Dans les pays en voie de développement, l’instabilité des taux de changes constitue un phénomène économique courant. Cette instabilité se traduit toujours par une dépréciation systématique de la monnaie nationale du pays, surtout depuis l’adoption généralisée du régime de change flottant. Madagascar n’en fait pas exception car depuis le mois d’avril 1994, le régime de change fixe a été abandonné et le taux de change est désormais déterminé par le marché des devises. Toute déséquilibre négatif de la Balance des Paiements se répercute systématiquement sur la valeur externe de la monnaie nationale et le risque de la variation peut être à l’infini.
A Madagascar, comme dans tous les pays en voie de développement, l’objectif principal du Gouvernement est de réaliser une croissance économique, si possible à deux chiffres. Un objectif qui donne une priorité à la croissance en premier lieu et à la stabilité de prix en second lieu.
L’EVOLUTION DE LA POLITIQUE DE CHANGE ET DES TAUX DE CHANGE A MADAGASCAR
La politique de change à Madagascar a suivi le cours de la tendance sur la scène internationale à propos de l’abandon des changes fixes au profit des changes flottants. Pour les pays européens, cet évènement a commencé au début des années 1970 lorsque le dollar commençait à ne plus être convertible. A Madagascar, le passage au change flottant en Avril 1994 a été marqué par une dépréciation de plus de 100 % du Fmg qui est passé de 300 Fmg le Franc Français à 700 fmg environ. L’instabilité est devenue courante et elle était liée à un déséquilibre externe dû à une valeur des importations toujours supérieure à celle des exportations. La déstabilisation du taux de change est fréquente. Le marché des changes est caractérisé par son étroitesse et l’insuffisance des intervenants. L’intervention de la Banque Centrale de Madagascar (ou BCM) sur ce marché des changes ou marché interbancaire des devises sont ainsi très limitées dans le nouveau régime de change car c’est le marché qui assure la régulation.
Historique de la politique de change à Madagascar
L’histoire de la politique de change à Madagascar portera sur la présentation de l’évolution de la politique de change de la BCM selon le régime de change adopté.
Régime de change fixe
Le régime de change fixe a été adopté par tous les pays jusqu’au début des années 70. Madagascar adoptait ce régime de change fixe en 1973 jusqu’en 1994 période à laquelle le régime libéral occupait de plus en plus de place introduisant la libéralisation des changes. Le régime de change fixe a été caractérisé par deux périodes distinctes selon le type de système de cotation.
De 1973 à 1982 : système de cotation appliquée
Dans ce système de cotation appliquée, depuis la sortie de la zone franc en 1973, il y avait fixité de la parité de Fmg vis à vis du devise pivot Frf. La BCM assurait toute la gestion des devises à Madagascar, elle est la seule gestionnaire des devises. Les banques primaires devaient lui céder leurs recettes en devise afin d’être payé en Fmg.
De 1982 à1994 :système de cotation administré
Jusqu’en 1991 c’est la BCM qui assure la gestion des devises. Ce système de cotation administré consiste à calculer la valeur du Fmg à partir d’un panier de devise comprenant les monnaies des 5 pays qui sont : le Frf, d’Usd, Dem, le Gbp et Jpy. Les cours varient en fonction de l’évolution des opérations commerciales avec ces cinq pays propriétaires des devises composant le panier.
Régime de change flottant
Jusqu’en 1994, la forme retenue a été donc la parité glissante accompagnée par des dévaluations périodiques . Suite à cette dévaluation, il ne restait plus qu’à décider si l’on allait confier à la Banque Centrale de continuer sa gestion du taux de change tout en cherchant un nouveau taux d’équilibre ou bien si l’on allait confier au m0arché la détermination du taux. Le mois de Mai 1994 le Gouvernement en place a opté pour le flottement libre du Fmg. Le MID a été institué. Le taux de change du franc Malagasy a été déterminé par l’interaction de l’offre et de la demande sur ce marché. L’intervention de la Banque Centrale de Madagascar se traduit par la surveillance de ce marché. La Banque Centrale intervient aussi en tant que participant.
Depuis 1995, dans le cadre des mesures de la libéralisation des changes, l’ouverture de bureaux de change est autorisée sur le territoire Malagasy. L’exercice de l’activité de ce bureau de change est subordonné à l’obtention d’une licence délivrée par la commission de supervision bancaire et financière. Les bureaux de change sont tenus de constituer en compte bloqué auprès de la Banque Centrale un dépôt minimum de garantie productif d’intérêt.
Suite à ces mesures de la continuité de la libéralisation du commerce internationale, le marché interbancaire des devises a été créé pour motiver les exportateurs à rapatrier leurs recettes en devises. Depuis 1996, les opérateurs économiques peuvent garder une certaine proportion de leurs recettes d’exportation en compte en devises auprès des banques locales suivant le délai d’effectif du rapatriement. Ce qui reste doit être destiné à être cédé sur le MID. La libéralisation des changes a été renforcée par la libéralisation des transactions courantes avec l’étranger et par le SILI .
Pendant cette année 1996, Madagascar s’engage à assurer la convertibilité du Fmg pour toutes transactions courantes. Décision pour laquelle le gouvernement entend poursuivre une politique libérale dans les échanges internationaux du pays accompagné par diverses dispositions réglementaires des changes favorable à l’entrer des devises.
L’apparition de la crise d’élection présidentielle en 2002 a fait bouleversé la situation de change. Le MID ne fonctionne plus. IL y a le déséquilibre naissant de la balance des paiements suite à l’instabilité politique et économique du pays. Cette crise sociale a amplifié la dépréciation du Fmg. Ainsi pour remédier à cela, le gouvernement en place en 2003 a décidé de supprimer les taxes des produits importés pour corriger et relancer l’économie.
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