La mort fœtale in utéro se définit par tout décès fœtal avant la mise en travail,survenant après 22 semaines d’aménorrhées. A Madagascar la MFIU est fréquente. Son incidence est de l’ordre de 5,22 % en 2011 dans l’HUGOB [1].
Chaque personnel travaillant au sein de la maternité est donc susceptible de faire face à ce problème. C’est une situation traumatisante pour la patiente et toute la famille. Elle entraîne chez la mère un chagrin intense, complexe, persistant avec risque de séquelles psychologiques comme le deuil compliqué et l’Etat de Stress Post-Traumatique [2]. Il est donc primordial de bien prendre en charge ces femmes. Une très forte corrélation existe entre séquelles psychologiques et modalités d’accompagnement de la MFIU [3]. Or souvent, les personnels soignants ne sont pas prêts à affronter la mort, puisque la maternité est un lieu où l’on attend un évènement heureux, la mise au monde et l’entrée à la vie d’un nouveau-né pour les parents. De plus, ces personnels ne sont pas formés à faire face à la mort, ni dans le cursus universitaire ni dans la pratique hospitalière.
LA MATERNITE
LA MATERNITE : Lieux
Les maternités sont des lieux de santé assurant le suivi de la grossesse, l’accouchement et les suites de couche de la femme enceinte ou parturiente [4].
A Madagascar, 4 sortes de centre de santé s’occupent de la maternité à savoir le Centre de Santé de Base Niveau I et II (CSB I-II), les Centres Hospitaliers de District II (CHD II), le Centre Hospitalier de Référence Régional (CHRR) et le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) [5].
↪︎ Le CSB I : est un établissement sanitaire de 1er contact avec les malades qui se situe au niveau de chaque fokontany dans les grandes agglomérations. Il s’occupe principalement des vaccinations et des soins de santé de base, mais également des soins obstétricaux pour les CSB I tenus par des sages-femmes. L’administration de cet établissement est assurée par un personnel paramédical (infirmier, sage-femme ou aide-soignant).
↪︎ Le CSB II : est également un établissement sanitaire de premier contact avec les malades. Il distribue les soins obstétricaux essentiels outre les soins de santé de base. Il est assuré par un médecin.
↪︎ Le CHD II : c’est un centre sanitaire de référence de 1er recours pour les patients si leurs cas ne peuvent pas être traités au niveau des centres de santé de base. Il prodigue les soins obstétricaux complets et les chirurgies d’urgences. Le personnel est composé d’un chirurgien, d’un réanimateur, d’un assistant chirurgien, d’une infirmière, d’un anesthésiste et des agents paramédicaux.
↪︎ Le CHRR : est un centre de santé de 2ème recours pour les patients. Il présente des similitudes avec le CHRD II où s’effectuent des chirurgies d’urgence et des soins obstétricaux complets. Les personnels sont composés d’un chirurgien, d’un réanimateur, d’un assistant chirurgien, d’une infirmière, d’un anesthésiste et d’agents paramédicaux.
↪︎ Le HU : est un centre de 2ème référence pour le patient. Les soins dispensés et les services spécialisés y sont complets. Il est également destiné aux consultations externes de référence et aux examens complémentaires en vue de confirmer un diagnostic mais aussi de la conduite à tenir pour les actes médicaux et chirurgicaux spécialisés des cas graves et complexes.
LA MATERNITE : Etat
C’est l’état dans lequel se trouve une femme lorsqu’elle met un enfant au monde (le fait d’être mère). Autrement dit, c’est le fait de porter et de donner naissance à un enfant, c’est-à-dire la grossesse et l’accouchement .
Elle constitue également le lien de parenté entre une mère et son enfant.
GENERALITES SUR LA MORT
DEFINITIONS
La mort biologique
C’est la cessation définitive de toutes les fonctions biologiques de la vie. Elle résulte de l’incapacité permanente d’un organisme à résister aux modifications imposées par son environnement.
Définition médicale de la mort
Les signes négatifs de la vie se définissent cliniquement par l’arrêt cardiocirculatoire et respiratoire, l’abolition totale de la conscience et de la sensibilité, l’aréflexie, la perte du tonus musculaire et le refroidissement du corps.
Le décès
Dans la plupart des cas, le décès est constaté par un médecin par des signes cliniques caractérisant un arrêt cardio-circulatoire prolongé. Cela peut être un échec des tentatives de réanimation cardio-pulmonaire par une équipe médicale ou bien la constatation par un médecin généraliste à domicile pour une personne que l’on sait en fin de vie (personne âgée ou bien souffrant d’une maladie diagnostiquée). Le médecin remplit un certificat de décès comprenant la date et l’heure de la constatation, l’identité de la personne décédée, les causes suspectées et l’absence de contre-indications à une inhumation ou une crémation .
Définition médico-légale
La mort est le moment où le corps commence à se décomposer. Médicalement, certains états mènent irrémédiablement à la mort, alors même que les cellules du corps continuent à vivre. C’est le cas de la mort cérébrale. Cependant, une minorité de personnes subissant une mort cérébrale n’en sont pas mortes. On considère qu’elles étaient en expérience de mort imminente .
La mort cérébrale ou mort encéphalique
La mort encéphalique est le coma dépassé ou coma stade IV, et opère une remise en question des critères habituelles définissant la mort comme une destruction irréversible de l’encéphale, une persistance d’un rythme cardiaque, d’une circulation sanguine et d’une oxygénation, rendant viables les organes autres que le cerveau, d’où une possibilité de don d’organes et de tissus .
HISTORIQUE
Au début du XXème siècle, la mort est décrite comme un phénomène progressif qui se déroule en trois phases :
➤ La mort apparente qui est la vie sous des formes de mort réelle et/ou la syncope prolongée avec circulation sanguine et activité cardiaque faible mais réelle
➤ La mort relative qui est un état de mort clinique
➤ La mort absolue qui fait suite à la mort relative mais de façon insensible et progressive, entraînant des lésions irréversibles des organes et des tissus.
En médecine, auparavant la mort se définissait par l’arrêt circulatoire et depuis le 24 avril 1968 (circulaire Jeameney), c’est la mort cérébrale qui définit la mort de l’homme. Cette mort doit être confirmée par la démonstration de l’arrêt circulatoire cérébral et un électroencéphalogramme plat. On peut encore donc respirer et être mort. Cette évolution est essentielle à connaître par rapport à la pratique des dons d’organes .
INTRODUCTION |