Résultats de l’enquête Caractéristiques des répondants
Parmi l’ensemble des répondants, seuls 28 (26,2%) ont une (ou plusieurs) formation(s) sur le microbiote, 13 (46,4%) lors d’un congrès (n=13) et 12 (42,9%) lors de leur formation initiale. Aucune SF répondante n’a reçu d’information dans le cadre d’un DU ni d’une formation continue. Les autres moyens d’information sur ce sujet étaient : la télévision (n=1), la lecture de revue scientifique (n=1), la lecture de revue féminine (n=1), l’intérêt personnel (n=1) et autre non précisé (n=1).
A la question, « Considérez-vous le microbiote comme étant un sujet important (d’intérêt) pour votre pratique professionnelle ? » 81 (76,6%) ont répondu « Oui ». Concernant les étudiants SF, les plus jeunes d’entre eux (L2 et L3) considèrent plus fréquemment le sujet comme important (94%) comparées aux étudiants plus avancés dans leur cursus (72% pour les M1 et M2) bien que cette différence ne soit pas significative (p= 0,1302). Concernant les SF en exercice, celles ayant moins de 10 ans d’expérience sont plus nombreuses à considérer le sujet comme important (84%) que celles avec plus d’expérience (plus de 10 ans) (64%) sans que ce résultat ne soit significatif (p=0,1332).
Les motifs de cet intérêt sont multiples : impact sur la santé de la mère et du nouveau-né (19%), impact sur le long terme / prévention (20%), rôle sur l’immunité/système immunitaire (20%), rôle dans la survenue de pathologies (12%) et sujet d’actualité (5%). L’analyse de ces réponses permet de mettre en évidence un réel intérêt des répondants avec cependant la mise en avant d’un manque de formation sur le sujet par certains répondants (14%) ayant répondu « Oui » mais aussi par 23/25 ayant répondu « Non ». Seuls 2/25 répondants ne considérant pas le microbiote comme étant un sujet important justifiaient leur réponse par le fait que le microbiote était un sujet moins important que d’autres domaines de leur profession. La liste des réponses « brutes » des participants est présentée en Annexe V.
ème partie : Connaissances générales au sujet du microbiote
Concernant les fonctions du microbiote, 97 (91,5%) réponses sont justes hormis l’item concernant l’épigénétique et l’influence du microbiote sur l’expression de certains gènes où 42 (39,6%) des réponses sont fausses. Concernant la part du microbiote dans l’organisme humain, en termes de poids, seules 28 (26,4%) des réponses sont justes.
3ème partie : Facteurs influençant la colonisation et la composition du microbiote chez le nouveau-né
Concernant les facteurs influençant le microbiote en anténatal, 71 (67,0%) savent que l’alimentation maternelle peut avoir un impact, 83 (78,3%) ont connaissance que le mode de vie a également un impact. Cependant 75 (70,8%) ignorent que l’IMC maternel impacte la composition du microbiote du nouveau-né et 20 (18,9%) pensent que l’environnement fœtal est stérile.
Concernant la voie d’accouchement, 79 (75,5%) répondants savent qu’elle impacte sur le microbiote du nouveau-né et 93 (87,7%) que le peau-à-peau favorise la colonisation (implantation du microbiote du nouveau-né à partir de celui de sa mère). Seules 26 (25,5%) des répondants pensent à tort que la colonisation du nouveau-né né par césarienne se fera principalement à partir de l’écosystème maternel.
Concernant l’influence de l’antibiothérapie, 68 (64,2%) répondants savent que les probiotiques peuvent être utilisés pour rééquilibrer le microbiote néonatal. De plus, 93 (87,7%) ont connaissance de l’impact de l’antibiothérapie per-partum sur le microbiote du nouveau-né et 95 (89,6%) ont conscience du risque de la sélection de bactéries résistantes. Cependant, 53 (50%) pensent, à tort, que les antibiotiques altèrent le microbiote néonatal sur moins d’une semaine.
Concernant le mode d’alimentation, seuls 9 (8,5%) répondants pensent qu’elle a un rôle mineur dans la mise en place du microbiote intestinal du nouveau-né. Les répondantes ont de bonnes connaissances concernant l’allaitement maternel : 95 (89,6%) connaissent la présence d’oligosaccharides et de bactéries dans le lait de mère ayant un impact sur le microbiote intestinal du nouveau-né et 103 (97,2%) ont conscience de l’importance de l’allaitement maternel quel que soit le mode d’accouchement. Cependant, 51 (48,1%) ignorent qu’il existe des laits artificiels contenant des symbiotiques (probiotiques + prébiotiques) dont les propriétés permettent d’avoir un impact favorable sur le microbiote intestinal du nouveau-né.
4ème partie : Comparaison des connaissances des SF et des étudiant(e)s sur le microbiote
Les résultats aux différentes questions obtenues par les répondants selon leur groupe (Sagesfemmes / Etudiant SF) est présenté dans le tableau 1. Le scoring nous a permis de calculer une moyenne générale pour chaque sous-groupe avec une score de 57% pour les étudiant(e)s et de 34% pour les sages-femmes (p= 0,031). Le score le plus bas pour le sous-groupe des sagesfemmes en exercice (10%) concernent les facteurs influençant le microbiote en anténatal tandis que le meilleur score (54%) concerne le microbiote au moment de l’accouchement. Du côté des étudiant(e)s, le score maximal est atteint également pour cette question concernant l’accouchement (84%) avec malgré tout une différence significative (p= 0, 044).