Données recueillies à l’issue de la procédure expérimentale
Voici les données recueillies lors de la phase expérimentale de notre travail. Nous développons dans un premier temps les données sociométriques du groupe expérimental et du groupe témoin ainsi que les données concernant la variable « zone école ».
Données sociométriques et scolaires
Afin de connaître notre échantillon, nous avons dans un premier temps observé ses caractéristiques et le profil des élèves étudiés à l’aide des informations sociométriques obtenues lors de la pré-évaluation.
Elèves du groupe expérimental
Notre échantillon est composé de 82 filles et de 99 garçons, ce qui donne 54,7% de garçons et 45,3% de filles.
Notre effectif est constitué de 74,6% d’élèves de CM2, de 19,3% d’élèves de CM1 et de 6,1% d’élèves de CE2. Ils sont majoritairement âgés de 10 ans (47,4% d’entre eux) et de 11 ans (36,3%). Pour la majorité (58%), leur matière préférée est « mathématiques-géométrie ». Puis viennent ensuite « Arts-Sports et Langues étrangères » (21%), Français (11,9%) « HistoireGéographie » (4,5%) et « Sciences et Technologies » (4,5%). Concernant l’exposition aux écrans, près de 44,6% des élèves jouent de 1 à 3 heures et 28,8% de 4 à 6 heures par semaine. Au niveau des extrêmes, 12,4% jouent plus de 10h et 1,8% seulement ne joue jamais.
Elèves du groupe témoin
Nous avons pour notre groupe témoin, 47 élèves répartis dans deux classes. Ces classes se situent en zone ville. Les élèves sont majoritairement âgés de 10 ans (42,7%) et de 11 ans (40,4%).
Ils y a dans ces classes témoins 61,7% de filles et 38,3% de garçons et les élèves de niveau CM2 sont majoritaires (66% de l’effectif).
Performances scolaires des élèves
L’analyse des bulletins scolaires nous a permis de créer trois catégories d’élèves. Ceux ayant des résultats qualifiés de « bons », ceux ayant des résultats qualifiés de « moyens » et ceux ayant des résultats qualifiés de « mauvais ». Sur les 181 élèves du groupe expérimental, nous avons pu recueillir les bulletins scolaires de 165 d’entre eux. Les analyses montrent que les élèves ayant de bons résultats sont majoritaires dans le public étudié. 61,2% des élèves sont classés dans la catégorie des bons élèves au vu de leurs bulletins scolaires.
Viennent ensuite les élèves ayant des résultats « moyens » (24,2%) et enfin les élèves ayant de mauvais résultats (14,5%).
Performances des élèves aux sessions de jeu sérieux Food Force
Lors des sessions de jeu sérieux Food Force, le jeu attribuait un score à la fin de chaque partie. La moyenne obtenue par les élèves à la première session du jeu Food Force est de 34 354 270 avec un écart-type de 5 221 187 points et une médiane à 34 453 167. Le score le plus faible est de 20 606 681 et le score le plus élevé de 44 503 538. La moyenne obtenue par les élèves à la seconde session du jeu sérieux Food Force est de 40 447 319 avec un écart-type de 4 408 426 points et une médiane à 40 803 206. Le score le plus bas est de 27 504 699 et le score le plus élevé est de 48 646 537.
On observe que les résultats au jeu sérieux augmentent entre la première session et la deuxième. On passe d’une moyenne de 34 354 270 à une moyenne de 40 447 319. Dans le graphique ci-dessous, on peut observer les différents scores obtenus par les élèves aux deux sessions de jeu sérieux ainsi que la moyenne de ces deux sessions. Le rectangle noir représente la moyenne des différentes mesures et les « formes » colorées représentent les différents joueurs.
Données comportementales observées lors des sessions de jeu sérieux
En fonction de l’angle de la caméra, du matériel informatique à disposition et du bon fonctionnement du dispositif expérimental, nous avons obtenu un certain nombre d’enregistrements vidéo que nous avons pu analyser à l’aide du logiciel Actogram Kronos 2. Le codage effectué nous a permis de définir des catégories telles que le « degré de respect des consignes » des joueurs, le fait qu’ils aient « rejoué ou pas une mission », leur « rapidité » ou encore leur « précision ». On note que plus de 75% des élèves observés sont « très respectueux des consignes ». Ils sont 8,5% à ne « pas être respectueux des consignes » et à ne pas regarder les vidéos explicatives.
Données sociométriques de la variable zone école
Les élèves de la ZEP sont majoritairement âgés de 10 ans (47,4%) et c’est en zone de campagne que l’on trouve la plus grande proportion d’élèves âgés de 9 ans et moins (26,1%). Ça n’est qu’en Zone Education Prioritaire (ZEP) que l’on trouve une plus grande proportion de filles (55,6% contre 44,4%). A l’inverse, en zone « campagne », les garçons sont largement majoritaires (62%).
La répartition des niveaux selon les zones écoles est sensiblement identique avec une majorité d’élèves en CM2, à l’exception des classes de campagne où il y a davantage de CE2 que de CM1. Que ce soit en classe de ZEP ou de ville, il n’y a pas d’élèves de CE2.
Au niveau des préférences en termes de matières scolaires, on remarque que les élèves de ZEP apprécient très largement la matière « mathématiques-géométrie » (plus de 83%). Cette tendance est la même dans toutes les zones. Vient ensuite « l’éducation artistique – sport – langues » puis le « français ». La seule nuance selon les zones étudiées se situe au niveau de la ZEP qui place l’ « histoire-géographie » au même niveau que le français et qui n’a aucun élève appréciant « sciences-technologie ».
En ce qui concerne les habitudes de jeu, on remarque que tous les élèves de ZEP jouent aux jeux vidéo au moins une heure par semaine. A contrario, dans les deux autres zones, on retrouve à peu près 2% des élèves interrogés qui ne jouent jamais. On note également que la majorité de chaque zone ne joue « que » de 1 à 3 heures par semaine aux jeux vidéo mais que c’est dans les écoles de ville que l’on retrouve le plus grand nombre d’élèves à jouer plus de 10 heures par semaine (13,2% contre 10,6% pour les classes de zone campagne et 11,8% pour les classes de ZEP). Par ailleurs, les élèves de ZEP sont très nombreux à joueur de 1 à 3 heures par semaine, ce qui signifie qu’ils jouent tous aux jeux vidéo mais de manière très modérée.
Toujours concernant le jeu vidéo, que ce soit en zone d’éducation prioritaire, en ville ou en campagne, le type de jeu vidéo le plus souvent joué est le même. Il s’agit des jeux d’ « Action-Aventure ». Les jeux de course ont leurs « adeptes » en ZEP (21,4% des élèves y jouent) alors que ça n’est pas le cas en zone ville ou campagne. Les jeux « téléphone/éducatifs/de construction » ont aussi une place forte dans les écoles de campagne (20,5%) alors qu’ils sont très rares (5,8%) en classe de ville et absents en classe de ZEP. Enfin, les jeux vidéo préférés dans toutes les zones étudiées sont ceux d’ « action-aventure ». En ZEP, les jeux de « tir/guerre/stratégie » occupent la première place des jeux vidéo préférés alors qu’ils arrivent second dans les autres zones. Une nouvelle fois, les jeux « téléphone/éducatifs/de construction » sont absents des réponses des élèves de ZEP, au même titre que les jeux festifs/de rythme, ce qui n’est pas le cas des écoles en ville ou en campagne.
Performances des élèves aux évaluations
Les élèves ont donc effectué trois évaluations lors de notre expérimentation. La pré-évaluation a eu lieu avant les sessions de jeu sérieux Food Force, la post-évaluation 1 après les sessions de jeu sérieux et la post-évaluation 2 sept jours plus tard.
La pré-évaluation
Les résultats obtenus lors de la pré-évaluation donnent une moyenne de 54,43/100. Ainsi, les élèves ont obtenu une note supérieure à la moyenne qui est de 50/100. L’intervalle de confiance à 95% de cette moyenne de 54,43/100 est, pour la borne inférieure de 52,20 et de 56,66 pour la borne supérieure. La moyenne tronquée à 5% est de 54,89/100, ce qui signifie qu’en ne tenant pas compte des valeurs les plus éloignées, la moyenne est proche de celle effectivement observée. Autre mesure relevée, une médiane à 56,67/100, ce qui signifie qu’une moitié des valeurs étudiées se situe sous les 56,67/100 et que l’autre moitié se situe au dessus. La variance permet de mesurer la dispersion des valeurs de notre échantillon. Elle est de 202,908, soit un écart-type de 14,24. Une majorité des notes de nos élèves se situe donc entre 40,19/100 (=54,43-14,24) et 72,77/100 (=58,53+14,24). La note la plus basse obtenue par un élève est de 14,64/100 et celle la plus haute est de 83,68/100.