Définition de l’adolescence
Du point de vue étymologique, « adolescence » vient du mot latin « adolescere » qui signifie «grandir vers». L’adolescence constitue un processus ou une phase caractérisée par le passage de l’état enfant vers l’état adulte. La puberté représente un phénomène caractéristique de cette période. Toutefois, l’adolescence reste une notion imprécise, difficile à définir du point de vue physiologique. Les transformations physiques liées à la puberté marquent le début de cette phase mais les limites supérieures restent floues.
Le clinicien considère l’adolescence comme un processus qui met en jeu des données d’ordres différents, qui interagissent diversement. Il s’agit de l’interaction de transformations physiques, d’un processus psychologique et d’un changement de statut psychosocial.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) considère que l’adolescence est la période de croissance et de développement humain qui se situe entre l’enfance et l’âge adulte, de l’âge de 10 à 19 ans .
Autrefois, l’adolescence était considérée comme un phénomène typiquement occidental. Aujourd’hui, elle est universellement reconnue et considérée comme une phase de développement traversée par tous les êtres humains. Considérée comme une période de transition critique dans la vie, l’adolescence se caractérise par un rythme important de croissance et de changements.
Remaniement physique
Des transformations biologiques marquent l’entrée dans la puberté, cette dernière étant le phénomène spécifique de l’adolescence. Il s’agit d’une véritable métamorphose plaçant ainsi le physique au premier plan.
Le terme de métamorphose est souvent associé à la puberté et à l’adolescence. La métamorphose signifie le changement de forme et d’apparence. Toutefois, la puberté ne doit pas être confondue avec la croissance. En effet, la vitesse de croissance et les organes concernés diffèrent de ceux de l’enfance. Au cours de cette période, l’adolescent subit de nombreuses transformations somatiques. Ce processus est étroitement lié à la puberté. Comme dans l’enfance, la croissance se poursuit mais les caractères sexuels primaires et secondaires apparaissent.
L’apparition des caractères sexuels primaires se résume en une modification des organes génitaux. Les caractères sexuels secondaires sont représentés principalement, chez le garçon par une modification de la voix et le développement de la pilosité. Pour le genre masculin, c’est dans cette période qu’apparait les premières éjaculations conscientes entre 11 et 15 ans.
Sexualité précoce
Pour des perceptions générales, les relations sexuelles constituent des affaires d’adultes. La sexualité précoce sous-entend la participation d’enfant et adolescent dans des actes sexuels consentis ou non. Dans les années 1960, en France, l’âge d’initiation à la sexualité a connu d’important bouleversement. En dix ans, l’âge à la première relation sexuelle s’est brutalement abaissé de deux ans : de 20 ans et demi en 1960 à 18 ans et demi en 1970 pour les femmes, et de 18 ans et demi à 17 ans et demi pour les hommes .
Ensuite, des années 1980 au milieu des années 2000, l’âge à la première relation sexuelle a peu varié. L’âge médian est estimé autour de 17 ans et demi pour les jeunes hommes et les jeunes filles en France . Le concept de rapport sexuel préconjugal auparavant interdit semble avoir disparu sous l’effet de certains phénomènes comme l’évolution des mentalités, la transformation des structures familiales et du marché de l’emploi ainsi que les modifications des rapports hommes-femmes. Actuellement la vue ou la connaissance de personnes ayant eu des relations sexuelles prémaritales n’est plus rare et ne menace aucunement l’éthique.
Perceptions sociales : Au premier abord, la sexualité, qu’elle recouvre des expériences, des représentations ou des catégories de perception, apparait comme le domaine par excellence des émotions les plus diverses.
Dans les représentations sociales, la «première fois» ou le premier rapport sexuel reste généralement associée à un acte précis, la pénétration vaginale le plus souvent et à un moment spécifique qui marque un avant et un après. En pratique, elle s’inscrit dans un processus plus ou moins long de socialisation affective. L’initiation sexuelle des adolescents semble procéder par paliers successifs au cours de la scolarité dans l’enseignement secondaire .
Selon l’enquête Health Behavior in School-aged Children (HBSC) 2010, les trois quarts des adolescents de quatrième, troisième et seconde pensent que la plupart des gens ont eu leurs premiers rapports sexuels entre 15 et 17 ans. La majorité des jeunes (87,0% des garçons et 90,0% des filles) pense que la première fois a lieu à 17 ans ou moins. Ceci reste une perception des jeunes .
Conséquences des rapports sexuels précoces
De redoutables conséquences peuvent survenir suite à cette entrée précoce dans la sexualité. Celles-ci peuvent apparaitre rapidement ou après un délai plus ou moins long.
Chez les garçons : Chez les garçons, la principale complication de cette initiation sexuelle précoce reste l’infection sexuellement transmissible. Les adolescents, du fait de leur jeune âge, n’exercent pas complètement un contrôle sur leur pratique sexuelle, notamment l’utilisation de préservatifs et le nombre étonnamment élevé de leurs partenaires sexuelles. Au Cameroun et en Guinée, le taux de multipartenariat sexuel est élevé. Selon une étude menée en Ouganda et au Nigéria, il y existe une plus grande prévalence de l’infection par Chlamydia et/ou Gonocoque chez les adolescents de 15 à 19 ans par rapport aux individus plus âgés. Ceci malgré la grande avancée des campagnes contre l’infection par le VIH. Malgré l’objectif assez ambitieux fixé par l’ONUSIDA qui prévoit de mettre fin à l’épidémie de sida d’ici 2030, il reste difficile d’ignorer le grand nombre de décès liés à l’infection par le VIH. Ces chiffres s’élèvent jusqu’à 1,2 million de personnes décédées de maladies liées au sida dans le monde .
Chez les filles : A court terme, comme chez les garçons, les infections sexuellement transmissibles restent au premier plan chez les filles. Par exemple au Kenya, une large proportion de jeunes filles âgées de 15 à 19 ans ont rapporté avoir déjà eu une infection sexuellement transmise. A moyen terme, la grossesse constitue une conséquence non négligeable des rapports sexuels précoces chez les jeunes filles. Toujours en rapport avec l’absence de protection, ces adolescentes ont déjà développé leur corps et deviennent aptes à être enceinte. Toutefois, le jeune âge de la mère constitue un des plus grands facteurs de gravité d’une grossesse, la rendant ainsi à risque. De ce fait, toute grossesse précoce ou grossesse survenue chez une adolescente est souvent à risque.
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: RAPPELS
I RAPPELS
I.1 Adolescence
I.1.1 Définition de l’adolescence
I.1.2 Remaniement physique
I.1.3 Remaniement psychique
I.1.4 Remaniements relationnel et social
I.2 Sexualité précoce
I.2.1 Historique
I.2.2 Perceptions sociales
I.2.3 Normes légales
I.3 Particularités à Madagascar
I.3.1 Adolescent malagasy
I.3.2 Majorité sexuelle
I.3.3 Perception sociale
I.4 Conséquences des rapports sexuels précoces
I.4.1 Chez les garçons
I.4.2 Chez les filles
I.5 Facteurs associés à l’initiation sexuelle
I.5.1 Facteurs individuels
I.5.2 Facteurs relationnels
DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS
II.1 METHODES
II.1.1 Cadre de l’étude
II.1.2 Type d’études
II.1.3 Période et durée de l’étude
II.1.4 Population d’études
II.1.5 Mode d’échantillonnage
II.1.6 Taille de l’échantillon
II.1.7 Variables étudiées
II.1.8 Mode de collecte des données
II.1.9 Mode d’analyse des données et tests statistiques
II.1.10 Limites de l’étude
II.1.11 Considérations éthiques et déontologiques
II.2 RESUTATS
II.2.1 Caractéristiques des adolescents
II.2.1.1 Profil sociodémographique
II.2.1.2 Comportement des adolescents
II.2.1.4 Environnement familial
II.2.2 Proportion des adolescents sexuellement actifs
II.2.3 Facteurs associés au rapport sexuel précoce
II.2.3.1. Facteurs individuels
II.2.3.1.1. Profil sociodémographique
II.2.3.1.2 Facteurs comportementaux
II.2.3.2 Facteurs relationnels
II.2.3.2.1 Facteurs familiaux
II.2.3.2.2 Facteurs extrafamiliaux
TROISIEME PARTIE: DISCUSSION
III DISCUSSION
III.1 Caractéristiques des adolescents
III.2 Facteurs associés proprement dits
III.2.1 Facteurs individuels
III.2.1.1 Selon le profil sociodémographique
III.2.1.2 Facteurs comportementaux
III.2.2 Facteurs relationnels
III.2.2.1 Facteurs familiaux
III.2.2.2 Facteurs extrafamiliaux
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE