Les principales théories de l’apprentissage
Les principales théories de l’apprentissage traitées dans la thèse sont le behaviorisme, le cognitivisme et le socioconstructivisme.
Le behaviorisme : Le behaviorisme est dû à Watson (1878-1958) qui postule que la connaissance est fondée sur des faits, donc sur l’observable, qui constitue le comportement, excluant ainsi tous les états mentaux du champ de l’observable. Dans ce sens, un comportement est assimilé à une réaction, à une réponse qui apparait suite à un évènement défini du milieu environnant qu’on appelle « stimulus ».
L’apprentissage selon Skinner (1904-1990), consiste à enraciner une relation stable entre la réponse souhaitée et les stimuli présentés et ce, à l’aide de renforcements qu’ils soient positifs ou négatifs. Ce courant est à l’origine de la pédagogie par objectif (PPO) qui répartit l’enseignement en petites étapes progressives.
La PPO est un courant centré rien que sur les comportements observables et mesurables sans nulle référence à l’intelligence ou à la pensée ou encore à la conscience et même à la motivation de l’élève. Elle s’articule sur trois concepts majeurs qui sont un comportement observable, un objectif général et des objectifs spécifiques. Ce courant compartimente ainsi les savoirs et décompose les contenus disciplinaires en petites sous unités.
Le cognitivisme : L’approche cognitiviste de l’apprentissage met l’accent sur les facteurs internes de l’apprentissage, notamment les processus d’acquisition de la connaissance dans le cerveau. La cognition est ainsi définie comme étant l’ensemble des processus permettant le traitement de l’information et la construction des connaissances comme la perception, l’attention, la mémoire, l’apprentissage, le langage, la résolution de problème, le raisonnement, le jugement, la planification et la prise de décision. La perspective cognitiviste a donné naissance à l’enseignement explicite ou efficace qui enseigne progressivement, fixe ses objectifs, veille à la maitrise des connaissances déjà acquises, assure la rétroaction et évite toute surcharge cognitive. Les principales stratégies d’un enseignement explicite sont la préparation, l’interaction et la consolidation.
Le constructivisme : Appelé aussi cognitivisme développemental ou encore épistémologie génétique, il considère le développement de l’individu comme un processus continu de construction et d’organisation (reconstruction) des connaissances. Selon Piaget, le père du constructivisme, en acquérant des savoirs, l’apprenant organise son monde au fur et à mesure qu’il apprend en s’adaptant. Les fondements théoriques du constructivisme piagétien considèrent l’apprentissage comme résultat d’un processus dynamique de recherche d’équilibre entre le sujet et l’environnement qui sont l’assimilation et l’accommodation. L’approche constructiviste procure à l’apprentissage une activité d’élaboration de sens, un apprentissage tenant compte des savoirs antérieurs et requiert des démarches d’enseignement s’adaptant à la nature des connaissances à enseigner.
Le socioconstructivisme : Ce courant de l’apprentissage défend fermement le rôle crucial des interactions sociales dans l’élaboration de la pensée et la construction de nouveaux savoirs. Au cœur de la réflexion éducative socioconstructiviste, deux grandes idées sont retenues à savoir, d’une part, les interactions sociales qui jouent un rôle moteur dans l’acquisition de la connaissance donc dans le développement cognitif et, d’autre part, toute connaissance est socialement contextualisée et ne peut aucunement être dissociée d’une culture de référence de laquelle elle puise ses outils.
L’enseignement de la reproduction humaine dans le système éducatif tunisien
Les réformes du système scolaire La réforme de 1958 a instauré un système scolaire à trois degrés dont le premier est l’enseignement primaire d’une durée de six ans, le second est l’enseignement secondaire et le troisième degré est l’enseignement supérieur couvrant les domaines scientifiques, techniques, arts et lettres.
La réforme de 1991 quant à elle concerne l’enseignement de base prolongé de neuf ans ayant deux cycles: le primaire de six ans et le collège de trois ans. L’enseignement secondaire (lycée) a une durée de quatre ans.
Analyse du curriculum prescrit : Vers la fin des années soixante-dix, le thème de la reproduction humaine a été introduit comme objet d’enseignement dans le programme officiel des sciences naturelles à deux niveaux du cycle secondaire.
Celui de la 3ème secondaire (dernière année du collège) où l’âge varie de 14 à 16 ans (âge avoisinant l’âge du mariage) : l’information relative à la reproduction humaine se réduit à la morphologie des appareils reproducteurs mâles et femelles, un aperçu bref sur les cellules sexuelles et sur le cycle menstruel chez la femme, sans pour autant qu’une compétence soit visée. Celui des classes terminales : la fonction de reproduction est étudiée à travers la spermatogenèse, l’ovogenèse, les cycles ovariens et utérins, la fécondation, la régulation des naissances où sont abordés certains moyens contraceptifs et la description de certaines maladies vénériennes telles que la gonorrhée et la syphilis. Seuls les aspects biologiques de la reproduction humaine sont abordés et de façon incomplète. Les aspects psychosociaux sont nettement négligés. Le programme n’aide donc guère les jeunes à acquérir un comportement responsable.
L’éducation sexuelle dans la société tunisienne: une société arabo-musulmane
La sexualité fait partie du domaine du subjectif mais elle est incluse dans un domaine plus général à savoir celui du social et du culturel. La religion musulmane considère la science, dont la biologie fait partie, comme « le remède aux infirmités de l’ignorance, un fanal consolateur dans la nuit de l’injustice ». Cette religion voit même en la sexualité un acte de foi et le plaisir un droit absolu. Cependant, pour les parents musulmans, « sexe » est un mot « sale » et « grossier ». Ils se sentent embarrassés de se voir discuter de l’éducation à la sexualité avec leurs enfants et laissent libre cours aux pairs, aux autres adultes qui feront office de père et de mère ainsi qu’aux médias pour délivrer à leurs enfants des informations pas toujours fiables, compromettant ainsi le « capital santé » des enfants. La principale raison pour laquelle les parents musulmans ne parlent pas ou ne peuvent pas parler de la sexualité avec leurs enfants est de l’ordre de leur éducation culturelle et non de leur formation religieuse. Ils sont souvent éduqués dans l’ignorance des questions se rapportant à la sexualité.
Education à la sexualité
L’information sexuelle est l’action de donner des connaissances se rapportant au sexe aussi bien sur le plan biologique (anatomie, physiologie) que sur le plan des comportements sexuels et de la procréation. C’est pour cela que l’éducation sexuelle pose à la biologie tout un ensemble de problèmes sociaux et éthiques. L’évolution des mentalités, des comportements, du contexte social, juridique et médiatique dans le domaine de la sexualité, ainsi que des connaissances scientifiques liées à la maîtrise de la reproduction humaine a conduit les pouvoirs publics à développer l’éducation à la sexualité en milieu scolaire comme une composante essentielle de la construction de la personne et de l’éducation du citoyen. L’éducation sexuelle, si elle doit prévenir les risques liés à la mise en acte de la génitalité adulte, doit aussi prendre en compte la sexualité dans sa dimension psychique. Celle-ci conditionnant tous les types de rapports aux autres pour chaque individu, cette éducation doit commencer dès le plus jeune âge. Le sexuel recouvre pour l’être humain le rapport à la différence, que celle-ci soit sexuelle (c’est la base) mais aussi ethnique, religieuse, corporelle… L’apprentissage sexuel passe aussi par l’apprentissage de la culture, du rapport à l’autre et des règles de vie. La sexualité n’est pas un reliquat animal, ni un vestige quelconque, elle est la condition même du développement du psychisme et de la culture. L’éducation sexuelle complète (ESC) est définie comme «une manière d’aborder l’enseignement de la sexualité et des relations interpersonnelles adaptée à l’âge, culturellement pertinente et fondée sur une information scientifiquement précise, réaliste et s’abstenant de jugements de valeur» (UNESCO, 2009, cité dans UNESCO, 2017). Il existe, à travers le monde diverses façons de nommer et d’envisager l’éducation sexuelle complète. Son objectif est de faire en sorte que les jeunes bénéficient d’une éducation à la sexualité complète, fondée sur la vie courante, afin d’acquérir les connaissances et compétences nécessaires pour faire des choix conscients, sains et respectueux concernant les relations interpersonnelles et la sexualité. Il est clairement établi que l’ESC a un impact positif sur la santé sexuelle et reproductive (SSR), notamment en contribuant à réduire les infections sexuellement transmissibles (IST), le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) et les grossesses non désirées. L’éducation sexuelle n’entraine pas une plus grande précocité de l’activité sexuelle, bien au contraire, elle a un impact positif sur les comportements sexuels sains et peut même retarder les premiers rapports sexuels et accroître l’utilisation des préservatifs .
Table des matières
Introduction générale
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA THESE MERE
1. Structuration de la thèse mère
2. Objectifs de la thèse mère
3. Problématique et hypothèses
3.1. Problématique
3.2. Hypothèses
4. Cadre théorique
4.1. Quelques acceptions
4.1.1. Les principales théories de l’apprentissage
4.1.2. Les principaux courants de pensée pédagogique
4.1.3. Les concepts didactiques
4.2. L’enseignement de la reproduction humaine dans le système éducatif tunisien
4.3. L’éducation sexuelle dans la société tunisienne: une société arabo-musulmane
5. Méthodologie
5.1. Approche méthodologique
5.2. Outils de recherche
5.3. Techniques de recherche
5.4. Traitements des données
6. Présentation des résultats
6.1. Résultats du questionnaire (Q0) relatif aux deux premières hypothèses
6.2. Résultats de l’expérimentation relative aux trois dernières hypothèses
7. Analyse critique de la thèse mère
Conclusion de la première partie
DEUXIEME PARTIE: L’ENSEIGNEMENT DE LA REPRODUCTION HUMAINE ET DE
L’EDUCATION A LA SEXUALITE AU LYCEE CATHOLIQUE SAINT PIERRE MALAZA
1. Problématique
2. Hypothèse
3. Cadrage théorique
3.1. Education à la sexualité
3.2. Education sexuelle dans la vie traditionnelle Merina
3.3. L’égalité entre les sexes
3.4. Introduction de l’enseignement de la reproduction humaine et de l’éducation sexuelle dans le
milieu scolaire : étude du curriculum prescrit
4. Méthodologie
5. Résultats
6. Discussions
Conclusion de la réplication
Conclusion générale
Références bibliographiques
ANNEXES