SURVOL DES POLITIQUES URBANISTIQUES ET ENVIRONNEMENTALES_ RESSOURCES
MÉDINA_ LA VIEILLE VILLE
La première forme d’urbanisme à voir le jour au Maroc est essentiellement celui qui existe à l’intérieur des villes traditionnelles, qui est d’origine musulmane et arabe. Cette organisation est tributaire d’une société profondément orientée vers les pratiques religieuses. La religion musulmane se tourne principalement sur trois objectifs fondamentaux ; • L’indispensable : c’est l’Habiter, l’abri qui protège… • Le nécessaire : c’est l’équipement, l’ameublement… • Le complémentaire : c’est l’esthétique, le décor…
La médina est le cœur historique des villes du Maroc, ce terme désigne la vieille ville. C’est précisément là que l’on retrouve les activités traditionnelles. Elle se définie par un dispositif rayonnant dont le point central est la Grande Mosquée, l’habitat d’impasse disposé autour des rue marchandes et l’encerclement par les vieux remparts. Cette organisation tel qu’on la connaît aujourd’hui serait issue également du rapport que les Arabes entretiennent avec l’économie.
Selon le géographe E.Wright, le marché (al-souq) en Médina tant que quartier central des affaires, est le seul signe distinctif le plus remarquable des ville musulmanes. «A. Raymond ajoute à ceci que c’est le rôle des fonctions économiques et en particulier, commerciales, qui détermine l’origine et l’organisation des villes arabes.» (Sadika Missoum, 2003, p.40) À l’époque médiévale, c’est d’ailleurs le mouhtasib, qui a pour tâche à la fois le contrôle technique des marchés et les interventions urbanistiques. Le tout s’inscrit dans un rôle de bonne conduite socioreligieuse. À cette époque, ce n’est qu’un rôle administratif et non juridique.
Il faudra attendre jusqu’au XVIIe siècle avant de voir des lois régissant l’organisation des marchés. Elles décrivent une série de règlements relatifs aux marchés et corps de métier qui sont souvent basés sur des coutumes anciennes. La disposition des commerces dans la vieille ville est gérée en fonction de la proximité ou l’éloignement de la mosquée. À proximité de celle-ci, on retrouve les métiers plus nobles, plus propres comme les libraires, les parfumeurs ou les tailleurs. Tandis que les métiers plus salauds et malodorants s’éloignent progressivement de la mosquée, on parle de métier comme les forges, les tanneries ou les teintureries
LE PROTECTORAT FRANÇAIS
Dès 1912, sous l’influence du protectorat français, le Maroc s’engage dans la réorganisation de ses effectifs. Le plan d’action du général Lyautey est clair : « Assurer l’ordre et la sécurité, favoriser le développement économique et social, assurer la justice et l’équité sous le couvert de l’autorité traditionnelle.» (Arnaud Teyssier, 2004, p.272) L’urbanisme est alors la principale clef à l’accomplissement de cette politique colonialiste. C’est alors que le Maroc se voit imposé un urbanisme occidental tel qu’il existait en France au début du XXéme siècle.
C’est précisément de cet urbanisme importé qu’on associera le Maroc à son entrée aux fondements moderne. On passe alors d’un model basé principalement sur les valeurs humaines à un mode de structuration fondé sur la rationalité normative, un urbanisme de type prévisionnel et sécuritaire. En 1914, le Maroc est le premier pays du monde à se doter d’un instrument législatif en matière d’urbanisme, par exemple, la France ne possède pas encore de dispositifs de ce genre qui : • définit les modalités de mise en œuvre du plan de la ville ; • définit les modalités de création par les particuliers de groupes d’habitations ; • définit la réglementation de l’acte de bâtir
Cette loi a permit à l’état de créer, entre 1915 et 1925 un certain nombre de villes, une dizaine verront le jour. De plus, l’administration s’est dotée d’instrument afin de mettre fin à l’extension incontrôlé des villes qui faisait rage depuis quelques temps au Maroc. Les «villes nouvelles» ou «européennes» sont la résultante urbanistique de la pensée moderne de l’époque : «the European city take form on the vast open spaces, following a plan which achieves the epitome of modern conditions, with broad boulevards, water and electrical supplies, squares and gardens, buses and tramways, and also foreseeing future extensions.» (Gwendolyn Wright, 1991, p.88)
Afin de bien préserver la culture marocaine, ces villes se trouvaient en périphéries de la médina et une zone tampon était prévue afin de bien les distinguer. Pour faciliter l’implantation de ces nouvelles villes, l’état s’est dote ainsi d’un nouvel outil, le dahir du 23 novembre 1917. Le but recherché par cette loi était de : Unité d’habitation Casablanca Source : Maroc millénaire Ifrane (1930), Moyen-Atlas • Soumettre à l’autorisation toutes construction à l’intérieur des villes où des voies et places sont projetées. • Faciliter à l’administration coloniale l’acquisition de terrains et d’immeubles pour réaliser ses projets.