Selon la Fédération Internationale du Diabète (FID), deux cent quatre-vingt-cinq millions de personnes étaient atteintes du diabète dans le monde en 2010, soit 6,6% de la population adulte mondiale. Le diabète est qualifié d’une véritable pandémie car sa progression est considérable. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) prévoit 438 millions de diabétiques d’ici 2030 [1]. Dans le monde, près de 90 % des diabétiques sont de type 2 [1]. En Afrique, le nombre de sujet diabétiques augmente de manière alarmante. En effet, 14,7 millions d’adultes y étaient dénombrés étant diabétiques en 2011, avec une prévalence régionale de 3,8%. Cet accroissement est dû à l’urbanisation et l’exode rural, avec adoption brutale d’un mode de vie sédentaire, modification soudaine du mode d’alimentation, et apports anarchiques de produits industriels trop gras et trop riches en glucides .
Rappels sur le diabète sucré
Définition
Le diabète sucré est un groupe de maladies métaboliques caractérisées par la présence d’une hyperglycémie chronique résultant soit d’une déficience de sécrétion d’insuline ou insulinopénie soit d’une anomalie de l’action de l’insuline sur les cellules cibles ou insulinorésistance soit de l’association des deux mécanismes.
Diagnostic
Le diagnostic du diabète peut être établi de 4 façons :
– Soit un taux d’hémoglobine glyquée (HbA1c) supérieur ou égal à 6,5%,
– Soit une glycémie à jeun supérieure ou égale à 126 mg/dL (7mmol/L) à deux reprises. Le patient doit avoir respecté, pour cela, un jeûne d’au moins 8 heures,
– Soit des symptômes classiques d’hyperglycémie associés à une glycémie à n’importe quelle heure de la journée supérieure ou égale à 200 mg/dL (11,1 mmol/L),
– Soit une glycémie supérieure ou égale à 200 mg/dL (11,1 mmol/L), deux heures après une charge orale de 75 g de glucose lors d’un test d’hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO) .
Classification
Le diabète peut être classé en :
Diabète de type 1
Ce type concerne 5 à 10% des sujets diabétiques .
Il découle d’une destruction, soit d’origine auto-immune soit idiopathique, des cellules béta-pancréatiques aboutissant à une insulinopénie absolue. Ce type de diabète peut apparaître à tout âge mais le plus souvent pendant l’enfance et l’adolescence. Le sujet souffrant d’un diabète de type 1 est insulino-dépendant à vie du fait de l’insulinopénie absolue .
Diabète de type 2
Ce type de diabète représente près de 90% de l’ensemble des cas de diabète recensés dans le monde. En règle générale, il concerne des individus d’âge moyen ou avancé, mais peut toucher également de plus en plus les enfants, les adolescents et les jeunes adultes en surpoids. On note une très forte susceptibilité génétique au développement du diabète de type 2 si bien qu’il est considéré comme une maladie héréditaire. Par ailleurs, l’âge avancé, le surpoids, la sédentarité, l’antécédent personnel de diabète gestationnel sont autant de facteurs influençant la survenue du diabète de type 2.
Le diabète de type 2 est lié à une insulinorésistance et une insulinopénie relative. L’insuline, au moins au tout début de la maladie est secrétée en excès pour combattre cette insulinorésistance. Au stade suivant, l’insulinorésistance progresse et la sécrétion d’insuline par les cellules béta-pancréatiques n’est plus suffisante pour maintenir une normoglycémie. Au stade tardif, l’hyperglycémie chronique devient toxique pour le pancréas (glucoctoxicité) lequel ne parvient plus à augmenter sa sécrétion d’insuline d’où une insulinopénie relative. Il s’ensuit alors une hyperglycémie franche et le patient devient insulinorequérent.
Son traitement, au début, doit viser à diminuer l’insulinorésistance et/ou à augmenter la sécrétion d’insuline par des modifications du style de vie et des antidiabétiques oraux. Au stade d’insulinorequérence, le traitement consiste à une insulinothérapie transitoire .
Diabète gestationnel
Le diabète gestationnel est un trouble de la tolérance glucidique conduisant à une hyperglycémie de sévérité variable, survenant ou diagnostiqué pour la première fois pendant la grossesse, quel que soit le traitement nécessaire et quelle que soit son évolution après l’accouchement. Ce type de diabète complique 3 à 6% des grossesses .
Autres types spécifiques de diabète
Ses principales causes sont : les anomalies génétiques de la fonction des cellules béta pancréatiques [MODY (Maturity Onset Diabetes of Young),], les anomalies génétiques de l’action de l’insuline (insulinorésistance de type A,…), les maladies du pancréas exocrine (pancréatites chroniques, cancers du pancréas,…), les endocrinopathies (hypercorticisme, acromégalie, …), les diabètes induits par les médicaments et les toxiques chimiques (diurétiques thiazidiques, corticothérapie,…), les infections (rubéoles congénitales, …), les formes rares de diabète d’origine auto-immune (Stiff Man syndrome,…) et les autres syndromes génétiques parfois associés au diabète (ataxie de Friedreich,…) .
Manifestations cliniques
La carence en insuline et/ou l’insulinorésistance sont responsables d’une hyperglycémie. Il s’ensuit une glycosurie à effet hyperosmotique et à l’origine d’une polyurie suivie d’une déshydratation. Cette polyurie est compensée par une polydipsie. Par ailleurs, les cellules en situation de jeûne cherchent d’autres substrats énergétiques en utilisant les acides gras à partir des graisses. Ce qui explique l’amaigrissement contrastant avec la polyphagie. Le syndrome cardinal du diabète associe donc, à un degré variable, une polyuriepolydipsie, un amaigrissement et une polyphagie .
INTRODUCTION |