PRESENTATION DE L A STRUCTURE D’ACCUEIL
GENESE
Le CDE a été créé en 1967 par Monsieur Joseph Bakhazi. Il était spécialisé dans les travaux de menuiserie métallique, d’électricité bâtiment et rural. C’est en 1978 qu’il a vu son staff d’ingénieurs renforcé avec l’arrivée de Monsieur Abdoulaye Chimère Diaw au poste de Président du Conseil d’Administration (PCA).
Ainsi en 1987, Monsieur Joseph Bakhazi se retire et trois responsables techniques deviennent de nouveaux actionnaires, dont R. Chemali nommé Directeur Général de CDE. En 1990, CDE entre dans le secteur des routes et travaux publics, dont l’une de ses plus grandesréalisations est le tunnel de Soumbédioun entre 2006 et 2008. En 2003, on assiste à la création de CDE Forage spécialisé dans la réalisation de forge d’eau. C’est seulement en 2010 que CDE crée, enfin, son propre département de forage d’eau.
Le climat
Le département de Koungheul a un climat de type soudano-sahélien, caractérisé par l’alternance d’une saison sèche allant de novembre à mai et d’une saison des pluies allant de juin à octobre. Celle-ci est liée à l’arrivée de la mousson en juin. Son maximum se situe en août et septembre. Suivant la répartition spatiale de la pluviométrie du Sénégal, le département de Koungheul a un régime nord soudanien car situé entre l’isohyète 500 et 800mm. Pendant la saison sèche, avec l’influence de l’harmattan, on note des températures élevées pouvant atteindre 40°C, alors que l’alizé continental refroidit sensiblement l’atmosphère jusqu’à 17°C en décembre et janvier.
La végétation
Elle est «caractéristique d’une savane arborée et arbustive d’origine anthropique» (BPS, 1998). Ainsi, les espèces dominantes de la zone sont :
Sterculia setigera (mbep), espèce caractéristique de la région soudanaise
Cordyla pinnata.
Ces espèces sont source de nourriture. Elles ont aussi une valeur commerciale. En plus de ces espèces dominantes, nous avons beaucoup d’autres espèces qui leur sont associées. Parmi celles-ci nous pouvons citer :
Tamarindus indica (dakhar),
Sclerocarya birrea (ber),
Bombax costatum (dundul),
Guiera senegalensis (nguer), Terminalia avicennoides, espèces de la strate arbustive
Andropongo gayanus, Cassia tora, espèces de la strate herbacée
Aspect socio-économique
La quasi-totalité de l’activité socio-économique est dominée par le secteur primaire (agriculture et élevage). L’agriculture, en particulier, constitue la base du développement économique de la zone. Les principales cultures pratiquées sont :
les céréales : mil, sorgho, maïs, avec une nette domination du mil qui est cultivé dans toute la zone ;
les cultures de rente : arachide d’huilerie cultivée dans toute la zone. Le coton est aussi cultivé, mais en quantité réduite ;
le maraichage est pratiqué pendant la saison sèche.
L’élevage et le commerce jouent aussi un rôle important dans la vie économique de la zone.
Dans le domaine de l’élevage les animaux les plus couramment élevés sont : les bœufs, les moutons, les cheveux…
CONTEXTE GEOLOGIQUE ET HYDROGEOLOGIQUE
Contexte géologique
Notre zone d’étude appartient au bassin sédimentaire Sénégalo-mauritanien qui selon (Coly, 2001) est le plus vaste et le plus étendu des bassins Méso-cénozoïques de la marge atlantique africaine. Il s’étend sur 1400 km entre le Cap Blanc en Mauritanie et le Cap Roxo au sud de la Guinée Bissau. Sa plus grande largeur se situe à la latitude de Dakar (560 km) et sa superficie est d’environ 340 000 km².
Il est limité à l’ouest par l’Océan Atlantique avec une cote généralement basse et sableuse sur laquelle débouchent quatre estuaires importants qui sont du Nord au Sud : le Sénégal, le Sine Saloum, la Gambie et la Casamance (Bellion, 1987, in Ndoye, 2003).
Cette description du bassin sédimentaire Sénégalo-mauritanien est illustrée par la figure 2 ci-dessous.
La description lithostratigraphique est basée essentiellement sur les données de sondages de recherche d’eau et d’hydrocarbures.
Ainsi, d’après les résultats de rapport de forage de la DHA (1996) et des résultats d’études, notre zone d’étude est constituée de couches d’épaisseur variable alternant sables, grés, argiles, calcaire et marnes qui sont déposés depuis la fin du Secondaire (Maestrichtien) jusqu’au Quaternaire. Elle est caractérisée par les ensembles suivants, énumérés de haut en bas, selon leur ordre d’apparition lors des reconnaissances par forages :
les formations du Continental Terminal,
les formations de l’Oligo-Miocène,
les formations des calcaires Eocène et Paléocène,
les formations des sables du Maastrichtien.
Continental Terminal et Oligo-Miocène
Ils sont constitués de formations gréseuses à gréseuses, argileuses issues d’une altération de dépôts marins sableux et argileux sur la série marno-calcaire de l’Eocène fortement transformée par l’altération continentale (Diop, 1986, in Coly, 2001). Ces formations sont caractérisées sans doute par l’existence d’horizons aquifères à travers toute la formation. Ces niveaux aquifères alternent avec des formations argileuses imperméables dont les épaisseurs deviennent de plus en plus importantes vers l’Est surtout à Ribot et à Sill (Sarr, 2004). D’après le log des sondages l’épaisseur de la formation varie d’ouest en est avec un maximum de 110m à Sill (Sarr, 2004). Nous notons également la présence d’une cuirasse latéritique au dessus du Continental Terminal. Cette cuirasse s’est formée en climat tropical humide à la fin du Pliocène et à la base du Quaternaire. (Lienou 1996, in Coly 2001).
Eocène et Paléocène Dans la région d’étude, les formations de l’Eocène sont représentées dans le bassin par des faciès argilo-marneux et surtout phosphatés à l’ouest. Ces formations de l’Eocène sont limitées au sommet par l’apparition des calcaires et présentent une variation d’épaisseur d’ouest en est (82 à115 m) (Sarr, 2004).
L’Eocène est subdivisé, progressivement, en Eocène supérieur, en Eocène moyen et en Eocène inférieur (Yprésien).
L’Eocène supérieur qui correspond au substratum du Continental Terminal, est souvent constitué d’argiles compactes ou de marno-calcaires ou de calcaires (Dulica, 1976 ; in Coly, 2001). En plus, son toit est intensément érodé ce qui a entrainé la mise en place de dépressions plus ou moins profondes à la base du Continental Terminal.
Ensuite, nous avons l’Eocène moyen qui surmonte en concordance l’Yprésien. Les faciès les plus représentatifs de cet étage sont les calcaires, les marnes grises et les argiles.
Enfin, l’Yprésien ; à cet étage la mer s’étend sur l’ensemble du bassin. Et ces dépôts caractéristiques sont les argiles papyracées blanches à grises formées essentiellement d’attapulgite (Michelle, 1973, in Coly, 2001).
Au-dessous de l’Eocène, se trouve le Paléocène qui est transgressif sur le Maastrichtien et qu’il surmonte parfois en discordance. Il montre des faciès à épaisseur variables.
La sédimentation a un caractère essentiellement chimique (Bellion, 1987, in Coly, 2001). Et sa litho-stratigraphie se caractérise par les marnes, les marno-calcaires, les argiles calcaires et les grés calcaires.
Cependant, d’après les logs de sondage, nous observons une variation de faciès avec une formation marno-calcaire à sableux à l’ouest, qui passe à une formation essentiellement marneuse au centre pour devenir gréso-argileuse à l’est. Mais aussi, du nord au sud, le faciès marno-calcareux du nord varie latéralement pour devenir totalement marneux au sud.
Maastrichtien
Le Maastrichtien est bien représenté dans l’ensemble du bassin. A l’est du méridien 17° 15, il se présente sous un faciès sableux souvent pyriteux et glauconieux avec des intercalations fréquentes de grés et d’argiles. Ces argiles prennent de l’importance vers l’ouest, occupant la totalité de la série à l’ouest du méridien 17° 15 (Sarr, 2004 ; in Faye, 1994). Ainsi, dans le secteur de Koungheul, le faciès est essentiellement sableux avec quelques intercalations d’argiles et de marnes au sommet. En allant de l’ouest vers l’est le toit s’approfondit d’avantage. Ce même phénomène s’observe du nord au sud (Sarr, 2004).
Contexte hydrogéologique
L’hydrogéologie du Sénégal, et particulièrement du département de Koungheul est essentiellement caractérisée par les formations du Secondaire (Maastrichtien) et du Tertiaire (Paléocène, Eocène, Oligo-Miocène et Continental Terminal). Celle-ci est illustrée par le tableau ci-dessous.
La nappe du Continental Terminal
L’aquifère du Continental Terminal au centre et au sud du bassin est constitué de sédiments d’origine essentiellement marin ; continentalisés après leur mise en place (Lappartient, 1978, in Seck, 2002). Il s’agit d’une alternance de sable et de grés argileux (Seck, 2002).
Cette nappe existe sur l’ensemble de la zone. A Koungheul Escale, elle est exploitée à une profondeur d’environ 127 m. Le niveau statique est de 27,1 mètres. Le débit d’exploitation de 85m3/ h, pour un rabattement de 14,1 m et un résidu sec de 112 mg/L. La teneur en fer est de 5 mg/L, soitun taux supérieur aux normes de l’OMS. D’après les caractéristiques, nous pouvons dire qu’hormis la forte teneur en fer, la nappe du Continental Terminal est productive, avec une bonne minéralisation.
La nappe de l’Oligo-Miocène
L’aquifère de l’Oligo-Miocène est constitué de sables et d’argiles situés à moins de 150 m de profondeur. Il existe sur l’ensemble de la zone d’étude. Grâce au forage F1 de Koungheul Socé, nous avons les caractéristiques de la nappe : celle-ci est captée à une profondeur de 88 mètres, le résidu sec est de 204 mg/L. Le débit d’essai est de 53,3 m3/h. Le niveau statique est de 22,51 m, alors que le niveau dynamique est de 29,7 m, soit un rabattement de 7,19 m. La teneur en fluor et fer est respectivement de 0,35 et 0,00 mg/L
La même nappe a été captée à Koungheul Escale sur des sables à 125 m de profondeur. Le résidu sec est de 202mg/L. Le niveau statique se situe à 26,53 m. Le débit d’essai est de 101 m3/h, pour un rabattement de 10,50 m. La teneur en fluor est de 0,4 mg/L. Les caractéristiques montrent que l’eau de la nappe de l’Oligo-Miocène est de très bonne qualité et en quantité suffisante.
Concernant les nappe calcaires de l’Eocène et du Paléocène, elles sont rarement captées du fait de leur eau généralement saumâtres à très salées.
La nappe du Maastrichtien
L’aquifère du Maastrichtien essentiellement constitué de sables et de grés est largement représenté sur l’ensemble de la zone d’étude. Cette nappe est généralement exploitée sur sa partie supérieure. Son mur est mal connu car à notre connaissance il n’existe pas de sondages permettant d’apprécier la limite inférieure de cet aquifère. Le toit présente un approfondissement en allant du nord au sud et de l’ouest à l’est. Ceci serait du à la tectonique cassante qui a affecté l’ensemble du bassin et mise en évidence par Le Priol en 1985. Il arrive parfois que l’on atteigne localement des cotes plus profondes du fait de la tectonique cassante.
A Ribot Escale, elle est captée à une profondeur d’environ 404 km. Le niveau statique est de18 m. Le débit d’essai se situe à 100 m3/h pour un rabattement de 7,3 m et un résidu sec d’environ 380 mg/L.
La même nappe est captée à Lour Escale sur une profondeur totale de 380 m. Le niveau statique se situe à 30,42 m de profondeur. Le débit d’essai est de 46,6 m3/h, pour un niveau dynamique de 36,52 m soit un rabattement de 6,12 m. Le résidu sec est de 590mg/L et la conductivité électrique est de 430 µS/cm. Ces caractéristiques montrent que le Maastrichtien fournit dans la zone une eau de bonne qualité et en quantité suffisante
MATERIELS ET METHODES
MATERIELS
La réalisation de ce forage a nécessité la présence d’un personnel compétent composé : d’un conducteur des travaux, d’un sondeur, d’aides sondeur, d’un mécanicien, d’un électricien, d’un soudeur métallique et d’ouvriers.
En plus du personnel, nous avons :
du matériel constitué d’une machine foreuse avec ses accessoires, d’une ligne de sonde, d’un groupe électrogène, d’un poste de soudure, d’un compresseur, de tôles roulés et soudés(TRS), des tubes en polychlorovinyle (PVC), des crépines Johnson inoxydables, des caisses à échantillon, des bouteilles à échantillon, des sondes électriques, une pompe à boue, un mixeur.
Et du matériau composé de ciment, de la bentonite, d’hexa méta-phosphate de sodium, du gravier, du basalte, du carburant et de l’eau.
METHODOLOGIE
Elle consiste à décrire la ou les méthodes utilisées pour creuser, équiper, nettoyer et développer le forage, ainsi que celle utilisée pour faire l’analyse chimique de l’eau.
Forage
Nous connaissons au Sénégal trois techniques de forage : le battage, le marteau fond de trou(MFT) et le rotary. Le choix de la méthode de forage dépend de la nature du terrain, du diamètre et de la profondeur du forage. La méthode rotary convient le mieux pour la réalisation de notre forage. Car, celui-ci est profond (136m), de gros diamètre et se réalise en zone sédimentaire. Cette méthode rotary utilise un outil (trépan ou tricône) monté au bout d’une ligne de sonde qui comprend une tête d’injection, le train de tiges, des masses-tiges etl’outil lui-même :
le train de tiges composé de tiges vissées entre elles, est principalement soumis à des efforts de traction quand la colonne est en position suspendue.
une ou deux masses tiges, tubes à parois très épaisses, dont le rôle principal consiste à faire du poids, à permettre aux tiges supérieures de ne pas travailler en compression et d’avoir une verticalité du trou.