Les notions de classe flexionnelle

Les notions de classe flexionnelle

Paradigme de flexion : définitions

Afin de décrire les systèmes flexionnels, nous utilisons le vocabulaire descriptif proposé par Matthews (1974). Un  est un signe dont le signifié est un contenu syntaxique et sémantique Les notions de classe flexionnelle  et le signifiant est un  . Le mot forme est la réalisation d’un ensemble de propriétés morphosyntaxiques, c’est à dire qu’il est fléchi. Il constitue une unité phonologique de surface. Un  est une unité lexicale abstraite. Il représente le lien entre un ensemble maximal de mots formes qui ne dièrent entre eux que par la flexion.

On le représente généralement par une    conventionnelle (le nominatif pour les noms latin, l’infinitif pour les verbes français) notée en petite capitales. Les   sont des paires d’attributs (catégories) et de valeurs. Par exemple, le genre, le nombre ou le temps sont des attributs, et le féminin, le pluriel ou le passé sont respectivement des valeurs possibles de ces attributs. Nous notons souvent ces propriétés par leur seules valeurs, par exemple :  ou . Il existe deux principaux sens du mot  dans le contexte de la morphologie flexionnelle, présentés comme suit par Carstairs-McCarthy (1991, p. 639) : Nommons la notion abstraite « paradigme1 » et la notion plus concrète « paradigme2 » et définissons-les comme suit : PARADIGME1 : l’ensemble de combinaisons de propriétés ou traits morphosyntaxiques (ou l’ensemble des ”cases”) réalisées par les formes fléchies des mots (ou lexèmes) pour une classe de mot donnée (ou catégorie, ou classe de lexème) dans une langue donnée. PARADIGME2 : l’ensemble de réalisations flexionnelles exprimant un PARADIGME1 pour un mot (ou lexème) donné dans une langue donnée. 1 Suivant Carstairs-McCarthy, nous nommons  les ensembles maximaux de propriétés morphosyntaxiques réalisés par des mot formes. Carstairs-McCarthy s’appuie ici sur la notion de , dont nous montrerons qu’elle n’est pas une donnée de l’analyse mais constitue elle-même une forme d’analyse. 

Paradigme de flexion

définitions 37 cases pour lesquelles un lexème se fléchit, et le  , l’ensemble de mots-formes fléchis d’un lexème. Lorsque deux lexèmes partageant le même paradigme abstrait utilisent des contrastes formels exactement parallèles pour distinguer les cases, on dit qu’ils partagent le même  . La notion de Carstairs-McCarthy de PARADIGME2 fondée sur les réalisations affixales est donc une façon de rendre compte d’un paradigme type. Dans les perspectives Mot et Paradigme, chaque paradigme type est souvent illustré par le paradigme concret entier d’un lexème par type, nommé  . Lorsque le contexte rend l’interprétation non ambiguë, nous parlons parfois simplement de  pour désigner l’une ou l’autre de ces notions.

Les classes flexionnelles dans les analyses constructives

Les  , souvent nommées déclinaisons pour les noms et les adjectifs et conjugaisons pour les verbes, sont un outil récurrent dans la description des paradigmes de flexion. Aronoff (1994, p. 64) en propose la définition suivante : « Une classe flexionnelle est un ensemble de lexèmes dont les membres sélectionnent tous le même ensemble de réalisations flexionnelles 2 ». Carstairs-McCarthy (1994, p. 639) propose une définition très similaire : « un ensemble de mots (lexèmes) présentant le même paradigme2 dans une langue donnée 3 ».

Nous illustrons ces définitions par les douze paradigmes types de noms latins masculins présentés dans le tableau 1.2, tels qu’ils sont présentés par Stump et Finkel (2013). Dans ce tableau, les paradigmes types sont représentés sous la forme de réalisations suffixales. Dans cette table, chaque ligne représente une classe flexionnelle distincte. Ces classes sont habituellement présentées à travers le paradigme concret entièrement fléchi d’un lexème exemplaire par classe. Nous indiquons la forme de citation de ces lexèmes sur chaque ligne. Suivant ces définitions, un système flexionnel s’organise en classes dès lors qu’il existe au moins deux lexèmes qui n’utilisent pas la même réalisation pour au moins une case. Blevins (2006) nomme  les analyses morphologiques fondées sur un lexique et une grammaire formelle, et qui visent à construire les formes observées à partir d’éléments abstraits ou plus petits.

Dans ce cadre, le problème posé par les classes flexionnelles est celui de l’affectation des règles (ou des morphèmes) aux lexèmes (ou radicaux) correspondants : s’il existe plusieurs types de paradigmes concrets distincts exprimant le même paradigme abstrait, comment associer correctement chaque lexème avec les réalisations appropriées ? La solution consiste généralement à nommer chaque classe (par exemple « Première déclinaison » ou « 1 »), et à étiqueter les entrées lexicales pour leur affecter l’une de ces classes (Chomsky 1965 ; Matthews 1965). Aronoff (1994) décrit ainsi cette solution : « L’entrée lexicale du nom doit don

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