Outil d’aide à l’orchestration

Outil d’aide à l’orchestration

 Architecture

Notre outil d’aide à l’orchestration répond au schéma général de la figure 12.1. La connaissance instrumentale y est représentée par la base de données de descripteurs et d’attributs obtenus respectivement par extraction automatique et indexation manuelle du signal audio, à partir des échantillons de SOL [BBHL99], la banque de sons instrumentaux enregistrée à l’IRCAM (voir paragraphe 7.1.2). La notion de cible à orchestrer a été introduite au paragraphe 7.1.1. Elle est donnée en entrée par le compositeur, par le biais d’un son enregistré dans le cas d’une orchestration

PROTOTYPE ACTUEL EXPORT 

– Partition – MIDI – Texte – Son Compositeur Signal audio Données symboliques Construction de la cible Orchestre Algorithme d’orchestration [+ Solveur de contraintes] DB (desc.) DB (sons) Simulation Exploration / édtion des solutions Contraintes Fig. 12.1 – Schéma général de l’outil d’orchestration  imitative ou d’un son de synthèse pour une orchestration générative. Le compositeur doit en outre préciser la composition de l’orchestre qu’il utilise, et est libre de spécifier un ensemble de contraintes supplémentaires sur les attributs des solutions qu’il souhaite obtenir (voir section 7.5 et chapitre 10).

L’algorithme d’orchestration, que nous avons présenté au chapitre 9, va alors chercher selon les critères de timbres proposés en 8.1.2 un ensemble de configurations efficientes, en optimisant les distances entre leurs descripteurs et ceux de la cible. Au cours de cette recherche, un solveur de contraintes (voir chapitre 10) s’assure que les configurations proposées sont consistantes avec le réseau de contraintes définies par le compositeur.

Une fois la recherche terminée, une interface de navigation permet au compositeur d’explorer l’ensemble des configurations efficientes trouvées par le système, selon plusieurs points de vue. Espaces de décisions, espace des descripteurs et espace de critères (voir section 7.6) sont simultanément accessibles à l’utilisateur, et ce de façon croisée (les déplacements dans un espace se propageant dans les deux autres). Couplé à cette interface, un échantillonneur permet, grâce aux échantillons instrumentaux de la base de données, de simuler les propositions d’orchestration.

L’interface de navigation incorpore les mécanismes d’inférence des préférences de l’utilisateur introduits à la section 7.2.4. Le compositeur a la possibilité de relancer la recherche à partir d’une solution intermédaire ; dans ce cas, le système privilégie la combinaison de critères qui a implicitement présidé au choix de cette solution. Tout se passe donc comme si la recherche s’intensifiait dans son voisinage. L’utilisateur peut également éditer manuellement les solutions, ainsi que les transformer par ajout de contraintes suppémentaires.

La figure 12.1 montre que le signal audio intervient de façon privilégiée dans la communication entre le compositeur et l’outil d’orchestration, que ce soit au niveau de la construction de la cible ou de l’exploration des solutions. Ce « primat du sonore » permet d’éviter le recours à un vocabulaire peu précis pour la caractérisation du timbre, et de se cantoner aux symboles usuels de l’écriture musicale (hauteurs, intensités, mode de jeu,. . .). De plus amples détails sur l’interaction avec l’outil seront donnés au chapitre 13.

Composantes héritées des outils existants

Nous avons vu au paragraphe 4.1 que l’aide à l’orchestration est un domaine de recherche au carefour de nombreuses disciplines. Le contrôle du timbre dans un environnement de composition assistée par ordinateur impose d’établir une connexion entre la représentation symbolique des structures musicales et les connaissances récentes en psychoacoustique et en description du signal audio. En outre, de larges banques d’échantillons sonores sont nécessaires pour la modélisation des possibilités instrumentales, et éventuellement la simulation d’orchestrations.

Le développement d’un environnement d’aide à l’orchestration passe donc par l’intégration de toutes ces compétences au sein d’un même outil. C’est une tache évidemment impossible à accomplir seul dans le cadre d’une thèse de recherche. Il n’est donc pas surprenant que dans sa version actuelle, notre prototype utilise un certain nombre d’outils existants et nécessite l’exécution — en parallèle de Matlab c — d’autres programmes.

Il s’agit là d’une contrainte lourde : en informatique musicale, les utilisateurs n’adoptent en général une technologie que si l’ensemble des opérations qui lui sont rattachées sont réalisables dans un unique environnement, où si cette technologie communique de manière souple (par exemple via une architecture maître/esclave, en général sous forme de « plug-in ») avec un environnement de référence

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