaits.

« L‟homme est en train de reprendre une place déterminante dans le contexte de la flexibilité, mais sa propre capacité d‟adaptation n‟est pas sans limites ».117 Pour C. EVERAERE ce sont les individus qui sont qualifiés de flexibles ; c’est-à dire capable de s‟adapter à des situations inédites grâce à un processus continu d‟apprentissage ; le terme flexible est attribué à l‟homme et les machines pour lui ne peuvent être que « polyvalentes » ; en raison du caractère fermé des solutions ou de la gamme de variétés qu‟elles peuvent manifester.  

L’automatisation entre flexibilité et polyvalence 

L‟automatisation est passée du simple divertissement à une réalité incontournable du monde industriel, les derniers décennies ont été marquées par l‟introduction de l‟électronique qui a rendu les machines « intelligentes » en les dotant d‟une autonomie plus grande grâce à une capacité de mémorisation contenant les descriptions précises des opérations ou des gestes à effectuer pour réaliser un cycle programme.

Nous nous intéressons plus à l‟autonomie et son rapport avec la flexibilité. Notre réflexion se limite pour l‟instant aux machines individuelles (Robots, machines-outils) à la différence des lignes ou des ensembles automatisés de production qui assurent à la fois le déplacement, la transformation et la régulation des flux au sein des ateliers dits flexibles. On distingue dans les machines individuelles, celles qui accomplissent un geste (Robot), exemple souder et celles capables de transformer la matière (machines outils).

Les vertus de ces équipements permettent de libérer l‟homme surtout des tâches pénibles ou présentant des dangers et aussi l‟exécution de tâches de grandes précisions et d‟une parfaite régularité. Pour ces deux types de machines (robot et machine-outil), les dispositifs de programmation ont marqué une étape fondamentale. L‟électronique et l‟informatique ont permis le passage de l‟automatisation rigide à composante essentiellement mécanique vers l‟automatisation flexible. « C‟est à la programmation qu‟on attribue l‟acquisition de la propriété de flexibilité ».

Deux techniques de programmation s‟affrontent et permettent de distinguer le robot de la machine outil. La première appelée « record / play back » (enregistrement et répétition) : le robot enregistre les mouvements effectués par un ouvrier qualifié et les reproduit automatiquement. La seconde technique est plus abstraite et indirecte. Elle consiste à transposer en données informatiques et mathématiques, absorbables par un calculateur, les caractéristiques des pièces à transformes (au moyen d‟algorithmes) et à connecter le calculateur à la machine outil.

« C‟est cette voie qui désigne l‟expression « commande numérique » (C.N). Cette dernière va évoluer pour incorporer des calculateurs (C.N.C) : commande numérique par calculateur ainsi que des micro- processeurs capables de multiplier les mouvements simultanés ,de simplifier le travail de programmation et de réaliser des autocorrections de la machine par rapport aux données recueillies et traitées pendant le fonctionnement. »

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