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Définitions du concept « constructivisme » dans différents ouvrages de référence
Plusieurs auteurs en sciences de l’éducation ont essayé de définir le concept constructivisme, mais nous en retenons seulement quatre pour comprendre de quoi il s’agit. Selon RAYNAL et RIEUNIER (1997), le constructivisme est «en psychologie, une position théorique qui admet que le développement d’un individu est un processus permanent de construction et d’organisation des connaissances. Chaque état de connaissances est représentatif d’un niveau de développement. (…) C’est l’interaction permanente entre l’individu et les objets (le monde) qui permet de construire les connaissances, d’où le nom de constructivisme attribué à cette théorie d’acquisition des connaissances ». Selon DANVERS (1992), il s’agit d’une « théorie psychologique principalement inspirée de travaux d’épistémologie génétique de Jean Piaget. L’hypothèse générale de la théorie constructiviste est de considérer que par un processus d’assimilation et d’accommodation, le sujet construit activement ses schèmes relatifs au monde physique, et au monde social ».
ARENILLA (L) et al affirment au sujet du constructivisme que « dans l’épistémologie génétique de Piaget, c’est une discipline qui se propose d’étudier la formation de la pensée et des connaissances, le constructivisme désigne la thèse selon laquelle les formes de l’action et de la pensée sont le résultat du processus de construction pouvant se produire soit sur le plan de la phylogénèse (développement de l’espèce), soit sur le plan de l’ontogénèse (développement de l’individu) ».
Les exigences pédagogiques de l’approche constructiviste
Les exigences au niveau de la pratique pédagogique
Redéfinition du terme « apprendre » : Apprendre c’est utiliser ou appliquer ses connaissances antérieures pour accéder à l’inconnu à partir du connu. Apprendre c’est comprendre, acquérir des informations, intégrer de nouveaux schémas d’action à sa structure cognitive, modifier ses représentations. Les élèves construisent leurs connaissances à partir de leurs expériences du monde.
Favoriser l’apprentissage collaboratif : Cette forme d’apprentissage prend en compte le modèle socioconstructiviste. Il y a deux formes de coopération dans le cadre de cet apprentissage: La première consiste en une collaboration où les élèves sont amenés à s’entraider, à chercher des solutions ensemble,
La deuxième collaboration se présente sous la forme d’une confrontation en cas de désaccord. Ainsi, les élèves élaborent des objections, des remarques, et questionnent les autres…Cela aboutit à un « conflit sociocognitif ». L’apprentissage collaboratif se réalise à travers différentes formes d’activités comme le travail en petit groupes, les exposés, la discussion sur un thème à développer,… que nous avons à développer dans un autre chapitre concernant la gestion des activités et l’intervention pédagogique dans la classe.
Partir des représentations initiales des élèves : Les représentations désignent le pré requis, les acquis antérieurs des élèves. Selon François Audi Guer, il s’agit d’ « utiliser les représentations, comme un levier pour susciter l’intérêt des élèves. L’interprétation proposée par l’élève est un point de départ, on suscite ensuite des interrogations par confrontation/interaction en particulier entre élèves ». Gérard de VECCHI ajoute que pour les enseignants, « connaître la représentation mentale peut considérablement les aider à faire un diagnostic sur les élèves à qui ils s’adressent ». Cela nous impose la nécessité de la pratique du «brainstorming» ou « remue-méninge », une stratégie qui consiste à demander aux élèves de donner rapidement toutes les idées qui leur passent par la tête en rapport avec un sujet, un problème ou une situation. Pierre MAHIEU affirme que cette pratique a « l’avantage de permettre l’expression de tous, dans un temps relativement court. On peut l’employer dans des phases d’exploration des problèmes donnés, recherches des causes ou des solutions, dans des situations de production d’idées nouvelles ». Enfin, selon De VECCHI et GIORDAN, « Ne pas faire exprimer les conceptions des apprenants, c’est considérer ces derniers comme absents du processus d’apprentissage ».
Exigences d’une bonne gestion de classe
Adoption des mesures disciplinaires : le contrat de classe Il est important de planifier et de concevoir des mesures disciplinaires. Il s’agit d’un ensemble de règles de fonctionnement, des règles de comportement ainsi que les conséquences qui découlent des dérives comportementales de la part du public scolaire. Ce thème est certes, peu traité, mais des auteurs affirment cependant que « ces mesures montrent néanmoins que les enseignants présentent de bonnes aptitudes à la gestion de classe ». Parmi ces mesures disciplinaires figure le contrat de classe. Selon HOUSSAYE (J), « un contrat est une convention par laquelle une ou plusieurs personnes s’obligent envers une ou plusieurs autres à donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose ». Il s’agit de la présentation écrite des règles de conduite à adopter ou à éviter pour le bon fonctionnement de la classe, surtout dans les classes difficiles.
L’organisation temporelle : Cela concerne la répartition et la délimitation des activités ainsi que l’organisation journalière de l’apprentissage dans le temps, permettant le bon déroulement de l’apprentissage. Elle implique une bonne organisation du timing. Gérer le temps consiste aussi à assurer la continuité de l’activité éducative, à réduire les ruptures des rythmes (sources possibles d’indiscipline). Selon HAMELINE (S), «L’établissement du temps est indispensable aux enseignants, il leur donne une vue claire des buts à atteindre». Pour bien organiser et gérer temporellement les activités pédagogiques en classe, il faut tenir compte du lien entre les horaires d’apprentissages et le fonctionnement psychobiologique des élèves.
Les exigences au niveau de la pratique pédagogique
Valoriser la participation des élèves : Cela est nécessaire car la majeure partie des informations acquises par un élève vient de sa participation aux différentes activités pédagogiques réalisées en classe. L’enseignant devrait donc adopter des méthodes favorisant la participation des élèves et exigent la recherche d’informations, la stimulation des réflexions, l’activation du raisonnement. BORDAGE (J) soutient que « gérer une classe c’est donner la parole aux élèves, identifier et exploiter les connaissances qu’ils ont déjà, (…), obtenir le plus possible l’engagement, la participation et la persistance de chacun dans les activités de la classe ».
S’engager activement dans la recherche d’activités d’apprentissage : DUVAL (A) et al soulignent que « la pédagogie est un renouvellement continuel », il appartient à l’enseignant de concevoir des activités d’apprentissage et d’avoir des expériences en matière de réalisation et gestion de ces activités afin d’assurer son efficacité.
Ce qui importe, c’est de pouvoir adopter des activités variées pour faciliter la compréhension et renforcer les capacités des élèves.
Ouverture aux questions des élèves : L’ouverture du professeur face aux questions, sollicitations et réponses des élèves garantit l’engagement futur de ces derniers. Il importe donc pour l’enseignant d’adopter une réaction ouverte, de ne pas gronder les élèves en cas de réponses inadaptées, de développer les feedback positifs dans le but de favoriser la participation des élèves dans la classe. De plus, DUNKIN et BIDDLE (1974) affirment que « il est important que l’enseignant fasse montre d’ouverture d’esprit à l’endroit de ses élèves et accepter leurs idées. Cela présente plusieurs effets positifs : elle augmente les initiatives prises par les apprenants, elle stimule leur créativité et réduit leur anxiété ».
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : LA COMBINAISON APPROCHE CONSTRUCTIVISTE-BONNE GESTION DE CLASSE : UNE METHODE AYANT DES EXIGENCES PARTICULIERES NOTAMMENT DES REALITES SCOLAIRES FAVORABLES
Chapitre I: Les particularités de l’approche constructiviste et de la bonne gestion de classe
I- L’approche constructiviste et ses exigences
A- Généralité sur le constructivisme
B- Les exigences pédagogiques de l’approche constructiviste
II- La bonne gestion de classe et ses exigences
A- Généralité sur la gestion de classe
B- Exigences d’une bonne gestion de classe
Chapitre II : Les réalités scolaires qui s’imposent
I- Au niveau des variables de présages
A- Nécessité de concevoir des pratiques d’enseignement centrées sur l’élève et de développer des
aptitudes pédagogiques adéquates
B- Les attitudes à adopter et les compétences à développer par le professeur
II- Au niveau des variables contextuelles
A- Nécessité d’un environnement et d’infrastructures scolaires propices à l’apprentissage
B-Les caractéristiques exigées des élèves
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
DEUXIEME PARTIE : L’APPROCHE CONSTRUCTIVISTE COMBINEE A UNE BONNE GESTION DE CLASSE PEUT CONTRIBUER A L’AMELIORATION DE L’APPRENTISSAGE DES ELEVES
Chapitre I : Le processus et la démarche suivis dans le cadre de la réalisation de l’expérimentation
I- Cadre général de l’analyse sur le terrain pré-expérimentation
A- Le cadre spatial de l’analyse
B- Le cadre temporel et les moyens d’investigation utilisés
II- Les instruments utilisés pour l’analyse et l’expérimentation
A- Les grilles d’observation
B- Le recours à des tests d’évaluation
III- Les méthodes employées
A- La constitution des groupes pour l’expérimentation
B- Analyse comparative des résultats avant et après l’expérimentation
C- La réalisation des activités préconisées par l’expérimentation
D-Justification de l’approche pédagogique utilisée à travers la grille d’analyse de De Landsheere
Chapitre II : Les résultats obtenus et les impacts de la méthode préconisée sur l’apprentissage des élèves
I- Le bilan cognitif de l’expérimentation
A- Analyse des notes obtenues à l’issue du pré-test
B- Analyse des notes obtenues par les élèves à l’issue du post-test
II- Le bilan comportemental et réaction des élèves face à l’application de notre démarche
combinant approche constructiviste et gestion de classe participative
A- Accroissement de la participation des élèves
B- Le développement de l’autonomie et de l’esprit de recherche
C- Le développement de l’affectivité professeur/élèves
D- Appréciation des élèves vis-à-vis de l’application de l’approche constructiviste et de la gestion de classe participative
III- Les facteurs influant sur la conduite d’enseignement et l’apprentissage des élèves
A- Présentation succincte des variables de présage
B- Présentation succincte des variables contextuelles
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
TROISIEME PARTIE : LES DIFFICULTES RENCONTREES ET SUGGESTIONS POUR L’APPLICATION DE LA COMBINAISON APPROCHE CONSTRUCTIVISTE-GESTION DE CLASSE PARTICIPATIVE
Chapitre I : Les difficultés rencontrées
I- Les difficultés d’ordre pédagogique
A- Les difficultés sur le plan cognitif
B- Un travail de groupe difficile à gérer
C- Les difficultés sur le plan pratique et organisationnel
II- Les difficultés d’ordre matériel et infrastructurel
A-Insuffisance des équipements d’apprentissage
B- Les problèmes au niveau des infrastructures scolaires
III- Les difficultés sur le plan institutionnel
A- Persistance de la conception traditionnelle de l’enseignement
B- La lourdeur du programme scolaire face à un volume horaire insuffisant
Chapitre II : Suggestions pour une amélioration de l’application de l’approche constructiviste et de la gestion de classe
I- Conception d’un modèle de gestion de classe basé sur le PEGIR
II- Suggestions face aux problèmes de langue et de pré-requis
A- Développer la pratique de la lecture
B- Utiliser les multimédias pour développer les compétences linguistiques
C- La TICE : un outil incontournable dans le cadre d’une approche de type constructiviste
III. Recommandations sur la question des pratiques enseignantes
A- Nécessité de s’engager dans une dynamique d’amélioration continue
B- Compétence et comportements à développer par l’enseignant
C- Des suggestions pour assurer une meilleure application de l’approche constructiviste
IV- Suggestions face aux problèmes de comportement
A- Pistes et stratégies d’intervention face aux problèmes de comportement
B- Les principes d’intervention
V- Suggestions sur le plan institutionnel
A- Favoriser les échanges entre les acteurs pédagogiques
B- Perspective d’orientation de la formation des enseignants
C- Solutions face à la lourdeur du programme
CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE
CONCLUSION GENERALE
