Les abcès pulmonaires
Les abcès pulmonaires se définissent comme des nécroses du parenchyme pulmonaire liées à des infections à germes pyogènes.
Ils sont classés parmi les infections respiratoires basses. Il s’agit d’un foyer de suppuration collecté dans une cavité néoformée, creusée dans les parenchymes pulmonaires sains par une inflammation aigue non tuberculeuse.
Les abcès pulmonaires primitifs sont devenus assez rares et surviennent en général sur un terrain débilité ou en déficit immunitaire.
Facteurs de risques
Le tabac : Le tabagisme est un facteur de risque d’acquisition connu d’infection des voies aériennes supérieures, et inferieurs. Selon G KRID, le taux de tabagisme s’élève à 61% chez lez malades présentant des abcès pulmonaires .
L’alcool : Les effets délétères de l’alcool sur les moyens de défense de l’appareil respiratoire s’observent à deux niveaux :
D’une part au niveau des voies respiratoires avec altération des réflexes de toux, altération du transport muco-ciliaire et une facilitation de la colonisation bactérienne .
D’autre part, au niveau des alvéoles avec une atteinte de l’immunité humorale, les altérations des macrophages alvéolaires neutrophiles.
L’alcoolisme favorise la survenue de pneumopathie à Klebsiella pneumoniae et à germes anaérobies responsables de la survenue des abcès pulmonaires.
Le diabète : Les abcès pulmonaires sont fréquents chez les diabétiques (22 %) . Les malades sont vulnérables à la survenue des infections surtout les diabétiques insulinodépendants .
Le diabète non équilibré est au premier rang des causes générales favorisantes de l’abcès du poumon .
La radiographie des sinus en incidence de BLONDEAU
Elle permet de voir une éventuelle affection ORL notamment sinusienne. Examens biologiques Numération de la formule sanguine (NFS) :
Elle peut retrouver soit : une hyperleucocytose (de 15 à 20 000 globules blancs) à prédominance polynucléaires neutrophiles;
une leucopénie pouvant être associée à une neutropénie ; une anémie inflammatoire ou microcytaire hypochrome.
Les marqueurs de l’inflammation: la vitesse de sédimentation est souvent très accélérée (autour de 100 à la première heure) ; la Protéine C Réactive (CRP) est élevée ainsi que les fibrinogènes.
Les hémocultures: Elles seront répétées si possible au moment des pics thermiques ou en hypothermie. Les examens cytobactériologiques des crachats (ECBC) ou des secrétions bronchiques: Des frottis avec examens direct et cultures des d’expectorations doivent être réalisés à la recherche des germes responsables.
L’interprétation des ECBC est difficile car la cavité buccale contient des germes anaérobies saprophytes qui contamineraient les prélèvements pendant son passage au niveau des voies aériennes supérieures. Le diagnostic d’infection anaérobie nécessite habituellement un prélèvement par aspiration transtrachéale, aspiration transthoracique, ou fibroscopie avec brosse protégée ou lavage broncho-alvéolaire (LBA), et des cultures quantitatives.
Formes cliniques
Formes selon l’âge Chez le nourrisson et chez l’enfant : Les abcès pulmonaires sont surtout représentés chez le nourrisson et le jeune enfant par les staphylococcies pleuro-pulmonaires. Ils se rencontrent encore de temps à autres, dans les pays occidentaux, sous forme de foyers épidémiques de crèches ou de services. Il s’y associe des signes digestifs, des signes respiratoires et des signes infectieux sévères. Les foyers sont multiples, bilatéraux et destructifs. Les images se modifient très rapidement d’un jour à l’autre. Les risques évolutifs sont l’extension des lésions et la formation d’un pyopneumothorax par atteinte pleurale.
Chez les sujets âgés : Les infections respiratoires sont les principales maladies infectieuses des personnes âgées dont les abcès du poumon. La mortalité survient dans les 10 à 30% des cas sur ce terrain fragilisé.
Le diagnostic d’un abcès du poumon est difficile chez les sujets âgés du faite des modes de présentation.
Il peut se manifester d’emblée par des signes de gravité tels qu’une défaillance hémodynamique ou neurologique, une déshydratation, une décompensation d’une pathologie sous-jacente, une température supérieure à 41°C ou une hypothermie, une atteinte bilatérale ou multilobulaire à la radiographie. Le diagnostic bactériologique peut être inconnu dans 40% des cas mais il est surtout dominé par les Streptococcus pneumoniae dans 37% des cas selon les auteurs .
Diagnostic de gravité
Un certain nombre de facteurs interfèrent avec la gravité de l’abcès pulmonaire et doivent être pris en compte pour le pronostic et la décision éventuelle d’une hospitalisation ou d’un transfert dans une unité de soins intensifs.
La gravité est conditionnée d’une part par le tableau infectieux (sepsis) et les signes respiratoires (polypnée, cyanose, extension des opacités) et leurs conséquences sur les autres fonctions (rénale, neuro-psychique, hépatique en particulier) ; d’autre part, par le terrain.
L’âge est d’autant plus un facteur de risque qu’il est avancé (au delà de 65 ans), que le patient est institutionnalisé et que le vieillissement s’est accompagné de l’acquisition de facteurs de comorbidité : alcoolisme, tabagisme, troubles nutritionnels et diverses pathologies pré-existantes (broncho-pneumopathie chronique obstructive, maladie cardio-vasculaire, hépatique, neurologique).
Diverses études ont analysé ces facteurs de gravité dans le but d’établir des index pronostiques et des critères d’hospitalisation ou de non hospitalisation.
Ces index ont surtout l’intérêt d’évaluer le risque de décès. En revanche, ils prennent en compte des critères radiographiques, biologiques et microbiologiques.
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPEL THEORIQUE
I – GENERALITES
I – 1 – Définition
I – 2 – Epidémiologie
I – 3 – Physiopathologie
I – 4 – Facteurs de risques
II – DIAGNOSTIC
II – 1 – Diagnostic positif
II – 1 – 1 – Forme typique
II – 1 – 1 – 1 – Symptomatologie clinique
II – 1 – 1 – 2 – Examens complémentaires
II – 1 – 2 – Formes cliniques
II – 1 – 2 – 1 – Formes selon l’âge
II – 1 – 2 – 2 – Formes radiologiques
II – 1 – 2 – 3 – Formes selon les germes responsables
II – 2 – Diagnostic différentiel
II – 2 – 1 – Au stade initial
II – 2 – 2 – A la période d’état
II – 3 – Diagnostic étiologique
II – 4 – Diagnostic de gravité
III – PRISE EN CHARGE
III – 1 – But
III – 2 – Moyens
III – 2 – 1 – Médical
III – 2 – 2 – Chirurgical
III – 2 – 3 – Le traitement d’une maladie générale
III – 3 – Indications
IV – COMPLICATIONS
IV – 1 – Phase aigue
IV – 2 – Phase chronique
V – EVOLUTION
VI – PRONOSTIC
DEUXIEME PARTIE: ETUDE PROPREMENT DITE
I – MATERIELS METHODES
I – 1 – Critères d’inclusion
I – 2 – Critères de non inclusion
I – 3 – Les paramètres d’étude
I – 3 – 1 – Paramètres épidémiologiques
I – 3 – 2 – Paramètres cliniques
I – 3 – 3 – Paramètres paracliniques
I – 3 – 4 – Prise en charge thérapeutique et évolution
I – 4 – Analyse statistique
II – RESULTATS
II – 1 – Données épidémiologiques
II – 1 – 1 – Selon le sexe
II – 1 – 2 – Selon l’âge
II – 1 – 3 – Selon la profession
II – 1 – 4 – Fréquence des abcès pulmonaires selon la saison
II – 1 – 5 – Antécédents et facteurs favorisants
II – 1 – 5 – 1 – Antécédents
II – 1 – 5 – 2 – Facteurs favorisants
II – 2 -Données cliniques
II – 2 – 1 – Début
II – 2 – 2 – Manifestations cliniques
II – 2 – 3 – Examens complémentaires
II – 2 – 3 – 1 – Biologie
II – 2 – 3 – 2 – Imagerie
II – 3 – Traitements
II – 3 – 1 – Traitement médical
II – 3 – 2 – Traitement chirurgical
III – EVOLUTION SOUS TRAITEMENT
Coût d’un traitement de 8 semaines
TROISIEME PARTIE
I – COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
II – SUGGESTIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE