Les étudiants en troisième année au sein de la filière Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication et dans le cadre de ma licence en Communication Organisationnelle, doivent réaliser un mini-mémoire sur le modèle SEDIAC ou Stratégies d’Elaboration et de Diffusion d’une Action de Communication. Ce modèle a été mis au point par Madame Elisa RAFITOSON.
La communication est inévitable car selon Paul WATZLAVICK, l’homme ne peut ne pas communiquer.
Vivre c’est communiquer, il n’y a pas de vie personnelle ni professionnelle sans communication. Son importance est tel qu’elle nécessite une stratégie. Le modèle SEDIAC en dit long sur l’aspect complexe de la Communication. Avant d’entrer dans le vif de ce modèle faisons un bref rappel de la notion de stratégie et de l’action de communiquer.
LES DIFFERENTS ETAPES DE PRODUCTION ET DE DIFFUSION D’UNE ACTION DE COMMUNICATION
ENJEUX
« Tout comportement communicatif s’inscrit nécessairement dans un jeu porteur d’enjeux » BOURDIEU .
(Presse de l’université de QUEBEC, tiré de la « Communication en congrès »).
Nous ne communiquons pas seulement pour transmettre ou recevoir des informations, mais aussi parce que nous sommes poussés par certains motifs, désireux d’atteindre certaines buts et, plus largement, pour maitriser certains enjeux.
Ainsi, il est donc important de connaître les enjeux avant d’établir une action de communication. Il faut alors savoir ce qui est mis en jeu, ce que l’on a à perdre ou à gagner. L’enjeu représente ce que chaque acteur de la communication cherche à gagner dans la situation de communication, c’est ce qui est mis en jeu.
Voici les enjeux selon Mucchielli :
• Enjeux informatifs : L’enjeu informatif ne se limite pas juste à informer. Il est beaucoup plus complexe que cela. Il est classé parmi les enjeux opératoires.
• Enjeux de positionnement d’identité : Ici, l’enjeu consiste pour l’individu de défendre sont statut ou sa place dans l’action de communication. L’enjeu identitaire est le moment où l’on engage l’image de soi à travers la communication. Il fait partie des enjeux symboliques.
• En jeux d’influence : Faisant partie à la fois des enjeux symboliques et opérationnels, ici, l’enjeu est déterminé par l’importance de l’influence qu’un individu peut exercer sur un autre afin de le faire adhérer à son point de vue. La communication s’établie donc par un processus d’influence afin d’influencer l’autre.
• En jeux relationnels : Classés parmi les enjeux symboliques, ici, l’enjeu est de réussir la communication, notamment en respectant un cadre de référence. La communication est le passage obligé pour entrer en relation avec autrui.
• Enjeux normatifs : Les enjeux sont classés à la fois parmi les enjeux symboliques et opérationnels, ici, ce qui est en jeu est la mise au point et le respect des règles qui régulent la relation entre l’individu et son environnement.
D’autre part, on a aussi les enjeux symboliques qui se réfèrent à la notion d’image et de notoriété et les enjeux opératoires qui renvoient aux manifestations effectives.
Analyse de la situation de communication
Dans la compréhension d’une communication, la situation gouverne la communication. Ainsi, pour aboutir à une communication satisfaisante, il faut tenir compte de la situation d’où la nécessité d’un modèle scientifique permettant de décrire tout situation de communication.
Selon le modèle SPEAKING
Le modèle SPEAKING nous propose huit paramètres :
Le premier paramètre ‘‘ S’’ ou Setting porte sur l’étude du cadre dans lequel se fait la communication et inclut le cadre physique et socioculturel.
• Grâce aux grands types de lieu (situation de type formel où il y a un certains nombres de contraintes mais qui ne sont pas de contraintes langagières et la situation de type informel où aucun contrainte particulière n’existe pas mis à part les contraintes langagières), on peut distinguer la communication de type formel (élaboré) de la communication de type informel (courant, familier, grossier).
• Le moment : La vie en société se subdivise toujours en moments, il convient de ne pas mélanger les moments et d’utiliser les types de communication convenable. De ce fait, on a la distinction entre la communication opportune et la communication inopportune.
Le cadre socioculturel nous amène à la notion de domaine. Une société est structurée en domaine comme le domaine professionnel, familial ou encore éducatif.
Le paramètre ‘‘P’’ ou Participants permet de repérer tous ceux qui participent directement ou indirectement à la communication ainsi que les caractéristiques immédiates des participants eux-mêmes.
Les différents types de participants sont :
– Participant allocutaire, celui qui est effectivement ciblé par celui qui communique et le participant non-allocuteur, celui qui ne participe pas à la communication.
– Participation ratifié (quelqu’un à qui l’on ne s’adresse pas mais qu’on accepte la présence) et participant non-ratifié (on n’accepte pas la présence voire même l’ignorer).
On peut distinguer cinq caractéristiques du participant :
a. L’importance numérique des participants :
Elle est très variable mais on distingue trois cas :
→ La communication interpersonnelle ou interindividuelle
→ La communication de groupe. Ici, on peut avoir :
o Individu => groupe
o Groupe => individu
o Groupe => groupe .
b. La répartition :
Elle permet de distinguer deux types de communication :
→ La communication unilatérale qui est une communication qui va dans un sens. Elle concerne surtout les médias dans la mesure où la communication, rétroactions sont limités.
→ La communication réciproque qui est une communication qui renvoie au schéma circulaire de la communication qui est le schéma le plus fréquent.
c. La notion de présence et de non-présence
• Présence où les participants sont en situation de face-à-face. E. GOFFMAN a travaillé sur la situation de face-à-face, pour lui, il s’agit d’une situation où l’on se trouve dans une situation de présence physique immédiate ce qui implique que l’on peut à la fois s’entendre et se voir.
• Non-présence où les participants ne se trouvent pas en situation de face-à-face, c’està-dire que l’on ne peut pas s’entendre ni se voir ce qui fait que l’on va être obligé de faire appel à un medium (un intermédiaire). Ici, il est important de savoir faire la distinction entre la communication médiatisée qui nécessite l’utilisation d’un medium de la communication médiatique qui nécessite l’utilisation des masses médias.
d. La distinction entre la communication individualisée et la communication anonyme
• La communication individualisée ou personnalisée est une communication que l’on qualifie de privée dans la mesure où il existe des relations personnelles entre deux individus. Ces relations peuvent se manifester dans la communication.
• La communication anonyme ou publique où la communication consiste à entretenir une relation personnelle. One ne doit pas manifester ses relations dans la communication.
e. Les relations des participants :
Selon LINTON, on a deux composants :
– Le statut qui est la place occupée dans un ensemble ou structure donné.
– La fonction qui est le rôle assumé par l’individu en question mais toujours au sein du système ou de l’organisation concerné.
Ends correspond aux finalités de la communication if (aux objectifs) c’est-à-dire aux différentes fonctions de la communication.
Le paramètre suivant se réfère aux Acts, c’est-à-dire les actions de communications proprement dites. Elles renvoient aux rituels de communication qui permettent de distinguer deux types de communication : la communication ritualisée (avec des étapes à suivre) et la communication non-ritualisée (présence de formules consacrées).
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