Réalité vécue par les bénéficiaires du projet rfp et crd

Situation sociodémographique et niveau d’instruction des enquêtés

Le CDA, via le projet RFP et CRD et d’autres activités, œuvre pour l’amélioration du niveau de vie de la population défavorisée du bas quartier d’Andohatapenaka. D’après les différentes informations qu’on a pu recueillir auprès des responsables du centre et des projets, on peut constater que les actions du CDA visent à promouvoir le développement socioéconomique de cette population vulnérable. Mais il nous parait important de savoir la perception des bénéficiaires face à ces œuvres de « bienfaisances » du CDA.
Les tableaux qui vont suivre présentent les caractéristiques sociodémographiques et éducationnelles de nos échantillons :
Nos enquêtés ont dans la plupart entre 15 ans et 20 ans et la classe d’âge [16-17[sont le plus nombreux 24 enquêtés sur les 74, soit environ de 42.10 %. Nous avons pris plus de stagiaire de sexe masculin que de sexe féminin car dans la population mère aussi, il y a plus des jeunes hommes que des jeunes femmes qui sont bénéficiaires du projet RFP et CRD.
Plus de la moitié de nos enquêtés ont abandonné l’école au niveau secondaire avec une proportion plus remarquable chez les jeunes de sexe masculin (16 jeunes hommes contre 07 jeunes femmes). La cause de cet abandon d’école est surtout l’insuffisance financière des parents. D’où le besoin de rattrapage scolaire pour ces jeunes avant la réinsertion professionnelle.

Situation socioéconomique des enquêtés

Face à ce bas niveau d’instruction, il est évident que les activités économiques des parents ou du chef de ménage de ces jeunes sont déplorables. C’est ce que nous allons essayer de démontrer dans le tableau ci-dessous :
De ce tableau, presque la totalité des chefs de ménage de nos enquêtes pratiques des activités informelles. Il est à noter que le nombre de 30 chefs de ménage qui ne correspond pas au nombre total de nos échantillons (57) est du fait qu’il y a des stagiaires qui sont à la fois chef de ménage et bénéficiaire du projet, donc en quête d’emploi.
Parmi nos 57 enquêtés, 33 d’entre eux ont pu déclarer le revenu journalier de leur ménage. D’après ce tableau, presque la totalité des ménages gagnent moins de 4000 Ar par jour en moyenne. C’est pour cela que la population de ce bas quartier est classifiée de famille défavorisée car elle vit dans la pauvreté extrême si l’on se réfère à leur gain journalier.
De ce fait, il est logique et probable qu’ils vivent dans de logement non confortable pour des êtres humains. C’est de cela que nous allons montrer dans le tableau qui va suivre.

Perception des enquêtés des atouts et des avantages d’être bénéficiaire du projet RFP et CRD

Les stagiaires ont la possibilité de suivre des formations différentes selon leur choix et leur capacité. Dans les tableaux qui s’en suivent, nous allons présenter la répartition de nos enquêtés selon la formation de leur choix et pourquoi ont-ils fait ce choix et quelles sont les raisons qui leur poussent à travailler ou à avoir du travail.

UN PROJET NECESSAIRE A L’AMELIORATION DES CONDITIONS DE VIE

Ce chapitre nous donnera plus de détails, d’une part sur l’analyse des sources des facteurs blocages liées à l’action du projet et d’autre part sur les principaux points forts de ce projet.
La réussite de l’insertion n dépend des débouchés de la formation, malgré la compétence qu’ils peuvent avoir, les jeunes des bas quartiers sont souvent moins considérés par les entreprises. Leur quartier pose déjà un grand problème et constitue un point négatif quant à la chance de décrocher un poste quelconque. Plus le fait qu’il n’a pas étudié dans une telle grande école, et en tant qu’issus d’une formation professionnelle au sein d’un centre social, emmène le recruteur à minimiser leur demande.

Les apports et impacts des actions du CDA

Nombreuses sont les formations des jeunes à des fins professionnelles comme ASA,
Don Bosco, CDA. Des formations donnent profit aux jeunes en difficulté pour leur permettre de sortir de la situation de vulnérabilité. L’existence de ces organismes fait revivre l’espoir chez les nécessiteux. Ces organismes ne font pas de l’assistance proprement dites mais incite les gens à se développer eux même. Il y a apport d’aide mais pas total. Les actions menées par le projet, apportent des impacts positifs en vers la population locale et surtout envers les jeunes déscolarisés.
 Au niveau de l’apparence des jeunes
 Des impacts positifs
Nous avons pu observer au terme de notre stage des changements notoires sur l’apparence extérieur des jeunes. La plupart d’entre eux ne portent plus des vêtements sales pour aller en classe. Ils coupent régulièrement et correctement les ongles et se lavent les mains et les pieds avant de venir en classe. Les odeurs corporelles (aisselles, haleine, pieds) ont également disparu .En plus ils lavent les mains après avoir fait leurs besoins ou après la récréation.
Aussi ils mettent en pratique ce qu’ils ont appris Ils ont balayé leur maison, ne jettent plus les ordures partout dans la salle et dans le cours. En plus, ils n’écrivent plus la table-banc, c’est-à-dire qu’ils ont déjà le respect du bien commun.
A propos de la politesse, ils saluent déjà tous les grands personnels qu’ils rencontrent et se comportent d’une manière polie.

Des impacts négatifs

Durant notre intervention des résultats négatifs non attendu sont apparus à côté des résultats atteints. Cette intervention nous a permis de prendre conscience sur la difficulté de la mise en place d’un authentique dialogue dans une responsabilisation et conscientisation. Nous avons donc des résultats négatifs qui se rapportent essentiellement sur l’instabilité temporaire des jeunes.
Les jeunes sont soumis à un brusque changement d’origine. Ils deviennent responsables tout d’un coup. Par conséquent, ils ne savent plus comment faire. Ils acquièrent de façon inattendue une nouvelle identité qui met en cause leur identité initiale. Ils sont obligés de s’adapter à la nouvelle situation et en adoptant de nouveau comportement. Durant la mise en œuvre du projet, des jeunes n’ayant aucun sens de la responsabilité sont devenus responsable progressivement.

Au niveau du projet 

D’après la situation actuelle, nombreuse sont les diplômés qui n’arrivent pas à trouver un emploi pour gagner sa vie. Alors que le projet mis en place par CDA permet aux jeunes déscolarisés de trouver un emploi. Il permet également de sortir les jeunes de la pauvreté et éviter la délinquance.
Il rend les jeunes autonomes financièrement c’est-à-dire ne plus dépendre de ses parents. L’existence d’un projet d’insertion professionnelle sauve l’avenir professionnel des jeunes non qualifiés et les familles issus de la pauvreté.
 Au niveau de la formation :
L’efficacité de la formation est mesurée par le taux de ce qui suivent ou rejettent l’éducation. Les forces de la formation sont :
– L’existence de programme sur l’éducation civique et morale pour tous car ils sont toujours considérés comme des marginaux. Ainsi l’éducation civique est une matière non négligeable pour la rééducation de l’être et du comportement. De ce fait il y a un apprentissage de savoirs vivre, du respect de ainés et des responsables hiérarchiques au niveau de la formation.
– Le passage des bénévolats, des volontaires étrangers au centre, apporte de nouvelles méthodes pédagogiques pour les stagiaires et les formateurs. Le passage de ces étrangers permet d’échanger des expériences sur l’éducation des jeunes.
– Le centre donne des bourses par semaine aux stagiaires selon le classe d’âge .Le bourse est offert par faveur pour qu’ils puissent acheter quelque choses pour eux.
La surveillance médicale des bénéficiaires par le centre est une bonne action .Nous pouvons dire que la centre ne s’occupe seulement de leur éducation mais leur santé également. Chaque stagiaire possède un carnet médical et les soins sont à la charge de l’ONG.

La persistance des problèmes et obstacles

Au niveau de la situation sociale

Pour que l’insertion de ces jeunes à l’emploi soit performante, le centre doit atteindre des objectifs d’efficacité. Si l’efficacité se définit par l’appui intellectuel, appui matériel de ces jeunes défavorisés et à travers une bonne formation. Plusieurs facteurs constituent des obstacles et posent des problèmes. Pour cela, ces objectifs sont difficiles à réaliser et on constate de nombreuses faiblesses.

Au niveau des bénéficiaires

D’abord, l’imposition des parents à ses enfants de faire suivre une formation professionnelle n’est pas une bonne chose. Car ce n’est pas de leur désir, volonté de travailler déjà mais ils sont forcés par besoin premier d’aider ses parents. D’après la pyramide de Maslow « Le besoin est exprimé par le cerveau inconscient sous forme d’émotion qui en signale la présence et la satisfaction ou la non satisfaction, tandis que le désir est exprimé par le cerveau conscient sous forme de mots ou d’actes libres4 . » Donc, ces jeunes se trouvent sur le marché de travail ne sont pas de leur propre plein grés mais imposé par ses parents. Alors, l’insertion professionnelle ni l’intégration sociale ne sont réussites.
Les jeunes, leur famille et les enseignants travaillent aujourd’hui collectivement à modifier les attentes que les milieux sociaux peu favorisés peuvent raisonnablement avoir à l’égard de l’école. On cherche à se convaincre que le diplôme ne donne pas, en soi, un droit à une quelconque position sur le marché du travail. Le rapport aux études a changé : les jeunes et leurs famille sont devenus soit plus anxieux, parce qu’ils savent que désormais la compétition scolaire est plus dure pour des résultats plus incertains, soit sans illusions parce qu’ils ont compris que les diplômes ne sont plus ce depuis qu’ils peuvent y accéder en grandnombre.

Au niveau du marché de travail 

Actuellement, les offres d’emploi ne couvrent pas la demande, malgré l’évolution de la formation professionnelle, il est probable que les jeunes sortant du centre ne peuvent pas tous trouver des emplois facilement .Suite à la crise, il y a l’instabilité politique qui affecte le marché du travail, citons la fermeture de certaines usines qui multiplient le taux de chômeurs. Il y a également la délocalisation des investisseurs étrangers ou locaux qui provoquent le ralentissement des entreprises car c’est l’économie malgache en général qui est affectée. Cette situation diminue l’espoir de nouveaux entrants sur le marché du travail. Certes la rééducation, l’insertion d’un individu dans la société n’est pas facile, et c’est un travail de longue haleine, mais à court terme, des mesures peuvent être envisagées pour faciliter et améliorer l’insertion professionnelle des ces jeunes.

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