Les données géologiques.
La commune de Notto appartient au Bassin Sédimentaire Sénégalo-mauritanien. Elle s’insère dans la partie Nord-Ouest de la structure de Continental Terminal dont les grès renfermant des nappes phréatiques (30 à 100 m de profondeur) Sall (1971). La coupure verticale de cette structure montre une diversité des horizons d’accumulation.
La coupe topographique réalisée au niveau du plateau de Thiès et le sondage de 440m effectué à Tivaouane par Fernand Tessier en 1957(source : IFAN) jusqu’à 440m montrent une succession d’étages allant du Maestrichtien jusqu’au Lutétien inférieur. Les faciès vont du grès glauconieux (440 m de profondeur) du Maestrichtien au sable (0 à 18,5m) du lutétien. La région était presque entièrement revêtue de sable éoliens d’époques récentes. Cette coupe montre aussi l’influence du plateau de Thiès sur l’écoulement du réseau hydrographique dans la composition des bas-fonds du Notto (Tessier, 1954).
Les dépôts récents quaternaires constituent une zone de contact entre l’océan et la mer. Cependant, leur origine a fait l’objet de nombreuses études, parmi lesquelles M. Sall (1971), Diaw (1982). La dynamique actuelle est engendrée par l’intensification des vents et le déficit pluviométrique, par l’édification de trois séries de systèmes dunaires. Ces dernières sont entrecoupées par endroits par des lacs et dépressions appelés cuvettes (Diaw, 1980).
Le relief.
Le Notto est une partie intégrante de la région des Niayes. Sa géomorphologie est tributaire de celle des Niayes, c’est-à-dire du Bassin Sédimentaire Sénégalo-mauritanien (Nguer, M, 1989). Elle s’insère dans la partie Nord-ouest de la structure du Continental Terminal dont les grès renferment des nappes phréatiques (30 à 100 m) alors que les calcaires et marnes de l’Éocène moyen constituent la matrice de la nappe du Maestrichtien (100 à 350 m). L’essentiel de la mise en place du système s’est déroulé au quaternaire (Sall, 1971).
Le bassin est marqué par une succession de transgressions et de régressions de la mer. Ceci a entraîné une alternance de phases sèches et humides du Tchadien (10000-6800 ans BP), d’intensification et de ralentissement des vents qui ont comme résultat l’édification de systèmes dunaires (Michel, 1973). L’Ogol (20 000) est marquée par des épisodes morphostructuraux aboutissant à la formation des dunes (ogoliennes) avec un relief vigoureux dans la zone littorale qui s’émousse vers l’intérieur sous l’action des vents (Kane 1995).
Au Tafolien (4200-2000 ans BP), la régression amorcée à la fin du Nouakchottien se poursuit. Le climat devient progressivement aride, la mer recule et édifie de petits reliefs dunaires désignés sous le nom de dunes jaunes par Tricart. Le renforcement de la dégradation éolienne au Subactuel (1700 BP) entraîne le ravivement des dunes jaunes, l’édification des cordons littoraux et l’isolement des dépressions littorales, le comblement du réseau hydrographique du Tchadien, la formation des bas-fonds hydromorphes (Niayes) et d’une génération nouvelle de dunes sur le littoral (dunes blanches) (Ngom, 2007).
Les Niayes sont une caractéristique majeure de la grande côte. Cependant, cette partie du littoral n’est pas aussi entièrement plate, car les dénivellations entre dunes et dépressions dépassent parfois 20 m. La commune se situe sur les parties basses du plateau de Thiès, le relief est contrasté avec des ensembles dunaires élevés et étirés, entrecoupés par des dépressions qui abritent des chenaux d’écoulements, des aires de stagnation.
Le plateau de Thiès et le massif de Diass influencent la topographie de la Commune par l’écoulement des eaux qui alimente le lac Tanma. Ce dernier est le principal point d’eau et a des rapports étroits avec les « Niayes » de la localité de Keur Mbir Ndao. L’allure générale du relief est plate avec des parties relativement élevées vers l’intérieur du pays et des parties basses constituées par les chenaux d’écoulements des eaux de ruissellement. Les dénivellations de ces dernières deviennent de plus en plus faibles lorsque l’on s’approche du littoral où l’on note des cuvettes.
Les Niayes sont des dépressions inter-dunaires localisées entre les dunes jaunes et rouges (Blouin 1990). Contrairement aux petits Niayes orientés dans le même sens que les cordons dunaires (NNE-SSW), les formations dunaires de la commune de Notto Gouye Diama sont diverses et correspondent à d’anciennes vallées fluviales (Niayes de Mboro) qui recoupent les directions précédentes.
Les dunes
La grande côte est caractérisée par le développement des formations dunaires qui occupent une superficie de 2.300 Km² (Diaw, 1997), et trois grands ensembles dunaires se succèdent (figure 1).
Les dunes blanches ou vives sont plus récentes, avec une orientation NNE-SSW. Leur mise en place date de l’Actuel et du Subactuel (2000 à 400 BP). Elles sont composées de sables de granulométrie assez importante et leur mobilité annule toute activité de pédogenèse. Ce système s’engraisse actuellement à partir de la haute plage, mais sa base est sapée par les vagues (Sall, 1982).
Les dunes jaunes semi-fixées bordent les dunes blanches avec des dénivellations d’environ 30 mètres et surplombent les dépressions inter dunaires. Ce système serait mis en place autour de 5000- 4 000 ans BP. Il n’a pas connu depuis sa formation une phase de stabilité et de ses sols. D’après la classification de l’IRD, elles ont peu évolué.
Les dunes ogoliennes ou dunes rouges sont caractérisées par un modelé très réduit (2 à 11 m). Ce sont des dunes longitudinales qui connaissent un système plus stable grâce à une végétation importante avec des remaniements mineurs causés en grande partie par les activités anthropiques.
Enfin, la remobilisation éolienne des hautes terres vers les parties basses, accentuée par la péjoration climatique, les pressions démographiques et du cheptel débouchent sur la formation importante de micro-dunes. On note ainsi l’empreinte de l’homme dans le développement des micro-dunes qui se forment dans les zones inter-dunaires.
Les inter-dunes.
Les « Niayes » ou « khour »
Plus précisément connues sous le nom de Niayes, les inter-dunes occupent les vestiges d’un réseau hydrographique ancien. Elles se sont mises en place au dépens de la phase sèche (autour de 7000 ans BP), de la régression post-nouakchottienne. Ces inter-dunes constituent la caractéristique principale des Niayes parce qu’elles abritent des nappes phréatiques affleurantes ou subaffleurantes et des dépôts de tourbes et d’argiles organiques très épaisses qui peut excéder parfois 10 m dans les zones profondes (Ngom 2000). Toutefois, ce sont des couloirs déprimés qui avoisinent le niveau de la mer, et pénètrent profondément à l’intérieur des terres recoupant les dunes rouges.
La lithologie des inter-dunes.
L’étude des sédiments faite dans certaines tourbières nous a permis d’individualiser trois principaux litho-faciès : un faciès purement organique sans charge minérale à savoir la tourbe franche (Pezeril et al.1996) et deux faciès caractérisés par la fraction minérale que sont les vases organiques silto-argileuses (Maley, 1982) et les vases organiques silto-sableuses (Lezine, 1987).
Les variations climatiques, eustatiques et de la végétation (soudano-guinéenne) sont à l’origine d’une variation de la lithologie. Cette dernière s’est manifestée par un apport éolien local ou lointain (lœss), une incrustation saline dans la nappe durant l’Holocène. Actuellement, nous assistons à une modification lithologique avec la quasi-disparition des tourbes.
Les bas-fonds.
Les nombreux bas-fonds sont légèrement inclinés vers le littoral. Ils constituent les lits de marigots qui alimentent le lac Tanma en saison pluvieuse. Leur alimentation en eaux est assurée par les écoulements du bassin versant du plateau de Thiès et du massif de Ndiass et constituent de grands réceptacles de matières organiques. Nous avons des cordons d’orientation NW, SSE, qui abritent certains villages, domaine de prédilection des cultures maraîchères.
Les ensembles dunaires et les dépressions qui les séparent déterminent la répartition des sols.
Les types de sols.
L’analyse de la carte des sols montre l’existence de différents types de sols avec une répartition spatiale reflétant leur origine et leur âge géologiques. Cette répartition spatiale des sols obéit à des conditions climatiques, topographiques et des variations eustatiques du passé. Il existe onze (11) types de sols (INP), réparti essentiellement en sols hydromorphes, sols ferrugineux, sols halomorphes, sols minéraux bruts et des sols peu évolués.
Les sols hydromorphes.
Appelé aussi sols « Deck », ils sont composés essentiellement par les sols hydromorphes simples et les sols hydromorphes « Niayes » sur matériaux qui occupent les aires inter-dunaires. Ils sont inondés de manière temporaire d’où la présence de lacs et de marigots (Cef) et sont très riches en dépôts organiques. On y rencontre les plus importantes nappes phréatiques et une activité maraîchère intense. Cependant, ils sont de loin la partie la plus importante. Se localisent au niveau les localités de Keur Mbir Ndao, Darou Alpha, keur Pathé Khéwé,….
Les sols ferrugineux tropicaux
Les sols ferrugineux tropicaux couvrent 95% environ de la Commune de Notto Gouye Diama. Ils se subdivisent en sols ferrugineux tropicaux faiblement ou non lessivés et les sols ferrugineux rouges bruns et rouges ou lithosols. Les deux premiers types (lessivés ou non) sont caractérisés par leur porosité et leur faciès extrêmement sableux et sont pauvres en complexe argilo-humifère. Quant aux sols ferrugineux tropicaux rouges bruns et lithosols sur cuirasse se trouvent au Nord-est. Ils occupent le centre et la partie Est de la commune. Ces sols constituent le socle de plusieurs localités notamment Notto Gouye Diama, Ngadiaga et les villages de l’Est.
Les sols halomorphes.
Ce sont des sols marécageux argilo-humiques et bordent la partie en contact direct avec le lac Tanma. Ils occupent une petite partie au sud de la commune de Notto et se caractérisent par la présence de sodium. Ils sont constitués également de dépôts marins d’où la présence de sel notée au niveau de ce type de sol.