Mise en œuvre d’une démarche de planification concertée sur les vals de Bréhémont
La Joint Planning Approach (JPA)
Le projet « Freude am Fluss » comportait dans son programme la mise au point et l’expérimentation d’outils méthodologiques visant à permettre la participation des acteurs locaux dans l’élaboration des projets de gestion du risque d’inondation : la « Joint Planning Approach », que l’on peut traduire en français par « Démarche de Planification Concertée » .
Présentation formelle de la méthode
Cette planification concertée, selon ses concepteurs, doit faciliter la réalisation de modalités d’aménagement prenant en compte à la fois le fonctionnement de la rivière et la problématique des inondations, tout en valorisant les économies locales, la culture riveraine, le patrimoine et la qualité de vie des territoires exposés au risque d’inondation (Belleudy, 2007).
La JPA se veut être une méthode d’approche souple tout en étant structurante. Elle s’appuie sur différentes étapes conduisant progressivement à la mise en œuvre d’un projet local de prévention des risques d’inondation. Le terme planning renvoie à l’ensemble du processus : de l’identification du problème à l’accord sur les mesures de mise en application.
La principale caractéristique de la JPA est le terme Joint ; il traduit le fait que, dans cette démarche, tout acteur concerné par les causes, les effets ou les solutions du problème, est impliqué dans le processus planification, directement ou en étant représenté. Ainsi, une organisation agricole peut représenter les agriculteurs des zones inondables, des associations les intérêts de la Nature.
De même, les organismes publics sont démocratiquement investis pour représenter toutes sortes d’enjeux et de valeurs que les individus ne peuvent protéger facilement ou qu’ils tendent à oublier au quotidien (tels que le bien commun ou des enjeux plus globaux). La concertation envisagée par cette démarche peut être déclinée selon deux axes : – un axe vertical, qui renvoie à la concertation entre acteurs agissant à une échelle différente : autorités nationales ou de bassin, pouvoirs locaux, acteurs économiques et citoyens ; – un axe horizontal, qui concerne les acteurs agissant au même niveau, principalement celui des municipalités et des départements à la bonne échelle pour articuler les besoins exprimés au niveau bassin et les apports locaux.
La JPA exige également des apports de connaissances de spécialistes des rivières, en particulier sur des questions techniques telles que l’adaptation de la végétation à des crues plus fréquentes, l’évaluation financière des diverses mesures proposées, ou les contraintes législatives et réglementaires. Cette approche peut être utilisée pour des projets d’aménagement et d’urbanisme, mais aussi pour des plans d’organisation des secours ou la conception de nouvelles modalités de gouvernance et de nouvelles institutions.