Principaux standards de Gouvernance d’Entreprise

PME en Algérie : quelle gouvernance

Le contexte algérien

La gouvernance d’entreprise est à l’ordre du jour en Algérie. Plusieurs considérations contribuent à ce qu’elle le soit. La raison la plus directe et la plus importante qui en fait une priorité stratégique nationale réside, à l’évidence, dans les besoins pressants des entreprises de consolider les conditions endogènes de leur performance et de leur pérennité. Sont visées, en particulier, les PME privées. De par leur poids déterminant, actuel et projeté, dans la création de richesse hors hydrocarbures et dans l’emploi national, cette catégorie d’entreprise se retrouve en charge de devoir relever un double défi : celui économique de la préparation de l’après pétrole, et celui, systémique, de la transition vers une économie de marché moderne et compétitive par la qualité des entreprises qui constituent son tissu. Tel est l’enjeu majeur de la gouvernance d’entreprise en Algérie.
Apparu initialement dans les pays industrialisés, la bonne gouvernance d’entreprise s’affirme aujourd’hui partout dans le monde comme une condition essentielle de la croissance des entreprises et de leur survie dans les contextes de crise.
Dans son sens le plus générique, le concept renvoie à une démarche libre et volontaire de l’entreprise en vue d’introduire plus de rigueur et de transparence dans sa gestion, son administration et son contrôle.
Dans cette optique, la vision même de l’entreprise est originale : les intérêts qu’elle doit faire siens dépassent très nettement le cercle restreint de ses propriétaires pour intégrer plus largement celui des acteurs clés de sa gestion et de son développement, en l’occurrence ses administrateurs et ses équipes exécutives et, au-delà, les parties prenantes externes de son développement. S’agissant des équipes exécutives, loin d’être de simples mandataires qu’il faudrait seulement intéresser et motiver, leur positionnement au sein de l’entreprise en fait des parties prenantes internes qu’il convient d’impliquer pleinement sur une base qui reflète avec transparence les rôles de chacun
L’entreprise est considérée comme un système ouvert sur les entités de son environnement spécifique, celles avec lesquelles elle interagit de manière étroite et permanente. Il s’agit, notamment, des banques et autres institutions financières dont elle est tributaire pour ses financements, des administrations publiques avec lesquelles elle entretient des contacts étroits, des ressources humaines qu’elle recrute sur le marché du travail, et des autres entreprises qui activent au sein de son espace concurrentiel immédiat : clients, fournisseurs, concurrents. Ces parties prenantes externes doivent être intégrées dans une dynamique relationnelle « gagnant- gagnant ». Par l’amélioration de ses relations avec son environnement, l’entreprise ne manque pas d’accroître sa crédibilité et son attractivité, de modifier positivement le regard des tiers à son égard et, ainsi, de transformer favorablement son environnement au lieu de le subir.
Cette vision relativement nouvelle de l’entreprise a montré, de par le mo nde, qu’elle est pleinement tournée vers les impératifs de compétitivité, de performance et de profit. Elle est à la base de sa bonne gouvernance et lui permet à la fois de mieux gérer les crises et de s’assurer une croissance durable. Il est établi que les échecs récents enregistrés par bon nombre d’entreprises aussi bien grandes que PME sont liés aux problèmes de non conformité avec les règles de bonne gouvernance. Dans une économie de marché moderne, la logique technico économique et l’exigence éthique et citoyenne de l’entreprise sont complémentaires et s’auto entretiennent de manière indissociable.
Cette approche de l’entreprise focalise sur les droits, les obligations et les responsabilités respectifs de ses parties prenantes internes et externes et sur leurs relations réciproques. Par leur caractère préventif, les dispositions prises dans ce sens sont de nature à diminuer, pour l’entreprise, nombre de risques évitables. Par leur contenu normatif, elles astreignent cette dernière à mettre en place ou à consolider, chacune dans son domaine de compétence, les facteurs qui conditionnent sa performance et sa pérennité.
Lorsque la pratique de la gouvernance d’entreprise se généralise dans le monde des affaires, elle ne manque pas de favoriser la diffusion à grande échelle des conditions d’une économie de marché saine et dynamique dotée d’un tissu d’entreprises de qualité.
Les enjeux de la gouvernance d’entreprise sont donc bel et bien de nature stratégique et vont bien au-delà de l’échelle micro économique de l’entreprise elle-même et de son environnement, pour toucher à la qualité du modèle d’économie de marché. Les entreprises algériennes doivent se convaincre qu’elles ont intérêt à s’y engager. La PME privée est en particulier interpellée pour, à la fois, s’immuniser contre des difficultés graves mais évitables auxquelles elle est exposée, et mettre de son côté les avantages de la transparence, de la stabilité, de la rigueur et de la bonne image. Au vu de tous ces avantages, il y a lieu d’escompter qu’un nombre conséquent d’entreprises adhèrera à la démarche, ce qui permettra, par un effet de masse, d’améliorer l’image de l’entreprise algérienne et l’attractivité de l’économie nationale en matière de capitaux et de compétences, et, partant ,de diversifier les sources d’accumulation de celle ci.
La prise de conscience sur les enjeux de la gouvernance d’entreprise en Algérie a rapidement progressé, en étroite relation avec la question de la transition vers une économie de marché moderne et performante permettant de relayer, à terme, le secteur des hydrocarbures. L’acuité de ce double défi est davantage accrue par celle du contexte international dans lequel il se situe. La poursuite accélérée des mutations planétaires et les interpellations qui en décou lent pour la destinée nationale rendent urgent le saut qualitatif du monde des affaires et de l’entreprise vers l’excellence.
L’économie algérienne renferme un potentiel de croissance et de développement hors hydrocarbures considérable. Dans le but de le libérer, des réponses robustes sont nécessaires, certaines ayant commencé à se mettre en place ces dernières années, tels les importants investissements publics lancés en vue de renforcer les infrastructures, et certaines mesures réglementaires favorables à l’entreprise.
Il reste que les entreprises doivent elles-mêmes se mettre en position de garantir les conditions internes de leur performance, de drainer les financements et autres ressources rares dont elles ont besoin pour leur développement et de se donner la visibilité et la stabilité nécessaires à leur pérennité.
Toutes ces exigences passent par leur bonne gouvernance.

PME algérienne Confrontée à un environnement de plus en plus complexe

En Algérie, la situation des petites et moyennes entreprises n’est pas brillante. Sous encadrées et peu organisées, elles ont du mal à mettre en place des formes de management offensif. Confrontées à un environnement de plus en plus complexe, ces entreprises devraient être plus performantes en matière d’organisation, de maîtrise des coûts, de qualité des produits, de capacités de créativité et d’innovation pour faire face à la rapidité des changements.
C’est dans ce cadre ils y’a plusieurs des études et des recherches sur la problématique de gouvernance et du développement de la petite et moyenne entreprise en Algérie. La question est  d’autant importante que l’Algérie peine à sortir des réflexes hérités de 30 ans d’économie dirigiste. Bouyakoub Ahmed, chercheur au (CREAD), dans sa communication, affirme que “les mécanismes globaux de la gouvernance ne sont pas adéquats”.
La qualité de la gouvernance des entreprises d’un pays dépend de la qualité du système de gouvernance institutionnelle qui prévaut dans ce pays. Il ne peut pas y avoir de bonne gouvernance à un niveau microéconomique sans une bonne gouvernance à un niveau macroéconomique.
D’aucuns estiment que les instruments d’une économie du marché sont soit inexistants, soit embryonnaires. Pourtant, l’économie algérienne est quasiment privatisée, sans que les entreprises publiques le soient. Le secteur privé participe à hauteur de 80% dans la création de la valeur ajoutée. Il représente plus de 50% de la production intérieure brut. Mais, ce secteur privé ne fonctionne pas normalement.
À quelques exceptions, la majorité des petites et moyennes entreprises est organisée en Eurl, de type familiale. Pour Bouyakoub Ahmed, les petites et moyennes entreprises sont insaisissables statistiquement, économiquement et sociologiquement. Preuve en est, les statistiques varient selon les sources.

la bonne pratique de la gouvernance dans les PME algériennes

PME : Un nouveau code algérien pour la bonne gouvernance

Les opérateurs économiques commencent ces derniers temps à parler de la bonne gouvernance d’entreprise. Ce concept est largement répandu de par le monde. Il est associé à l’économie de marché mais aussi à la survie de l’entité dans son environnement. La première action initiée en Algérie en vue de vulgariser les principes de cet ensemble de règles est intervenue l’année dernière en 2009. Il s’agit de l’édition du code de la bonne gouvernance dont la préparation a été effectuée par le Club Care (Cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise) et le FCE (Forum des chefs d’entreprise).
Le Code algérien de gouvernance d’entreprise (Goal), le p remier de l’histoire de notre pays, Le Goal est inspiré de ce qui se fait à travers le monde mais il a été adapté au contexte économique algérien. Le Goal trace les grandes lignes des «standards de gouvernance qui visent à améliorer le respect des principes » « d’équité, de transparence, de responsabilité et d’imputabilité». Il est considéré comme un document de base pour les entreprises algériennes, publiques et privées, qui veulent améliorer leurs performances et leur compétitivité sur le marché intérieur et extérieur, ont expliqué ses initiateurs, à leur tête le Forum des chefs d’entreprises (FCE). Ce nouveau code constitue aussi un moyen pour les PME qui souhaitent opérer leur mise à niveau. «Le Goal est surtout destiné aux PME privées qui aspirent à sauvegarder leur part de marché sur le plan national pour faire face à la concurrence étrangère qui va s’intensifier dans le cadre des différents accords d’association que l’Algérie a ratifiés», indiquera le président du FCE, M. Réda Hamiani. Le Code algérien de gouvernance d’entreprise est vu par M. Mustapha Benbada comme «une base pour développer la ressource humaine qui reste l’un des principaux moyens d’aller de l’avant et faire sortir l’économie algérienne d’une économie rentière à une économie productive ». Le ministre espère que le nouveau code pourra participer à l’émergence de plus d’entreprises «championnes» dans le secteur de l’industrie notamment. Il avouera que «malgré les efforts déployés par l’Etat pour soutenir et accompagner les PME, il reste en core des points qu’il faudrait améliorer». Mustapha Benbada évoque, en fait, le problème de la fiscalité et des contraintes douanières qui créent d’importants obstacles pour l’essor des PME. La modernisation du secteur des assurances et la levée du blocus imposé par les établissements publics sur certaines PME, en matière de crédits à l’investissement, sont considérées par le ministre comme un point nodal sur lequel il faut se pencher. Réda Hamiani ne manquera pas d’évoquer les pertes engendrées par le marché informel qui exerce une concurrence déloyale aux PME qui peinent à vendre leurs produits. Soulevée par certains intervenants, la question de l’ouverture du capital des PME, dont la plupart sont des entreprises familiales, a occupé une grande partie des débats. Pour certains, l’ouverture du capital des petites et moyennes entreprises peut aider à leur épanouissement et assurer ainsi leur pérennité. A noter que l’adhésion au Goal demeure libre et volontaire mais ses initiateurs souhaitent voir les PME l’adopter et l’enrichir si elles le peuvent. Dans sa première version, le Goal énumère, d’une manière non exhaustive, quelques points sur la bonne gouvernance des entreprises algériennes.
Ce code permettra la création de nouvelles PME car quand les banques co nstateront que ces PME fonctionnent selon des normes universelles de bonne gouvernance elles n’hésiteront pas à les financer L’Association des producteurs algériens de boissons, le FCE et le Cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise ont été les précurseurs de cette idée de code que le ministère de la PME et de l’Artisanat a soutenue en participant à sa concrétisation. Le défi majeur est celui du respect et de l’adoption de ce nouveau code qui n’est pas facile dans un pays où le tissu industriel est quasi inexistant et où les politiques gouvernementales de relance du secteur de l’industrie ont toutes échoué.

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