Des études sur les facteurs de la longévité de l’être humain intéressent plusieurs chercheurs depuis des années, et les résultats ont exprimé que la longévité d’un individu pouvait être programmée par des facteurs génétiques (ROSE, 1994). Cependant la détermination des composants héréditaires de la longévité reste encore à débattre. En plus l’espérance de vie est aussi très variable selon les pays, 83,51 ans en Andorre (entre la France et l’Espagne) contre seulement 32,23 ans au Swaziland, celle de Madagascar est de 62,14 (CIA World Factbook, 2007). Cette constatation a orienté des chercheurs à travailler sur la recherche d’autres facteurs qui pourraient être responsables de cette variabilité car les études des gènes sont encore incomplètes. Les facteurs environnementaux ont aussi des effets sur la durée de vie d’un être. La nourriture est un des facteurs les plus importants (HELENE HURET, 2009). Le vieillissement réussi à l’échelon individuel garantit une durée de vie longue, et il est possible de retarder la perte des réserves fonctionnelles et l’entrée dans la fragilité par le biais de l’alimentation. Ainsi, la nutrition joue un rôle très important sur la santé et la longévité d’un individu car elle est la clé principale de notre existence. Pour avoir un vieillissement en bonne santé, l’exploitation du rôle de la nourriture semble bénéfique et plus facile à appliquer que l’exploitation des facteurs génétiques (BJELOVIC et al, 2008). C’est dans ce cadre que nous avons voulu étudier la relation entre la nutrition et la longévité en prenant le cas de Mahajanga.
CONTEXTE GENERAL DE L’ETUDE
Longévité
La longévité est une durée particulièrement longue d’une vie, c’est-à-dire la durée d’existence d’un objet ou d’un être vivant ; cette durée de vie est variable suivant l’espèce. La longévité de l’être humain semble programmée aux alentours de 120 ans .
La durée de vie d’une personne est variable et semble être divisée en quatre parties s’il n’y a pas d’accident : le premier âge où elle est née et apprend à s’adapter ; le deuxième âge où elle est mature tant physiquement que psychiquement ; le troisième âge qui correspond à une longue période marquée par une vie parfaitement active et indépendante ; et le quatrième âge avec la perte d’autonomie physique et ou psychique nécessitant une aide quotidienne ou un emplacement en institution (BOURLIERE, 1982).
La longévité d’un individu est calculée depuis sa naissance jusqu’à sa mort. La mort indique la fin de la durée de vie d’une personne, elle est provoquée en général par des maladies graves que l’organisme ne peut plus supporter. Les enfants et les personnes âgées sont les plus vulnérables aux maladies. Dans les pays en voie de développement, les carences nutritionnelles provoquent surtout le décès des enfants et des personnes âgées. Par contre, dans les pays développés, les excès nutritionnels touchent surtout les personnes âgées (KUCZSYNSKY, 1928).
Vieillissement
La vieillesse succède à l’âge mûr. C’est le stade ultime de l’être humain et est fonction de la longévité de chaque individu. C’est un processus de déclin ou de ralentissement des fonctions physiologiques et des facultés mentales au fil du temps d’un organisme vivant. C’est une période inévitable et naturelle de la vie humaine (MISHAR et al, 1984).
La vieillesse était naguère associée à l’entrée dans la soixantaine, voire avant. Aujourd’hui un premier palier du vieillissement commence vers l’âge de 65 ans lorsque la plupart des personnes ont pu quitter la vie active.
Signe de la vieillesse
On retrouve en général, chez une personne âgée, des rides, des cheveux blancs et perte de cheveux (pouvant provoquer – souvent chez l’homme – une alopécie complète ou incomplète; les uns comme les autres de ces symptômes peuvent commencer entre 40 et 60 ans).
Après 75 ans, des signes de faiblesse physiques tendent à se développer. A partir de cet âgeapparaissent souvent l’arthrite, l’arthrose, les rhumatismes, qui font perdre de leur grâce, la démarche et gestes et rendent aussi la vie quotidienne moins commode. La dépendance, ou la perte d’autonomie de la personne du quatrième âge est la mesure principale de l’état de vieillesse. Les personnes âgées sont fragiles : la fragilisation peut être d’ordre physique, mental ou moral, mais aussi économique. La fragilisation mentale comprend la maladie d’Alzheimer qui provoque une perte des fonctions mentales et des démences. (KAWAS et al, 2006).
Les effets de l’âge sur l’organisme (CLAUDE JEANDEL et al, 2004)
L’augmentation de l’âge affecte des modifications au niveau de l’organisme.
Au-delà de 50 ans, les tissus vieillissent. Les nombres des divisions cellulaires diminuent.
En vieillissant, la peau, organe de protection, imperméable, s’atrophie, perd son élasticité, et devient plus sèche et plus fragile ; l’épiderme devient plus mince et des rides apparaissent.
Avec l’âge : les taux d’hormones sexuelles baissent, le système immunitaire devient faible et les taux des sucres et de graisses saturées dans l’organisme sont en excès.
Dès 25ans, la part active des muscles ou de cœur diminue pour faire place à des tissus adipeux ou fibreux inactif. Ces phénomènes s’accélèrent après 50 ans. La capacité du cœur à s’adapter à l’effort par des battements plus rapides ou plus puissants diminue lentement avec l’âge, et les muscles perdent leur vitesse et leur puissance de contraction (1% par an). Entre 30 et 70 ans, 30% de la masse osseuse et la moitié de la masse musculaire active disparaissent.
Entre 20 et 85 ans, le cerveau perd 12% de son volume, ce qui entraine une coordination motrice affaiblie, une diminution des fonctions d’apprentissage et de stockage de la mémoire des faits nouveaux, une baisse de l’impact des émotions sur la pensée et une altération du goût et de l’odorat. Le vieillissement du cerveau retentit sur le psychisme et les facultés mentales, et provoque des effets sur la personnalité. Cependant l’intensité de ces effets est très variable d’un individu à l’autre. L’anxiété, les troubles de la mémoire, de l’humeur ou du comportement accompagnent la dégradation des fonctions intellectuelles du très grand âge. A part la maladie d’Alzheimer, d’autres démences liées à un accident vasculaire cérébral ou à un traumatisme sont plus subites.
Les artères deviennent dures et diminuent leur élasticité et leur adaptation à l’effort ou au stress. L’hypertension, l’excès de cholestérol et les troubles immunitaires accélèrent leur détérioration.
Les sécrétions du foie, du pancréas et de l’intestin diminuent avec l’avancement de l’âge . En plus des problèmes dentaires, la digestion des aliments devient anormale. La constipation par baisse de motricité intestinale devient aussi plus fréquente.
Entre 40 et 80 ans, la moitié des néphrons des reins disparait ; par conséquent, le maintien de l’équilibre sel/eau ainsi que l’épurement du sang ne sont plus normaux. De plus, les muscles de la vessie s’atrophient et cela favorise l’incontinence.
Les évolutions de composition et de constitution corporelles qui surviennent au cours du vieillissement provoquent des changements morphologiques évidents : diminution de taille, jusqu’à 10 cm de vingt-cinq à quatre-vingt-cinq ans (tassement des vertèbres, courbure de la colonne vertébrale), diminution ou augmentation du poids. La proportion de masse grasse augmente d’abord, de l’ordre de 10 % à vingt ans, à 20 % à quatre-vingts ans (l’augmentation étant associée à une redistribution des tissus adipeux, des sous-cutanés aux abdominaux), puis elle régresse. Par contre, la masse musculaire et la masse minérale osseuse diminuent.
INTRODUCTION GENERALE |