Tumeurs benignes broncho-pulmonaires vues en chirurgie thoracique

Le poumon adulte 

Dans le poumon adulte, on distingue les voies de conduction de l’air des voies respiratoires. Dans les voies de conduction de l’air, toutes les branches de l’arbre bronchique dont les parois contiennent du cartilage et des glandes séro-muqueuses sont des bronches. Lorsque les parois sont dépourvues de ces deux structures, il s’agit de bronchioles.
Le nouveau-né doit commencer à respirer immédiatement après la naissance. Les premiers cycles respiratoires sont pénibles, les poumons étant encore remplis de liquide (environ 50ml) et les alvéoles collabées au moment de la naissance. La moitié du liquide est résorbé parles vaisseaux lymphatiques, un quart est expulsé lors de l’accouchement (pas en cas de césarienne) et le reste atteint la circulation sanguine via les capillaires pulmonaires. Les alvéoles pulmonaires s’ouvrent lors des premiers mouvements inspiratoires. Ce processus est soutenu par la présence de surfactant qui diminue la tension superficielle au niveau de la surface alvéolaire.

Les principaux tableaux radio-cliniques 

Sur le plan clinique : Les signes cliniques ne sont pas spécifiques expliquant la possibilité d’un long délai entre leur apparition et le diagnostic de la tumeur. Ce sont :
Des signes d’irritation et d’obstruction bronchique tels que : une toux sèche, irritative, un wheezing qui oriente vers la localisation, une dyspnée variable exceptionnellement asthmatiforme ou asphyxique, des douleurs thoraciques.
Des signes d’infection bronchique- aigus ou chroniques, Des signes d’hypervascularisation avec hémoptysie, La latence clinique : la tumeur étant alors découverte lors d’un dépistage radiologique systématique, ou lors d’une endoscopie.
Sur le plan radiologique:
La radiographie standard: Sur le cliché standard, la tumeur bénigne peut se traduire par une opacité en plein parenchyme. Elle témoigne d’une tumeur distale, opacité circonscrite, intra-pulmonaire, plus ou moins arrondie, en général, unique, exceptionnellement multiple. On parle de nodule si le diamètre est inférieur à 3 cm et de masse si le diamètre est au-delà de 3cm. Elle pose de difficiles problèmes de diagnostic notamment dans le cadre de la surveillance d’un patient ayant ou ayant eu une autre pathologie, en particulier néoplasique.
Les troubles ventilatoires et les désordres broncho-parenchymateux témoignent d’une tumeur proximale, ce sont des signes de rétraction atélectasique, en général, lobaire ou segmentaire, plus rarement pulmonaire, des images d’hyperclarté associées à un piégeage aérique, des images de bronchectasies pouvant même arriver au stade d’un poumon détruit, enfin des foyers de comblement alvéolaire chronique. En cas de tumeur de petite taille, ces seuls signes pourront être notés. Ils seront, lorsque la tumeur est volumineuse, associés à une opacité tumorale proximale. Enfin, la radiographie thoracique standard peut être normale, il s’agit soit d’une tumeur trop petite (le seuil de détectabilité est de 6 mm). La meilleure illustration de cette situation est donnée par la classique tumeur d’Abrikossof découverte habituellement lors d’une endoscopie. Il peut s’agir d’une erreur de détection qui est due à la densité ou à la topographie, c’est le cas des nodules situés dans un environnement complexe. La haute tension filtrée en a amélioré la détection.
La tomodensitométrie : La tomodensitométrie précisera au mieux les troubles ventilatoires et la tumeur elle-même. Le seuil de détectabilité est meilleur (3 mm). La caractérisation de l’opacité (topographie, densité, limite, homogénéité) sera effectuée au mieux en TDM à haute résolution avec, en particulier, la recherche de calcifications et de graisse intra-tumorale.

Tumeurs bénignes épithéliales 

La terminologie varie selon le tissu d’origine. Tumeurs bénignes du revêtement malpighien : Ces lésions correspondent aux papillomes. Les lésions kératinisées sont dénommées papillokératomes. Certaines formes intéressent une surface importante notamment au niveau ORL et rentrent dans le cadre des papillomatoses. Au niveau génital, ces lésions sont également dénommées condylomes (formes exophytiques, planes, inversées et formes géantes). On considère que la plupart de ces tumeurs sont induites par les papillomavirus.
Tumeurs bénignes à revêtements uréthélial : Il s’agit de papillomes et de papillomes inversés. L’OMS donne une définition très restrictive de ces tumeurs qui doivent comporter moins de 6 couches cellulaires au niveau de leur revêtement et ne présentent aucune atypie cellulaire. Les autres formes sont considérées comme des carcinomes papillaires de bas grade. Ces carcinomes
papillaires de bas grade ont une évolution émaillée par de très nombreux épisodes de récidive. Tumeurs bénignes du revêtement glandulaire : Regroupées macroscopiquement sous le terme polypes, on distingue histologiquement les adénomes tubuleux (constitués de glandes régulières), les adénomes villeux (formés de villosités grêlés centrées par un axe conjonctif, tapissés par un revêtement cylindrique monostratifié) et les formes mixtes tubulo-villeuses. Ces lésions constituent souvent, au niveau colorectal, le primum movens de l’histoire naturelle du cancer en évoluant par les différents stades de dysplasie acquise.
Tumeurs bénignes des parenchymes : Ces tumeurs correspondent à des adénomes. Elles présentent parfois une double composante proliférante mésenchymateuse et épithéliale (exemple : adénofibrome du sein). Les formes kystiques sont appelées cystadénomes.

Pathogénie 

Les mécanismes évoqués sont très nombreux et le plus souvent mal connus. Tumeurs bénignes virales : L’étiologie virale est démontrée dans certaines tumeurs bénignes des revêtements malpighiens (Condylomes et HPV ; molluscum contagiosum ; verrue vulgaire…).
Tumeurs bénignes en rapport avec un dysfonctionnement endocrinien :
Il s’agit de mécanismes complexes que l’on peut résumer en 3 phases : hyperplasie diffuse suivie d’une phase d’hyperplasie nodulaire, puis constitution d’un adénome après autonomisation du ou des nodules. Ces mécanismes s’observent surtout au niveau thyroïdien, parathyroïdien.
Tumeurs dysgénétiques : Ces lésions sont divisées en 3 cadres :
Choristome : tumeurs bénignes constituées par un tissu étranger à l’organe ou à la région où la tumeur se développe (ex : tissu surrénalien en région paratesticulaire ou paraovarienne). Hamartome : lésion constituée par des tissus identiques à ceux de l’organe ou de la région dans lequel la tumeur se développe, présentant un trouble de l’architecture et de l’organisation de ces tissus. Ces lésions sont fréquentes (ex: hémangiome cutané, hamartochondrome pulmonaire). Tératome : le tératome est une tumeur constituée par un tissu étranger à la région ou à l’organe, formé d’éléments dérivés d’un ou plusieurs feuillets embryonnaires. Les formes matures sont bénignes. Ces tumeurs s’observent essentiellement au niveau ovarien. Les formes immatures correspondent, au contraire, à des lésions malignes très agressives.

Table des matières

INTRODUCTION 
PREMIERE PARTIE : RAPPELS 
I- PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I-1- RAPPELS EMBRYOLOGIQUES 
I-1-1- Le stade embryonnaire
I-1-2- Le stade pseudo-glandulaire
I-1-3- Le stade canaliculaire
I-1-4- Le stade sacculaire
I-1-5- Le stade alvéolaire
I-1-6- Le poumon adulte
I-2-RAPPELS ANATOMO-HISTOLOGIQUES 
I-3- LES TUMEURS BENIGNES BRONCHO-PULMONAIRES
I-3-1- Les principaux tableaux radio-cliniques
I-3-2- Classification des tumeurs bénignes broncho-pulmonaires
I-3-3-Pathogénie
DEUXIEME PARTIE : NOS OBSERVATIONS
II- DEUXIEME PARTIE : NOS OBSERVATIONS 
II-1-OBSERVATION n°01 NEUROFIBROME PULMONAIRE 
II-2-OBSERVATION n°02 HAMARTOME PULMONAIRE 
TROISIEME PARTIE COMMENTAIRE ET SUGGESTIONS
III-TROISIEME PARTIE COMMENTAIRE ET SUGGESTIONS
III-1-EPIDEMIOLOGIE
III-2- CLASSIFICATION ANATOMOPATHOLOGIQUE DES TUMEURS BENIGNES BRONCHO-PULMONAIRES 
III-3-DIAGNOSTIC DES TUMEURS BENIGNES BRONCHO-PULMONAIRES 
III-3-1-Sur le plan clinique
III-3-2- Sur le plan paraclinique
III-4-CARACTERISTIQUES SPECIFIQUES CLINICO-RADIOLOGIQUES ET THERAPEUTIQUES DE NOS CAS 
III-4-1- Hamartome pulmonaire
III-4-2- Neurofibrome pulmonaire
III-5-PLACE DE LA PONCTION BIOPSIE TRANSPARIETALE ET EXERESE CHIRURGICALE 
III-6- SUGGESTIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIES

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