L’Amélioration de la Qualité de l’Éducation de Base (PAQUEB)

DU CONTEXTE ET DU CADRE THEORIQUE

Dans quelle mesure l’adoption du Xo contribue-t-elle à établir, à maintenir et /ou à améliorer la relation entre les acteurs et par conséquent la qualité de l’éducation ? Le contexte de la mise en œuvre de ce projet trouve son fondement dans le souci pour les autorités du MINEDUB de franchir le cap de l’introduction des TIC à l’école primaire pour amorcer celui de l’introduction véritable du numérique. Ce projet pilote est de ce fait un véritable tremplin pour cette expérimentation. Au-delà de ce contexte, nous avons identifié le cadre théorique mobilisé pour cette recherche et ces deux principaux points seront développés dans le présent chapitre.

Contexte général

Entre autres préoccupations, l’UNESCO pose comme préalable de premier ordre dans la réussite de tout projet éducatif, la prise en compte de « la place de la formation du personnel de supervision pédagogique » (UNESCO, Les personnels de supervision pédagogique : nouvelles fonctions et formation , 1986). Cette supervision pédagogique est définie comme « toute activité de relation d’aide destinée à améliorer le processus enseignement apprentissage. » (Bouchamma, s.d.)
Nous constatons que dans le cadre de sa politique d’opérateur responsable, engagé et solidaire, la Fondation Orange a mené jusque-là des initiatives et projets dont l’objectif commun est de favoriser l’échange, le partage et la transmission du savoir. Dans le secteur de l’éducation, le projet PAQUEB a pour ambition de faire du numérique, un véritable catalyseur d’innovation, un facteur d’intégration pour tous. Et c’est ainsi qu’un projet innovant de contenu éducatif numérique est en cours de préparation au Cameroun avec pour finalité de participer à l’éducation numérique. Y sont alors impliqués, des hauts cadres des ministères en charge des TIC, de l’Enseignement Supérieur, de l’Education de base, de la Formation Professionnelle, des doyens, directeurs et présidents d’Universités, des enseignants et des universitaires, des spécialistes intéressés par cette nouveauté, des étudiants, etc… Les responsables de la fondation Orange en parlent en ces termes : « C’est une nouvelle opportunité pour la Fondation Orange de contribuer au développement de l’éducation numérique avec l’ambition d’en faire bénéficier le plus grand nombre de jeunes ».
Le système peut fonctionner grâce à une parfaite coopération entre les entreprises commerciales ou industrielles en relation avec des entreprises spécialisées en « learning management system (LMS) ou learning support system (LSS). C’est un système logiciel web développé pour accompagner toute personne impliquée dans un processus d’apprentissage dans sa gestion de parcours pédagogiques. Les services offerts incluent généralement un contrôle d’accès, des outils de communication (synchrones et/ou asynchrones) et l’administration des groupes d’utilisateurs ». (Wikipedia, s.d.)
Les contenus sont d’abord scolaires, mais aussi périscolaires comme par exemple Wikipédia, des supports vidéos de la Khan Academy, des ouvrages littéraires libres de droits. Il est question de prendre en compte la qualité de l’infrastructure des établissements scolaires et de l’enseignement disponible dans le pays. « Ce projet vise à familiariser les élèves avec le numérique en leur permettant d’améliorer leurs résultats scolaires à travers une méthode d’enseignement ludique par les TIC… L’entreprise engagée propose généralement une solution simple, efficace et qui n’a finalement pas besoin de connexion internet, ce qui permet de cibler des écoles situées dans des régions parfois très enclavées».
Au début de l’étude, la question de recherche était la suivante : « Quelles impacts l’arrivée des tablettes/mini ordinateurs Xo aura-t-elle sur la production des ressources numériques et sur l’édition scolaire classique ? ». Au terme de l’étude, la question qui est posée est la suivante : « qu’est-ce que cela apporte vraiment ? Comment cela peut améliorer les acquis et les apprentissages des élèves (Villemonteix & Khaneboubi, 2012) ou alors on se demande s’il est question d’obéir à la logique d’une position opposée qui affirme que « Les systèmes éducatifs en Afrique ne peuvent être des systèmes réellement nationaux. Ils sont tournés vers une économie mondiale qui ne répond pas toujours à la demande sociale de l’éducation sur le plan local et national. » (FONKOUA, 2006).

Evolution du numérique à l’école primaire au Cameroun

Nous observons que l’objectif recherché est « d’aider tous les acteurs impliqués dans la dynamique du changement à rendre leurs projets d’innovation techno pédagogique durables et pérennes. » (PERAYA & JACAZ, 2005). Il nous semble important d’évoquer pour en tenir compte, le niveau de l’innovation que cette évolution de la scolarisation avec la tablette implique et par voie de conséquence son impact sur l’activité de supervision pédagogique tel que décrit dans le modèle ASPID d’intégration pédagogique des technologies en contexte éducatif. (Karsenti, Modèle ASPID du processus d’intégration des technologies en éducation, 2014). Les leçons de TIC sont introduites dans les programmes des classes du primaire au Cameroun dans les années 2000. Dans un premier temps, les contenus sont limités à une description matérielle de l’outil informatique et des relations entre ses différentes parties qui donne aux élèves une idée abstraite de son fonctionnement, faute d’outil physique disponible dans les écoles.
A partir du CE 1 et CE 2, avec des dessins et des photos, l’on montre aux enfants tout en décrivant leurs rôles respectifs, les périphériques d’entrée, périphériques de sortie et l’unité centrale qui est constituée de l’unité de traitement et de la mémoire centrale.
Au CM 1 et CM 2, les leçons de TIC intègrent la dimension logicielle. Elle permet ainsi d’approfondir les connaissances des enfants toujours de façon abstraite sur l’existence dans l’unité centrale d’un premier logiciel. Celui-ci a pour fonction principale d’assurer le démarrage de l’ordinateur. Il reste dans la mémoire pour assurer l’utilisation des autres programmes (progiciels) permettant ainsi à l’utilisateur de faire différents travaux spécifiques comme : Saisir un texte, calculer, dessiner, écouter de la musique, jouer, concevoir d’autres programmes etc…
C’est seulement en 2008 qu’arrive le projet PAQUEB qui introduit de façon concrète l’ordinateur Xo dans 51 écoles sur près de 25000, ceci dans 6/10 régions que compte le pays, ce qui va permettre de passer concrètement à l’étape de l’utilisation de l’outil pour la production de documents et l’apprentissage des disciplines (mathématiques, sciences de la vie et de la terre, géographie, etc…) avec ses ressources pédagogiques numériques dans ces écoles et les jeux éducatifs. C’est seulement en 2012 qu’avec la pression de l’actualité que l’on y ajoute l’apprentissage de l’utilisation de l’internet, ceci pour essayer de canaliser les usages de ses contenus pas toujours éducatifs qui représentent une véritable menace pour l’éducation des enfants. Tout ceci a de toute évidence impacté l’efficacité de l’activité de supervision pédagogique dans l’enseignement primaire telle que nous allons nous évertuer à le démontrer de façon spécifique dans la suite de ce travail.
Perception générale de la supervision en éducation.
Ces capacités administratives, structurelles et actancielles permettent d’inspirer les superviseurs pédagogiques qui ont pour mission de définir, de savoir, d’interpréter et d’« inter-tenir » un ensemble de compétences avec clairvoyance. Ces capacités sont mises en œuvre dans l’exécution d’un ensemble d’activités bien conçues et planifiées pour permettre de les corriger, de soutenir d’ajuster et de développer en veille un suivi et une évaluation opérationnelle révélatrice d’une super-vue sur tout.
Les superviseurs accompagnent les autorités scolaires, les parents et les apprenants, dans un esprit de respect de l’éthique et un système de coresponsabilité. Ensemble, ils répondent des résultats et des activités elles-mêmes facteurs d’un idéal d’une superbe image quand elles sont réussies. Certaines s’organisent en plusieurs étapes qui peuvent être séquentielles ou simultanées en cas de besoin. Sont nécessaires :
– L’inspiration : le superviseur pédagogique doit faire preuve d’inspiration dans son travail. Il doit faire usage de son intuition pour être capable de modifier si besoin est le cours prévu des évènements, pour préserver son efficacité face aux multiples innovations techno pédagogiques toujours en attente ou étude en vue de leur scolarisation. La « clairvoyance » du superviseur pédagogique est vivement interpellée pour lui permettre de rester conscient de l’ensemble des forces en présence qui pourraient ou chercheraient à orienter sa décision dans le sens de la satisfaction de leurs intérêts égoïstes dans le processus d’introduction/adoption de ces innovations à l’école, contre ou pour l’intérêt supérieur de la communauté éducative en général ou celui de l’apprenant, bénéficiaire central de l’ensemble du système éducatif. Nous voulons ainsi adopter le terme « inspiration » au sens de l’incitation ou de l’impulsion qui doit animer ou avertir le superviseur pédagogique dans l’exercice de sa mission. En définitive, pour être efficace, le superviseur pédagogique doit agir à temps d’après ce qu’il a vu et appris (Cl. BERNARD, Princ. méd. exp.,1878, p. 37), mais aussi ce qu’il sait bien et ressent.
– Le développement : Nous le retenons ici au sens du résultat de l’action de traiter une question en profondeur ou de l’exposer de manière détaillée, oralement ou par écrit. Le superviseur pédagogique doit pouvoir développer sa pensée pour être capable de faire chaque fois, des propositions d’amélioration des résultats attendus. De façon collatérale le développement c’est aussi le plein épanouissement.
– Le soutien : nous le prenons au sens de l’action d’aider à la réalisation de quelque chose ou d’aider quelqu’un en vue de lui permettre de réussir à mener à bien quelque chose. Le superviseur pédagogique est cet acteur qui, si nécessaire conseille, accompagne, encourage ou félicite met en confiance et surtout respecte bien. – Le correcteur : dans son rôle de médiation/médiatisation, nous le considérons comme celui qui s’arroge ou à qui est dévolu le rôle de corriger des défauts, de rectifier des erreurs constater sans pour autant infliger de punitions contre-productives. Le superviseur pédagogique doit chaque fois corriger les erreurs et autres écarts observés sans éclat de voix de trop. – Le suivi : le superviseur doit assurer la veille pour se rendre compte ou rendre compte de ce qui est en train de se faire et de la manière dont les choses se font. Dans le domaine de la pédagogie, il s’agit de suivre un élève, un enfant, un supervisé, un superviseur ou tout autre acteur. « Grâce à la continuité d’une observation réfléchie s’étendant sur une longue période, constater les changements qui se produisent et prévoir ceux qui vont se produire dans le psychisme d’un sujet auquel l’on s’intéresse, afin de contribuer, autant que possible, à la bonne orientation de son développement » (Foulq. 1971). – L’évaluateur : au regard des objectifs à atteindre et des résultats attendus de l’ensemble des intervenants de la chaine de supervision pédagogique, le travail d’évaluation va consister à faire une appréciation neutre de ce qui s’est fait et de se prononcer sur la qualité de ce qui s’est fait. Il doit pouvoir se prononcer en connaissance de cause et déterminer si la situation s’est améliorée, s’est maintenue ou alors s’est détériorée. C’est au terme de cette estimation, ce jugement et cette détermination de la valeur en présence qu’il pourra faire les prescriptions et ajuster si nécessaires. C’est dans ces conditions que nous estimons que le superviseur pédagogique efficace est celui qui a une « super-vue » ; de l’ensemble des activités qui se déroulent. Il voit mieux, fait au mieux et le mieux possible. Le schéma cidessous, enrichi par cet ensemble de définitions, illustre bien notre pensée.

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