Le mode de gestion des déchets urbains à Rufisque conséquences et solutions pour un développement durable

Problématique

Est considéré comme déchet tout résidu d’un processus de production, de transformation ou d’utilisation, toute substance, matériau, produit ou plus généralement toutbien meuble abandonné ou que son détenteur destine à l’abandon Rufisque est une vielle cité de par son mode de formation depuis la période coloniale.
Elle jouissait du statut des quatre communes à l’image de Gorée ; Saint louis ; Dakar et donc a bénéficié assez tôt d’infrastructures et d’attention liées à son statut.
Pendant la période coloniale, la gestion des déchets de toutes sortes étaient sous la responsabilité des autorités administratives et sanitaires.
De même, grâce à sa façade maritime, la ville connait une activité intense de pêche, notamment avec son quai.
A ce jour, la ville de Rufisque est devenue un grand centre urbain avec ses corolaires que sont : un fort croît démographique, une prolifération d’établissements humains tels que hôpitaux, centres commerciaux, établissement scolaires, d’unités industrielles de dimensions variées et décharges non contrôlées. A ce jour près de cent vingt (50) décharges sauvages sont répertoriées par les agents du SNH (service national de l’hygiène).
Il n’existe pas de décharge contrôlée officielle dans l’agglomération de Rufisque, de même on note l’absence d’incinérateur. Pourtant des tonnes de déchets sont régulièrement produites aussi bien par les ménages, les établissements humains que les unités industrielles implantées sur place. Les Services techniques (agent voyer) estiment à 150 tonnes de déchets collectés quotidiennement.
Est-il prévu des systèmes de tri pour d’éventuelles réutilisations ou recyclage des déchets ? Il se crée sans cesse de nouveaux lotissements réguliers ou pas sans que ne soit prise en compte la question des déchets solides
L’urbanisation de la ville ne tient pas compte de la nécessité d’une gestion des déchets solides La ville de Rufisque est parcourue de plusieurs canaux à ciel ouvert et qui servent d’exutoire. Les abords de ces canaux servent entre autre de lieu de dépôt des ordures ménagères.
On note souvent que les canaux à ciel ouvert ne drainent pas seulement les eaux pluviales, mais les déchets non collectés ou simplement jetés dedans.

Historique de Rufisque

Plusieurs auteurs s’accordent à dire que Rufisque est un des plus anciens établissements léboue de la presqu’île du cap vert Alain Dubresson fixe ses débuts au XVI ème voire XV ème siècle.
La tradition orale nous renseigne que c’est de Kounoune une localité située à 4 kilomètres au Nord de la ville actuelle que sont venus les fondateurs de Rufisque. Le site découvert par un chasseur qui avait suivi le marigot de Sangalkam aurait été défriché par quatre groupes familiaux, les Gueye, les Ndoye, les Ndop et les Mbengue (créateur de Ndunkou) qui s’établirent en bord de mer, au milieu d’une clairière aménagée par le feu.
Plus tard les habitants de Kounoune, Bargny, Yenne descendirent du plateau pour venir s’installer au bord de la mer et fondèrent quatre villages Ndunkou, Thiokho, Thiawlene et Dangou. Quant au nom portugais l’historien R. Mauny propose au moins trois solutions: d’abord, nous avons en portugais RIO FRESCO qui veut dire la rivière fraîche à cause de la rivière qui ceinturait la ville au XVII ème siècle, ensuite nous avons le mot REFRESCO ou le rafraîchissement, le lieu d’escale qui est en totale contradiction avec le dernier vocable employé pour connaître l’origine de la ville de Rufisque et enfin RIO FUSCO qui signifie la rivière noirâtre ou sale.
Pour certains le nom «Têng Gêcc» est une déformation maladroite du nom léboue «Tang Gêcc» ou «Tangue Guedj» c’est– à-dire la clairière défrichée par le feu au bord de la mer, le puits de la mer ou ceux qui jouxtent la mer.
D’une manière générale son nom d’origine portugaise laisse croire que ce sont eux quisont les premiers à s’établir sur le site de Rufisque comme en témoignent les écrits de bon nombre d’auteurs du XVII ème siècle, puis par les hollandais et enfin les français qui ont été les véritables artisans de l’essor de la ville.
La renommée de Rufisque s’est faite surtout grâce au commerce de l’arachide, dotant ainsi la ville d’un port avec trois wharfs de débarquement pour l’acheminent des marchandises vers l’Europe et l’Afrique.

Situation géographique de Rufisque 

La ville de Rufisque appartient à un grand ensemble formé par la presqu’île du Cap- Vert. Cet espaceétroit de 550 km 2, limité à l’Est par la «falaise de Thiès», à l’Ouest par l’océan atlantique, ne représente que 0,28% de la superficie totale du pays.

Difficultés et limites

Les difficultés rencontrées dans le processus de recherche des informations sont de divers ordres : Je tenais à faire les enquêtes et les caractérisations moi-même or ,il y avait des contraintes objectives liées au travail.
Au niveau des ménages, les personnes sont réticentes et chacune voulait que l’interview se fasse avec l’autre.
Certains pensent qu’on ne peut pas avoir affaire aux ordures
D’autres pensent avoir affaire à des voleurs venus faire du repérage
Parfois, on nous imposait des heures pour venir faire la caractérisation par rapport à l’heure de visite (pas tôt le matin ; pas après les repas ; pas au crépuscule). Il arrive de se faire renvoyer ou alors on te demande de revenir un autre jour.
Pour chaque quartier, j’étais obligé d’aviser le délégué et lui demander si possible de me faire accompagner par un habitant
Il arrive que lorsqu’on décline à quelqu’un l’objet de sa visite, cette personne te réfère à d’autres
D’abord, il y’ a la non collaboration des autorités, qu’il s’agisse des maires de communes d’arrondissement que de leur collaborateurs, mais aussi de certains responsables qui sont désignées par le Maire ou son représentant pour nous faciliter le travail. On note une méfiance et un sentiment de malaise à aborder cette question de déchets solides.
Les commerçants pensent que nous faisons les enquêtes pour le contrôle économique ou les services d’hygiène
D’autres pensent que c’est pour les dénombrer et augmenter les taxes journalières
Les récupérateurs et ou recycleurs pensent qu’il s’agit d’une opération de recensement pour les délocaliser ou pour leur faire payer des impôts (taxes)
Les industriels refusent systématiquement la visite de leur installation. Seule la Valdafrique à accepter de répondre au questionnaire, mais n’a pas accepter la visite de leur locaux.
Quant aux structures sanitaires, celles qui sont privées ont refusé toute prise de photos de leur poubelle et de leur décharge.
Par rapport aux limites, notons que même si les types de déchets peuvent être les mêmes, leur poids varient considérablement suivant qu’il s’agisse de la période d’hivernage ou de saison sèche.

Focus group (entretiens semi structurés)

Les cibles étaient les délégués de quartier, les responsables d’ASC, les responsables de groupement féminin.
Les focus group ont été utilisés surtout autour des lieux de rencontres des personnes âgées (dans les « pencc » et les mosquées).
Pour le déroulement des enquêtes et l’administration des questionnaires ; nous avions retenu deux (02) personnes dont une responsable de famille et la chargée de la corvée des ordures.

Echantillonnage et traitement des données

Pour les personnes à enquêter, La stratégie adoptée consiste à interviewer les ménages, les autorités administratives et techniques et toute entité susceptible d’apporter un éclairage sur la question de gestion des déchets solides.
Comme unités statistiques, nous avons les ménages, les récupérateurs/recycleur, les structures sanitaires.

Pour la constitution des échantillons

La méthode d’échantillonnage est aléatoire simple et se fait par tirage sur des listes préétablies. Les personnes à enquêter sont issues des listes nominatives fournit par les chefs de quartier (pour les ménages), du responsable du marché.
La constitution des échantillons comprend les étapes suivantes : la taille de l’échantillon (10% de la population suivant les statistiques de 2008) ; des personnes (récupérateurs/recycleurs) disponibles.

Cadre institutionnel, législatif et réglementaire

Cadre institutionnel

Le Ministère chargé de l’environnement a pour mission l’élaboration et l’application de la politique environnementale dont la gestion implique plusieurs acteurs, notamment les collectivités locales.
La Direction de l’Environnement et des Etablissements Classés, a pour mission, dans le domaine de la gestion des ordures, d’aider les collectivités locales à faire face à la collecte des déchets, au transport et au traitement. Elle appuie les initiatives des collectivités locales et des mouvements associatifs en matière d’environnement.
La Direction Nationale d’Hygiène (DNH) est responsable du suivi de la mise en oeuvre de la politique d’hygiène et de salubrité.
La Sous brigade du service national de l’hygiène de Rufisque est un service départemental.

La gestion actuelle des déchets solides

Le centre de transit de Mbao

Localisation et mission du CTT

Le CTT situé dans la forêt classée de Mbao va accueillir 24h/24h les déchets urbains de la région de Dakar soit environ 1500 tonnes par jour (550000 tonnes par an). • Le CTT est un centre de prétraitement et de transfert qui permet de trier les déchets et d’en sortir la part valorisable avant le transfert sur le CET de Sindia.

Présentation du CTT

Les investissements pour le centre devraient permettre de porter la capacité de500 tonnes à 1500 t/jour.
En outre, on note : 2 quais de transfert autonomes ; quai de tri, un système mécanisé (trémies, extracteur et tapis de tri) ; des bennes chargeurs et un bâtiment externe pour la communauté des recycleurs •
Ont été aménagés un site de stockage externe ; une aire de circulation ; bassin pour les eaux pluviales et piste d’accès fonctionnel.
Tout cela devrait permettre une optimisation de l’exploitation et une séparation des activités de tri et de transfert. les équipements du CTT sont : un quai de vidage ; un quai de chargement ; deux ponts bascule ; un quai de tri (30 m x 65 m) ; trois bandes transporteuses ; un groupe électrogène ;un bâtiment de 100 m2 pour servir à l’accueil ; aux bureaux et aux vestiaires ; un bassin étanche de 10 000 m3 ; une rampe d’accès au CTT ; un camion porte-benne pour transfert aire de stockage ; huit bennes de stockage et quatre chargeurs.

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