LES REPRESENTATIONS DES PROVINCES ORIENTALES ATTESTEES
Dans l’architecture publique les temples, sanctuaire et arcs
Les reliefs de l’Hadrianeum de Rome (Italie) (FICHE 1) (PL. XXVII. 2, XCV – CXXI) L’Hadrianeum est un temple dédié à Hadrien, érigé par son successeur, Antonin le Pieux. Sur le monument se trouvaient des panneaux qui illustrent des figures féminines. Elles sont toutes différentes les unes des autres par leur attitude, leur visage, leur coiffure et leur tenue vestimentaire. L’identification de ces figures peut être aidée par la série monétaire sur les provinces d’Hadrien. On y trouve en effet des similitudes. A travers cette étude, j’analyse également les personnifications des provinces occidentales et cela pour une raison simple : sur certains reliefs, on peut hésiter entre plusieurs provinces, mais parfois l’identification d’autres reliefs permet de retirer le doute en éliminant une possible identification.
Par exemple, comme nous le verrons par la suite, le relief 8 peut représenter soit une province orientale, la Libye, qui dans ce cas entre dans ma recherche, soit une province occidentale, la Maurétanie. En étudiant le relief 15, qui représente avec certitude la Maurétanie (PL. CXIV), je ne fais que confirmer que le relief 8 (PL. CVII) ne peut alors que représenter la Libye. L’étude du relief 15, bien qu’il représente une province occidentale, m’aide à l’identification d’une province orientale et ainsi à la constitution de mon corpus. Ce problème se rencontre dans l’ensemble des représentations de provinces où elles étaient toutes, ou nombreuses, à être représentées comme sur la mosaïque de Belkis (PL. CLXXI – CLXXVIII)722. Mais pour cette dernière, le problème est différent puisque le nom de chaque province est indiqué à côté du buste des différentes personnifications.
Les inscriptions du Temple de Caelestis à Dougga (Afrique Proconsulaire) (FICHE 2) (PL. XXVIII – XXX, CXXII – CXXIII)
En ce qui concerne les inscriptions du Sanctuaire de Caelestis (PL. XXX. 2, CXXII. 1), il s’agit d’un autre problème. Dans ce cas nous n’avons pas les personnifications des provinces mais les inscriptions qui attestent de leur présence lorsque le sanctuaire était en usage. Il faut voir les blocs sur lesquels se trouvent les inscriptions (PL. CXXIII), comme étant les bases des statues qui servaient à les identifier. Il n’y avait aucun intérêt d’indiquer le nom de cités et de provinces sans qu’il n’y en ait la représentation. Si on voulait faire passer un message par la simple présence de l’épigraphie, on aurait eu une inscription complète ou une dédicace, comme celle présente sur le même portique qui indique par qui le sanctuaire a été construit, or ce n’est pas le cas ici. De plus, les inscriptions se situent tout en haut du portique sans aucun autre élément qui les surmonte. Ainsi on pouvait mettre des sculptures sur chaque inscription, qui illustraient la contrée indiquée dessous. C’est ce qu’en déduisent Paul Gauckler, Louis Poinssot, Charles Poinssot et plus récemment Jean-Claude Golvin et Mustapha Khanoussi850.
On aurait ainsi la présence de statues surmontant le portique tel qu’on le retrouve actuellement sur le portique circulaire qui contourne la place Saint-Pierre au Vatican. Dans leur ouvrage, JeanClaude Golvin et Mustapha Khanoussi pensent que « du point de vue architectural la seule hypothèse possible serait de replacer ces corniches épigraphiques au-dessus des 24 colonnes (et donc des joints des architraves-frises) et, peut-être des deux pilastres d’extrémité du portique, ce qui porterait le nombre de corniches inscrites à 25, c’est l’hypothèse adoptée sur la restitution architecturale »851 En raison de l’absence de ces statues, il n’est pas possible de faire une description de chaque mais nous savons lesquelles étaient représentées, du moins une partie. On a en effet retrouvé