Production marchande et non marchande, typologie de mode de production et d’échanges

Production marchande et non marchande, typologie de mode de production et d’échanges

L‟économie de développement est née de la reconnaissance du caractère spécifique du fonctionnement des économies des pays en développements. Les caractéristiques du développement et leurs interactions réciproques ressortent, dans l‟analyse du contexte, de nombreux facteurs – culturelles, sociaux, politiques -.incontournables dans l‟élaboration des politiques économiques et sociales.

A cet égard les enjeux et les mécanismes de la politique économique ne sauraient être transposés des pays développés vers les pays en développement. Les problèmes spécifiques/propres aux pays en développement ne permettront pas aux instruments classiques tels que les multiplicateurs budgétaires ou monétaires d‟être pleinement efficace.

Dans ce contexte et dans une perspective d‟analyse économique, l‟investissement ne peut être traité dans la fameuse condition d‟égalité entre l‟épargne et l‟investissement. Il est souvent privilégié et prendra une autre signification, l‟accumulation du capital étant généralement au centre à la fois de la théorie de la croissance et des politiques de développement :

“ L‟ajustement épargne investissement ne peut être considéré comme un problème d‟ordre conjoncturel. Il est à la fois conjoncturel et structurel, seule la contrepartie investissement ouvrant la perspective au développement, et seul un bon ajustement des structures évitant le processus de l‟épargne forcée, ce qui (…) altère le processus de la croissance. ”

Le rôle du facteur travail n‟est cependant pas négligé. Par ailleurs, les processus d‟allocation du travail, les relations générales entre système productif et système éducatif posent dans les pays en développement des questions spécifiques par rapport aux pays développés. Ceci semble conférer un statut particulier au fonctionnement du marché du travail dans les pays en développement.

 La définition de l’économie informelle dans sa dimension réduite “ Secteur Informel

Au sens large du terme et sur le plan macro-économique, les activités informelles recouvrent l‟ensemble des biens et services que ces activités soient marchandes ou non marchandes dans la sphère de la production ou de l‟échange. Au sens strict du terme il est important de distinguer entre les biens et services marchands non déclarées des biens et services non marchands.

Et c’est cet aspect non-marchand dont sa dimension travail domestique/production domestique qui est dans notre propos dans la présente thèse. Du point de vue empirique, les préoccupations, autour de l‟informel, sont soit comment circonscrire et ou mesurer l‟économie informelle et de manière plus réduite le secteur ou le travail informel.

Du point de vue analytique, cette question repose sur l‟hypothèse forte que les activités informelles relèvent de l‟analyse économique et se préoccuperait des facteurs explicatifs pertinents entre le dualisme ou la complémentarité avec l‟économie formelle. Alors que du point de vue pragmatique, il est question de réglementer, accompagner vers la légalisation ou de laisser faire.

Ces trois niveaux de préoccupations expliqueraient, de façon dominante, l‟intérêt de la réflexion sur ce champ d‟analyse en l‟occurrence « la production domestique ». Le concept du secteur informel/travail informel est né avec la mise en place du “ Programme Mondial sur l‟Emploi ” au début des années 1970.

A l‟instigation du Bureau International du Travail (B.I.T.) plusieurs études ont succédé la première étude réalisée au Kenya en 197016 et où l‟analyse s‟est plutôt concentrée sur la notion d‟emploi informel. Le secteur informel se définissait, alors comme un ensemble d‟activités marginales, où parfois l‟informalité était équivalente à l‟illégalité parce qu‟elle ne respectait pas la réglementation officielle.