La sériciculture et la filière soie
Définitions
La moriculture est la méthode de multiplication, de plantation, de coupe ainsi que d’entretiens des mûriers (1) C’est donc la base de la sériciculture puisque pour tout élevage de vers à soie, il est indispensable d’assurer la suivie de son alimentation. La sériciculture est l’élevage des vers à soie. Ceux-ci sont nourris avec des feuilles de mûriers, en vue d’avoir des cocons frais dont les fils, une fois dévidés constituent la soie grège. (Auteur) La soie est un fil fin et brillant secrété par les chenilles dites vers à soie afin de permettre à leurs larves de construire un abri résistant et inviolable (cocon) pendant leur transformation en papillon .
Historique
Il est très difficile de déterminer la date exacte de la découverte de la soie, mais son utilisation remonte à 4500 ans environ. La légende veut que ce soit la princesse chinoise du nom de Xi Linshi qui la première aurait dévidé un fil de soie à partir d’un cocon tombé dans sa tasse de thé. Ce dont on est certain, c’est que les Chinois, grâce à une observation et une recherche minutieuses, ont réussi à domestiquer le ver à soie. Les Chinois ont gardé le secret de la production de la soie qu’ils menaçaient de mort quiconque l’aurait dévoilé. Ce n’est que quelques 3000 ans plus tard que Byzance a appris le secret et la soie a commencé à pénétrer à l’Occident.
Dès le XIIème siècle avant JC, la soie était mentionnée dans certains des plus anciens textes rédigés en Chinois. C’est dans le domaine des vêtements de luxe qua la soie a trouvé ses premières utilisations en Occident et jusqu’à ce jour, la soie a toujours porté cette image de luxe. Les anciennes routes de la soie qu’empruntaient les longues caravanes étaient le vecteur de la pénétration de la soie en Occident, bien avant que la sériciculture ne fut introduite dans le sillage des conquêtes arabes au Moyen-Orient, en Afrique du nord et en Espagne. A partir de ce moment-là, le monopole chinois de la production de soie s’est progressivement effrité au fur et à mesure que d’autre pays devenaient de plus en plus autosuffisants en matière première. Dès la fin du XIXème siècle, le Japon, qui avait réalisé d’énormes progrès dans la maîtrise des maladies du ver à soie, la sériciculture et le contrôle de qualité, commençait déjà à exporter des quantités considérables de soie grège en Europe et aux Etats-Unis.
La situation d’aujourd’hui est très différente. La rapidité de l’industrialisation japonaise est allée de pair avec le déclin de sa sériciculture. Dans les années suivant la révolution communiste, la Chine a déployé des efforts considérables pour rattraper son retard à tel point qu’en 2003, sa production de soie grège dépasse 70% de la production mondiale. Dans un certain sens, la boucle est fermée, car le premier pays producteur est redevenu le principal pays producteur, non seulement de matière première mais également de tissus, de vêtements et accessoires.
Madagascar dispose d’une longue tradition séricicole. Déjà avant Andrianampoinimerina, les vers à soie sauvage « landibe » ont été exploités pour le tissage des « lambamena » ou linceuls afin d’honorer les morts. La sériciculture mûrier, production de « landy », a été introduite vers 1850 sur les hauts plateaux.
Situation actuelle et enjeu du développement de la filière
Situation actuelle et problématiques
Le port du « lamba » est un moyen d’exprimer, pour beaucoup de nationaux, l’identité malgache. Si traditionnellement, la soie était utilisée pour le tissage des «lambamena », des « lamba » et des vêtements d’apparats des nobles, de nos jours, nombre de stylistes de mode œuvrent pour la valorisation de cette matière notamment dans les créations destinées à l’export. Par son côté fortement artisanal, le travail de la soie malgache présente une authenticité et originalité qui pourraient constituer un atout pour le marché d’exportation.
Deux sortes de soie existent à Madagascar : l’une est fabriquée à partir de l’élevage du ver à soie dont le nom scientifique est Bombyx mori, et l’autre par le Borocera Madagascariensis, ver à soie sauvage endémique à Madagascar vivant dans l’arbre de tapia. La sériciculture est assurée par des petits exploitants agricoles, elle est encore faiblement productive. Cependant, après le désengagement de l’Etat de ses fonctions d’appui, de nouveaux opérateurs émergent. Le travail de la soie s’achemine maintenant vers une relance de la filière.
D’après le contrat de désengagement de l’Etat avec les organismes privés, ces dernières devraient assurer la continuité des activités que l’Etat a cédées. Ces organismes auraient la tâche de fournir aux paysans la graine ou les œufs des vers à soie à des prix abordables. Ils devraient encadrer aussi les paysans dans leur exploitation. Or, ces organismes n’arrivent pas à satisfaire les quantités de graines que les paysans demandent. De même, ils n’ont pas assez de personnel pour encadrer les paysans; alors, les paysans sont contraints de mener une exploitation artisanale et rudimentaire.
Par ailleurs, le problème foncier constitue également un obstacle majeur pour promouvoir la sériciculture. En effet, les paysans ne disposent pas de surfaces suffisantes pour la culture des mûriers Or, la taille de l’exploitation dépend essentiellement des surfaces cultivables : Si on veut élever 400 cellules de vers à soie, il faut au moins 1 ha de plantation de mûrier. Mais la majorité des paysans ne disposent pas d’une telle superficie car l’acquisition de terrains domaniaux est inaccessible du fait de la lourdeur administrative.
Dans sa politique, l’Etat joue un rôle prépondérant pour l’encadrement et la vulgarisation des techniques nouvelles aux paysans. Pour le moment, l’Etat est dans la phase de préparation des ces fonctions et des ces axes stratégiques, mais on attend toujours leur application.
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