Le débit de panneaux revêtus d’un décor est bien plus délicat, parce que le matériau est plus fragile, mais aussi parce que c’est parfois une opération de finition (débit à la cote finale, sans reprise ultérieure). Il faut donc être particulièrement vigilant dans le choix de l’outil :
• pour le sciage en paquet de plusieurs panneaux superposés, une denture plate peut suffire, bien qu’une denture « Heller » soit nettement préférable,
• pour le débit de panneaux un à un, une denture « Heller » convient souvent, une denture gouge est préférable, ou encore des dentures spécialement adaptées (de nombreux fabricants ont développé leur propre forme de denture). La denture gouge (ou mieux la gouge tronquée qui est moins fragile) donne d’excellents résultats, mais elle doit être entretenue par un atelier spécialement équipé pour 1’affûtage de la partie creuse,
• choisir un nombre de dents élevé pour que les copeaux soient minces (d’autant plus minces que les revêtements sont fragiles),
• la machine doit être équipée d’un inciseur (fig. 12), travaillant en avalant, aux caractéristiques suivantes :
LE SCIAGE À LA SCIE SAUTEUSE
Sous cette même dénomination sont regroupés des matériels très différents : la scie sauteuse portative (machine de chantier ou d’amateur}, et la scie d’atelier utilisée pour le modelage ou la marqueterie.
L’outil est toujours animé d’un mouvement vertical alternatif, mais sa conception change selon son emploi :
• les machines portatives sont équipées d’outils rigides-
• les machines d’établi ou d’atelier sont conçues pour utiliser des lames minces, qui doivent être maintenues à leurs deux extrémités. Elles travaillent en traction permanente: c’est alternativement l’extrémité supérieure et inférieure qui est tirée.
L’utilisateur dispose d’un choix réduit car les fournisseurs sont peu nombreux. Les systèmes de fixation n’étant pas standardisés, l’utilisateur est souvent lié à un seul fournisseur.
Pour obtenir un résultat satisfaisant, il faut :
• travailler avec la lame la plus large compatible avec le tracé souhaité,
• choisir une lame dont le pas (distance séparant deux dents} est le plus grand compatible avec la qualité souhaitée,
• changer fréquemment l’outil, car l’usure est rapide, et ces outils ne s’affûtent pas.
Le suivi du tracé étant manuel, et les outils très fragiles, la dextérité de l’opérateur est donc un facteur de durée de vie primordial.
LE CORROYAGE
Les pièces de bois massif se rétractent et se déforment lors du séchage. Il est donc difficile, voire même impossible, d’usiner précisément si l’on n’a pas pris le soin de réaliser, en tout premier lieu, une ébauche aux formes et dimensions précises. C’est le rôle du corroyage que d’usiner un parallélépipède de largeur et épaisseur définies, en partant d’une pièce brute de sciage et de séchage.
Le corroyage est l’ensemble de quatre opérations différentes, qui peuvent être menées sur la même machine ou sur des postes séparés :
• dégauchissage d’une face,
• dégauchissage d’un chant, perpendiculaire à la face dégauchie,
• rabotage du 2ème chant, parallèle au premier,
• rabotage de la 2ème face, parallèle à la première.
En exécution manuelle, l’ensemble de ces usinages fait appel à deux machines distinctes, la dégauchisseuse et la raboteuse qui sont équipées d’outils identiques. Ces outils sont composés de couteaux droits affûtables (3 ou 4 selon les matériels} , que l’on vient bloquer dans des rainures en forme de queue d’aronde usinées dans le porte-outil. Sur ces machines, le porte-outil est particulier puisque c’est un arbre installé à demeure (fig.15).
Quelques tentatives ont été faites pour équiper ces arbres de couteaux hélicoïdaux, ce qui diminue sensiblement le niveau sonore, mais n’ont pas connu de succès commercial, car l’entre. tien de tels outils est très délicat. Il est donc obligatoire de démonter les couteaux pour l’affûtage, puis de les remonter. Bien que des dispositifs d’aide au repositionnement des couteaux facilitent l’opération, les arêtes de coupe sont rarement sur le même cercle. Il existe bien des petites affûteuses portatives qui rectifient les couteaux directement sur la machine, donc sans démontage, mais cette solution n’est pas non plus satisfaisante car :
• l’affûteuse prend appui sur l’arbre qui n’est pas toujours en bon état,
• les grains d’abrasifs qui se détachent de la meule se répandent partout dans la dégauchisseuse ou la raboteuse.
LE CALIBRAGE DES PANNEAUX
Cet usinage s’opère le plus souvent sur des panneaux revêtus, qui ont préalablement subi une opération de débit d’ébauche par sciage. Il consiste à fraiser les chants pour mettre les panneaux à la cote souhaitée, tout en respectant un profil particulier (souvent droit) avec l’obligation d’avoir des faces exemptes d’éclats. Cela s’obtient sur toupie (artisanalement) , mais surtout sur calibreuse, ou encore sur centre d’usinage. Les outils ont une géométrie proche de ceux utilisés pour calibrer le bois massif. Les différences portent sur la géométrie des couteaux, et sur la nécessité d’utiliser le carbure de tungstène ou le diamant comme matériau de coupe.
Sur les calibreuses, hormis les fraises en diamant, les porte-outils à plaquettes jetables sont une excellente réponse au problème posé par l’usure rapide des arêtes de coupe. Pour éviter les éclats sur les faces, il faut choisir des outils à inclinaison d’arête, afin que la composante compression de l’effort de coupe limite la dégradation du revêtement décoratif.
Lorsque l’on doit dresser des panneaux dont les deux faces sont revêtues, la solution consiste à utiliser des outils « à chevron », dont les dents sont alternativement inclinées dans les deux sens (fig. 18).
SCIE CIRCULAIRE
La scie circulaire à table fait partie de l’équipement de base d’un atelier de menuiserie.
Elle est de grande capacité et d’emploi multiple, mais doit se disposer des dispositifs de protection nécessaires, elle peut causer de graves accidents.
Dans tous les travaux de sciage, il importe d’assurer un guidage impeccable des pièces de bois, lors d’une coupe en sens longitudinal, la pièce est en général avancée contre un guide.
Lors des sciages en travers, un appui solide est assuré par un dispositif pour coupe transversale ou une table mobile complémentaire avec un long guide transversal et un dispositif de serrage. L’avantage de la table mobile, les grands panneaux et les pièces longues ont un appui solide et leur coupe est facilitée.
DEGAUCHISSEUSE
La dégauchisseuse est un rabot mécanique entraîné par un moteur électrique. Cette machine-outil sert avant tout à dégauchir, dresser les faces et les chants des planches. Elle sert également à raboter des pièces coniques des chanfreins et des biseaux, à exécuter des feuillures ainsi que d’autres coupes spéciales.
PROTECTEURS DE LA DEGAUCHISSEUSE
L’utilité des protecteurs à la dégauchisseuse est très importante, or la plupart des accidents sont causés par le fait que les mains glissent de la pièce et entrent dans les porte-outils, il faut que la partie non utilisée des porte-outils soit toujours recouverte.
TOUPIE
Renseignements généraux : De toutes les machines à bois, la toupie est certainement celle qui se prête à la plus grande variété d’opérations, aussi bien pour réaliser un nombre presque illimité de combinaisons de coupes décoratives, le toupillage s’effectue à l’aide de guides, de collets, de modèles, de forme, de gabarits et d’accessoires. Description de la machine : La taille de la toupie de mesure d’après les dimensions de la table, elles sont munies d’arbres qui sont ordinairement interchangeables.
Bon nombre de toupies sont dotées de moteurs à mouvement qui peut être inversé, de sorte que la rotation peut s’effectuer dans les deux sens, cela permet de réaliser d’autres combinaisons de toupillage à l’aide des couteaux parce qu’il faut les retourner. Le mécanisme d’inversion se commande ordinairement par un interrupteur inverseur.
Pièces et fonctions de la toupie :
Bâti : Cette pièce renferme le moteur et le mécanisme de toupillage, elle porte également la table.
Table : La table de la toupie supporte le guide ou les gabarits ainsi que la pièce à toupiller.
Arbre : Axe d’entraînement de forme rond, dont beaucoup de machines est inclinables, le porte-outils ou les couteaux sont fixés à l’arbre.
Guide : Le guide est réglable, sert à guider les pièces rectilignes.
Volants de réglages : Un sert pour la commande de la hauteur de l’arbre et l’autre sert d’incliner l’arbre à l’angle voulu.
MOULURER UNE PIÈCE DE BOIS COURBE
Pour profiler une pièce de bois courbe sur une toupie, le dispositif de sécurité et le guide doit être remplacés par un guide circulaire assurant le maintien. L’ouvrage doit être amené à main levée, ce qui demande une certaine expérience afin d’éviter d’effectuer une coupe trop profonde qui pourrait provoquer le rejet de la pièce. Si cette méthode de travail ne vous est pas familière, il est recommandé de prendre des cours avec un professionnel avant de vous y essayer.
Des presseurs à peigne
Presseurs utilisés à la toupie
Pour les lourds travaux de toupillage et de moulurage la pression élastique contre le guide ne suffit pas à elle seule, mais il faut encore presser le bois contre la table, les presseurs à peigne étant réglables, on peut les adapter facilement et rapidement à presque tout les travaux.
UTILISATION DES APPAREILLES DE MESURE POUR LE POINTAGE DES PORTE OUTILS ET FRAISES DE TOUPIE
Pointage avant usinage :
– Profondeur de passe : Régler le guide de manière à amener une dent de la fraise au contact de la réglette.
– Hauteur de passe : Procéder exactement de la même façon ; mais cette fois en plaçant le dessous de l’appareil de mesure sur la table de lamachine.
Précision :
– Immédiat et rigoureuse de l’ordre du 1/10ème de mm si l’outil est bien affûté.
Gains du temps :
– La cote exacte est obtenue immédiatement, sans essais préalables.
– Les assemblages sont facilités, plus de retouches manuelles. Contrôle très rapide des pièces usinées.
Sécurité :
– Plus d’accidents pendant le pointage qui se fait à l’arrêt et ne nécessite que 2 réglages ultrarapides.
– Vérification facile de la qualité de l’affûtage ; toutes les arêtes sur le même diamètre de coupe.