Les défis pour un marché du travail equilibré

A l’instar des autres pays pauvres du continent africain, Madagascar connait elle aussi de nombreuses imperfections de son marché du travail. Ces imperfections sont d’origine diverse et concernent pour l’essentiel la structure même de la société malgache. La population est majoritairement jeune et avec 40% des enfants de moins de quinze ans; l’offre de travail tend de ce fait à ne pouvoir s’ajuster automatiquement avec la demande de travail. Réfutant ainsi la théorie des néoclassiques soutenants que «l’offre crée sa propre demande». D’autre part, les conditions sanitaires précaires et le bas niveau d’instruction de bon nombre de Malgaches se combinent pour détériorer davantage la qualité de la main-d’œuvre nationale, expliquant les écarts de salaire des travailleurs malgaches et ceux des pays développés. Les crises politiques et la pauvreté persistante favorisent le sous emploi des actifs et l’attraction de plus en plus forte vers le secteur informel.

Les modèles théoriques d’équilibre du marché du travail

L’analyse du marché du travail et de son équilibre constitue une des problématiques chères aux théoriciens économiques. Les auteurs néoclassiques en l’occurrence Keynes luimême s’intéresse au fonctionnement de ce marché particulier et cherchent à définir les facteurs permettant son équilibre. Le modèle néoclassique en particulier privilégie l’approche microéconomique et prône le principe de la rémunération des facteurs de production à concurrence de leur productivité marginale.

Offre et demande de travail

L’analyse en concurrence parfaite

a-L’offre de travail
L’offre de travail peut être déterminé en considérons la situation suivante. Supposons que le consommateur procède à un arbitrage entre le temps alloué au travail et celui alloué au loisir. A l’équilibre, le TMS travail-loisir est égal au taux de salaire. L’augmentation du taux de salaire engendre ainsi deux effets: un effet revenu et un effet de substitution. En deçà d’un salaire plancher (w*), l’offre est décroissante (est dite Backward-Bending , Hanoch 1965) car les conditions de travail sont pénibles et les rémunérations proposées n’arrivent pas à effacer la souffrance endurée par les travailleurs. L’effet revenu l’emporte sur l’effet substitution et le consommateur demandera davantage de loisir que de revenu. Au delà de w*, c’est l’effet substitution qui prédomine. Le travail étant moins pénible et les rémunérations intéressantes, le consommateur sera beaucoup plus incité à travailler. L’offre de travail est alors croissante.

b-La demande de travail
La détermination de la demande de travail fait intervenir quant à elle l’hypothèse de capital fixe et de capital variable. L’hypothèse de capital fixe suppose une analyse de courte période. La courbe de demande de travail est décroissante par rapport au taux de salaire. Et elle se confond avec la portion de la courbe de productivité marginale située en deçà de la courbe de productivité moyenne.

L’hypothèse de capital variable se base sur une analyse de longue période. Dans ce cadre, la combinaison productive est sensible à la variation du taux de salaire. Ce dernier comme dans le cas de l’offre génère également deux effets: effet de substitution et de production. La conclusion suivante mérite alors d’être observée: la rémunération de tout facteur dépend de l’importance de son utilisation. Cela veut dire que plus l’emploi d’un facteur est important, plus sa rémunération sera grande. Et inversement dans le cas ou l’emploi du facteur est faible. Par ailleurs le progrès technique visant à améliorer la productivité d’un facteur favorise l’emploi de ce facteur.

Equilibre sur le marché du travail

En raisonnant en termes globales, c’est-à-dire en agrégeant les offres et demandes individuelles, l’offre collective de travail est une fonction croissante du salaire (ici, c’est l’effet de substitution qui prédomine par rapport à l’effet revenu) tandis que la demande collective est une fonction décroissante du taux de salaire. Dans cette optique, l’équilibre s’obtiendra au point d’intersection des courbes d’offre et de demande. Cet équilibre présente les caractéristiques suivantes :

❖ C’est un équilibre de concurrence pure et parfaite: avec le postulat de la parfaite rationalité des acteurs sur le marché et la flexibilité du taux de salaire. Par ailleurs, aucun des acteurs aussi bien l’employé que l’employeur ne peut influencer le marché.
❖ C’est un équilibre de plein emploi: et on retrouve ici «La loi des débouchés de J.B.Say» qui soutient que «l’offre crée sa propre demande». Il ne peut donc y avoir de chômage sauf dans le cas où l’on refuse de travailler.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: Analyse des imperfections du marché du travail malgache
Chapitre 1- Les modèles théoriques d’équilibre du marché du travail
Section 1- Le modèle néoclassique de base
Section 2- Le modèle keynésien de base
Chapitre 2- Le marché de l’emploi malgache
Section 1- Les différentes caractéristiques du marché du travail malgache
Section 2- Les différents déterminants du nombre des actifs
DEUXIÈME PARTIE: Les politiques à adopter pour corriger les imperfections du marché du travail malgache
Chapitre 1- Les politiques visant à améliorer les conditions de travail
Section 1- Politiques orientées vers la demande de travail
Section 2- Les politiques orientées vers l’offre
Chapitre 2: Les politiques visant à améliorer l’environnement du travail
Section 1- Le renouveau de l’environnement du travail
Section 2- Synthèse
I- Analyse critique de la PNE
II- Recommandations
CONCLUSION

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