Pourquoi investir ?
Poser la question, c’est y répondre : pour que votre argent conserve au moins sa valeur. Cet objectif est moins évident qu’il n’y paraît, car même l’argent placé sur un compte d’épargne se dévalorise peu à peu. La faute à l’inflation. Pour éviter cette dépréciation, faites fructifier votre capital. Et de préférence, plus vite que l’inflation : seule condition pour accroître réellement votre patrimoine.
L’ensemble des Belges cumulent de l’argent en masse sur leur compte d’épargne, lequel est sans nul doute un instrument utile lorsque l’argent doit être disponible dans l’immédiat. Pour autant, cela n’a aucun sens d’y placer une somme trop importante. En effet, la rémunération en intérêts sur les comptes d’épargne ne suffit guère à compenser l’inflation à l’heure actuelle.
• Si le taux d’intérêt est inférieur à l’inflation, votre épargne vous permet d’acheter moins à un moment donné. On peut donc dire que sa valeur réelle a baissé. En d’autres termes, votre pouvoir d’achat diminue.
• En revanche, celui-ci augmente si le taux d’intérêt est supérieur à l’inflation : votre argent a effectivement plus de valeur.
Gardez aussi à l’esprit qu’il existe un lien entre inflation et taux d’intérêt.
• Lorsque l’inflation est faible, votre compte d’épargne vous rapporte peu d’intérêts. Or ce faible taux permet aux consommateurs et aux entreprises d’emprunter à moindres frais. Il faut dès lors revitaliser l’économie.
• En cas d’inflation élevée, les intérêts sur votre compte d’épargne grimpent. Emprunter coûte donc davantage. Les consommateurs épargnent davantage et postposent leurs investissements, ce qui ralentit l’économie.
Résultat : vous pouvez acheter de moins en moins avec la même somme d’argent.
Par le passé, le placement rapportait plus que l’épargne sur le long terme, et offre donc une meilleure
Prix historique du pain
— Liquidités — 55% d’actions et 45% d’obligations — Intérêts cumulés Source : KBC Asset Management
protection contre l’inflation. Placer votre capital est la seule façon de le mettre à l’abri de l’inflation.
Une règle d’or en matière d’investissement : miser sur le long terme. Si vous pouvez vous passer de votre argent en le plaçant pendant 15 à 20 ans, vous risquez moins de le perdre que si vous n’avez que quelques mois ou années devant vous.
Qu’est-ce qu’un placement ?
Si vous cherchez à faire fructifier votre capital plus vite qu’avec les produits d’épargne ordinaires, le placement est une solution intéressante. Le placement vous évoquera sans doute des actions et obligations en premier lieu, mais il ne se limite pas à cela. Vous pouvez aussi passer par des fonds d’investissement, assurances-épargne ou placement, options ou futures. Investir dans l’art ou l’immobilier est une autre possibilité. Placer votre argent dans une chose qui devrait selon vous prendre de la valeur avec le temps, c’est déjà investir.
L’argent que rapporte un placement est appelé “rendement” et s’exprime en un pourcentage du capital placé. Vu son taux de croissance supérieur, l’investissement se révèle souvent plus rentable à long terme que l’épargne. Cependant, il est aussi plus risqué : en cas de malchance, la valeur de certains placements peut diminuer, voire devenir nulle.
Investir à court terme, c’est spéculer. Autrement dit, vous tablez sur une augmentation à court terme de la valeur de votre placement. Or nul ne peut prédire avec certitude les évolutions boursières, encore moins à court terme.
Si vous disposez d’une épargne suffisante et vous en sortez financièrement, vous pouvez placer une partie de vos économies. La première question à vous poser est de savoir à quelle fin vous souhaitez investir cet argent. Les raisons d’investir sont aussi nombreuses que les produits d’investissement. À cet égard, il importe que le placement de votre choix soit en adéquation avec vos objectif et personnalité.
Quel est l’intérêt de l’épargne et de l’investissement pour l’économie ?
Certaines entreprises ont parfois besoin d’un capital supplémentaire pour investir, par exemple. Elles peuvent le trouver auprès des banques via un prêt ou auprès de particuliers via une augmentation de capital, par exemple. C’est ce que fait une entreprise en émettant de nouvelles actions.
À un moment où l’économie se porte moins bien, la demande en produits est importante. Dès lors, cette conjoncture va souvent de pair avec une faible inflation, et tout investissement supplémentaire devient plus risqué pour les entreprises. Pour relancer l’économie, rendre les emprunts pour investissement plus abordables peut s’avérer utile. C’est par exemple ce que fait la Banque centrale européenne (BCE) en baissant les taux d’intérêt afin d’encourager les consommateurs à moins épargner. Plus de consommation et plus de prêts devraient donc stimuler l’économie.
Comment fonctionne la Bourse ?
La Bourse, également appelée “Bourse des valeurs mobilières”, n’est autre qu’un marché. Un marché est un lieu de rencontre entre acheteurs et vendeurs. Les acheteurs et vendeurs, demandeurs et fournisseurs, s’y réunissent pour négocier. Autrefois traitées dans le bâtiment de la Bourse, les opérations boursières se déroulent aujourd’hui entièrement par voie électronique.
La Bourse des valeurs mobilières est un marché où l’on traite actions, obligations, options, biens immobiliers, fonds et différentes devises (unités monétaires). Elle permet à des entreprises de lever des capitaux auprès d’un large public. Celles-ci peuvent ainsi collecter une somme d’argent considérable pour financer des investissements. Les acheteurs recherchent des titres fixés à un certain cours et les vendeurs en proposent.
Les actionnaires peuvent facilement acquérir et vendre des actions en bourse. Comme la Bourse rassemble de nombreux acheteurs et vendeurs, les actions sont aisément négociables. On y trouvera presque toujours quelqu’un qui souhaite acheter ou vendre une action bien précise. Le nombre de transactions effectuées au cours d’une journée est désigné par le volume. Le volume d’une action indique dans quelle mesure cette action est facilement négociable (liquide).
La vente est conclue dès que les parties s’entendent sur le prix. Sur un marché, l’offre et la demande déterminent le prix des produits. Lorsque la demande est supérieure à l’offre, le prix augmente ; si l’offre est supérieure à la demande, le prix diminue. Après un certain temps, le prix reflète une offre et une demande en équilibre.
Quelles sont les différentes possibilités d’investissement ?
En tant qu’investisseur, vous pouvez prêter de l’argent à une entreprise, à une institution ou à l’État. Un tel prêt peut prendre la forme d’une obligation ou d’un placement à terme. Certaines personnes préfèrent investir dans des biens immobiliers. Certaines entreprises entrent en bourse pour réunir des capitaux supplémentaires. Lorsque vous achetez des actions, vous devenez copropriétaire d’une partie de l’entreprise. Si vous êtes un profane en opérations boursières ou souhaitez répartir le risque, vous pouvez investir dans un fonds d’investissement. Il s’agit fréquemment d’une combinaison d’obligations, d’actions et d’autres formes d’investissement. Pour les connaisseurs, il existe des produits boursiers encore plus complexes, tels les options, turbos, sprinters et trackers (exchange traded funds, ETF).
Qu’est-ce qu’un placement à terme ?
La forme de placement à terme la plus connue est le compte à terme, lequel présente des similitudes avec le compte d’épargne. Vous y déposez une somme d’argent qui est bloquée pour une durée déterminée et vous bénéficiez en échange d’un rendement garanti. Vous touchez souvent des intérêts plus élevés qu’avec un compte d’épargne. En échange, vous devrez laisser l’argent sur le compte jusqu’à l’échéance. La durée varie en général entre un mois et dix ans. Votre argent restant sur un compte, cette formule est également désignée sous le nom de “placement en liquidités”.
Qu’est-ce qu’une obligation ?
Lorsqu’une entreprise a besoin d’argent en plus, par exemple pour financer des investissements, elle peut emprunter de l’argent en émettant un emprunt obligataire. L’État peut aussi établir une preuve qu’il vous doit une certaine somme. Cette preuve est ce l’on appelle une obligation. Vous ne devenez donc pas copropriétaire – comme c’est le cas avec des actions
– mais consentez un prêt pour une durée limitée. En contrepartie, vous touchez une rémunération appelée “coupon”. À l’échéance, l’emprunteur (émetteur ou débiteur) doit rembourser le montant de la dette.
Le montant total d’une obligation est appelé le principal. Celui-ci est divisé en coupures, de manière à faciliter le négoce de l’obligation. L’acheteur de ces coupures reçoit, en échange de son investissement, un taux fixe sous la forme de coupons. Ces intérêts peuvent être versés une ou plusieurs fois par an. La durée d’une obligation peut aller de quelques mois à plusieurs dizaines d’années.
Il existe plusieurs formes d’obligations dont nous présentons les principales ci-après. D’autres formes d’investissement sont possibles, mais il faudrait tout un chapitre pour les explorer en profondeur.
• Les obligations d’État sont émises par un gouverne-ment. On les appelle également “bons d’État”. L’État les émet quatre fois par an, le plus souvent pour une durée de trois, cinq ou huit ans. Vous en saurez plus à ce sujet sur www.lesbonsdetat.be.
• Les obligations d’entreprises sont émises par des entreprises de toutes sortes.
• Les bons de caisse sont des obligations émises par une institution de crédit.
Qu’est-ce qu’une action ?
Les entreprises qui nécessitent d’importants capitaux en vue de financer des investissements futurs peuvent collecter des fonds via la Bourse en émettant de nouvelles actions (initial public offering, IPO). On parle dans ce cas d’une entrée en bourse. Une entreprise déjà active en bourse peut obtenir un capital supplémentaire en émettant plus d’actions sur le marché. On parle alors d’une augmentation de capital.
Une action est un titre de propriété sur une entreprise. L’investisseur qui achète des actions d’une entreprise devient donc copropriétaire ou actionnaire de cette entreprise. Une action représente donc une partie du capital d’une entreprise. Elle donne le droit de participer (droit de vote) aux décisions importantes concernant la conduite des activités de l’entreprise. Pour beaucoup d’actionnaires, cependant, la principale motivation n’est pas là. Ils recherchent surtout un avantage financier lorsque l’entreprise se porte bien, notamment à travers les dividendes qu’elle verse.
La valeur d’une action figure sur cette dernière : il s’agit de sa valeur nominale. La valeur nominale ne varie pas. Le prix d’une action en bourse est appelé le cours. Le cours d’une action, lui, peut varier. Il est déterminé par l’offre et la demande : lorsque la demande est importante, le cours augmente ; lorsque la demande est faible, le cours diminue. Vous pouvez suivre le cours d’une action à tout instant via des sites Web spécialisés et des journaux financiers comme l’Écho.
Le graphique simplifié ci-dessous illustre ce principe de fonctionnement des marchés boursiers.