Les fondements theoriques de la politique de change

Actuellement, l’ouverture de l’économie sur l’extérieur est devenue incontournable pour chaque pays. En effet, cette ouverture place au centre des relations entre pays les taux de change qui mesurent les prix des monnaies nationales les unes par rapport aux autres. Donc, ils ont acquis une importance stratégique que les politiques qui les régissent figurent parmi les grandes politiques économiques nationales. Parmi ces politiques, la politique monétaire est aussi celui qui s’intéresse de près à la monnaie nationale.

LES FONDEMENTS THEORIQUES DE LA POLITIQUE DE CHANGE

Les théories du change 

Les premières théories du change ont été élaborées dans un contexte de parité fixe et de croissance rapide du commerce international. Celles-ci ont posé comme principaux déterminant du taux de change, les échanges de biens et services et de leur prix. Avec le développement des mouvements de capitaux et de la généralisation des changes flottants, au début des années soixante-dix, un second groupe de théories a mis l’accent sur le rôle explicatif des facteurs financiers. Enfin, des tentatives ont cherché à montrer que la dynamique de change provient des interactions entre le compte courant et le compte capital de la balance de paiements donnant ainsi le taux de change d’équilibre.

La détermination du change par les biens et services 

Le taux de change et le commerce extérieur

L’approche par l’absorption
Elle repose sur l’identité nationale qui égalise la balance commerciale à la différence entre le revenu et la dépense des résidents.

Y = C + I + G + X – M donc
X – M = Y – (C + I + G ) .

Un déficit commercial s’interprète comme un excès de la dépense par rapport au revenu. La dévaluation, si elle n’est par accompagné de politique suffisamment restrictive, ne pourra à elle seule rétablir l’équilibre commercial. Elle alimentera des pressions inflationnistes qui effaceront le gain espéré en terme de compétitivité –prix.

Le théorème des élasticités critiques
En absence de comportement de marge de la part des entreprises, l’évolution des changes est intégralement répercutée dans les prix étrangers. A partir d’une situation d’équilibre du solde extérieur, une dépréciation monétaire entraîne une amélioration de la balance commerciale (dBC /dS > 0) si la somme des élasticités prix à l’exportation et à l’importation dépasse l’unité (Ex + Em > 1) .

Un effet prix, la dépréciation monétaire accroît la contre valeur en monnaie domestique des produits importés d’où une dégradation de la Balance commerciale. PmM/S ;

Deux effets volumes : le premier touche les exportations : la dépréciation abaisse les prix des biens domestiques pour les partenaires commerciaux, elles sont stimulées par un gain de compétitivité prix, le second touche symétriquement les importations, il résulte d’une baisse de la demande des produits étrangers consécutive à leur enrichissement en monnaie nationale. Les effets volumes, liés à des comportements non instantanés car affectés par des contraintes techniques en matière de révision des prix ne se manifestent qu’à l’issue de certains délais, alors que l’effet prix est immédiat. Le décalage temporel est à l’origine de laconfiguration dite « Courbe en J  » de l’évolution du solde commerciale consécutif à une dévaluation : d’abord une dégradation qui peu à peu laisse place à une amélioration avec la montée en puissance des effets volumes. Dans l’hypothèse où la balance commerciale n’est pas initialement équilibrée, la condition pour vérifier dBC/dS >0. ; TC Ex + Em – 1, où TC désigne le taux de couverture Px X/Pm M. Le retour à l’équilibre est d’autant plus difficile que l’on soit en présence d’un déficit initial important.

Certains travaux ont montré qu’en moyenne période (sur plusieurs années) il y a une relation assez stable entre taux de change et solde courant. Toute fois les rigidités des prix et des flux commerciaux rendent cette théorie inopérante pour le court terme.

La parité du pouvoir d’achat (PPA) 

Le concept de la PPA a deux applications. Conçu à l’origine en tant que théorie de la détermination du change, il est aussi aujourd’hui utilisé pour comparer les niveaux de vie entre pays.

Dans l’optique de la détermination du taux de change, le PPA est utile en ce qu’elle nous rappelle que la politique monétaire n’influe pas à long terme sur le taux de change.

La PPA a été utilisée en tant que détermination du taux de change dans les travaux de Gustav Cassel (1918). Selon Cassel, les variations de parités compensent celles du différentiel de prix entre pays.

La PPA d’une monnaie part rapport à une autre se définit, dans un premier temps, à partir de deux biens fabriqués dans chacun des pays, parfaitement substituables et librement échangés. La PPA est alors le taux de change qui égalise la valeur unitaire de chacun de deux biens.

L’hypothèse de départ est que la valeur d’une monnaie est déterminée par le montant de biens et services qu’elle permet d’acquérir, c’est-à-dire par son pouvoir d’achat interne qui évolue en raison inverse du niveau général des prix domestiques. Il y a deux versions de la PPA : la PPA absolue et la PPA relative.

La PPA absolue 

C’est la PPA dans sa forme la plus simple et la plus rigoureuse. Elle se fonde sur une version de la loi du prix unique appliquée à un panier international de biens. Cette « loi » postule que, en l’absence des coûts de transactions, les prix d’un même bien s’égaliseront dans les différents pays sous l’effet de l’arbitrage, une fois établit dans la même monnaie. Pour illustrer la loi du prix unique, posons que Pi et Pi* représentent les prix, exprimés en monnaie nationale et en monnaie étrangère, d’un produit i. (biens ou services), et E, le taux de change (défini comme le prix de la monnaie étrangère). La loi du prix unique implique donc.

La PPA relative 

Dans la version relative du PPA, on suppose que le taux de change entre deux pays finira par s’ajuster pour tenir compte de l’écart entre leurs taux d’inflation. Ainsi des pays dont les politiques monétaires poursuivent des objectifs d’inflation différents doivent s’attendre à ce que cette différence se répercute sur le taux de change. En d’autres termes, les variations relatives du taux de change se déduisent de l’écart d’inflation entre pays.

e= p – p*

Où e est la variation relative du taux de change, p et p* sont les variations relatives des prix domestiques et étrangers.

– La PPA est sans doute la théorie du change la plus connue en raison de sa simplicité. Pourtant cette approche souffre d’importantes limites.

Les limites du PPA 

Comme nous l’avons vu, la PPA suppose la vérification de la loi du prix unique, selon laquelle chaque marchandise ne peut avoir qu’un seul prix, quelque soit la monnaie utilisée pour l’exprimer or, il faut qu’il y ait un équilibre général et de concurrence internationale ce qui est loin de la réalité. En effet, l’intégration économique imparfaite dans l’économie mondiale et les biens produits sur les différents marchés ne sont pas parfaitement substituables. Ainsi, la PPA ne peut s’appliquer dans le court terme, les prix de marchandises étant bien plus inertes que le taux de change.

Néanmoins la notion de PPA a le mérite d’exciter du fait qu’elle constitue une référence de long terme pour évaluer les niveaux économiquement justifiés des taux de change.

Table des matières

INTRODUCTION
Partie I : LES FONDEMENTS THEORIQUES DE LA POLITIQUE DE CHANGE
Chap. 1 : les théories de change
1. La détermination du change par les biens et services
1.1 Le taux de change et le commerce extérieur
1-1-1 : L’approche par l’absorption
1-1-2 : Le théorème des élasticités critiques
1.2 La parité du pouvoir d’achat (PPA)
1-2-1 : La PPA absolue
1-2-2 : La PPA relative
2. Les approches financières du taux de change
2-1 : L’approche monétaire des taux de change
2-2 : Le modèle de portefeuille
3. Le taux de change d’équilibre
Chap. 2 : Contenu de la politique de change
1- La politique de change et ses objectifs
1.1 La préservation de la valeur extérieur de la monnaie nationale
1-1-1 : Les effets d’une monnaie faible
1-1-2 : Les effets d’une monnaie forte
1.2 Le fonctionnement efficace du marché de change
2- Les régimes de change : théorie et réalité
2-1 : Les modèles théoriques
2-1-1 Le régime de change fixe
2-1-2 Le régime de change flexible
2-2 : Les régimes intermédiaires
2-2-1 : Le flottement administré
2-2-2 : Le régime de parité fixe avec compensation
3 : L’enjeu du choix de régime de change
3-1: Choix d’ un régime de change et objectif de politique économique
3-2 : Contraintes externes au choix du régime de change
Chap. 3 : Les instruments de la politique de change
1 : Qu’est ce que le taux de change
1-1 : Le taux de change nominal
1-2 : Le taux de change réel
2 : les instruments
2-1 : La réglementation des changes
2-2 : Les modifications de parités
2-3 : Les interventions publiques sur le marché
Partie II- LIENS ENTRE LES POLITIQUE MONETAIRE ET DE CHANGE
Chap. 1 : La politique monétaire
1 : Les objectifs de la politique monétaire
2 : Les instruments de la politique monétaire
2-1 : La fourniture directe de monnaie centrale aux établissements de crédits
2-1-1 : La réescompte
2-1-2 : Le refinancement à l’open market
2-2: L’action sur les réserves obligatoires
2-3 : L’encadrement de crédit
Chap. 2 : Les interactions entre les deux politiques
1 : Le secteur extérieur en tant que source de création monétaire
1-1 : Le classement des relations avec l’extérieur dans les statistiques monétaires
1-2 : Les règlements avec l’extérieur et la création monétaire
1-3 : De la balance de paiement à l’accroissement des Avoirs Extérieurs Nets
2 : Effet de la politique monétaire sur la politique de change
2-1 : Effet de l’inflation sur le taux de change
2-2 : Impact sur la conduite de la politique monétaire
3 : Effets de la politique de change sur la politique monétaire
3-1 : Effet de la dépréciation sur les prix
3-2 : Impact sur la conduite de la politique monétaire
PARTIE III- LE FLOTTEMENT DU FMG ET LES POLITIQUE MONETAIRE ET DE CHANGE A MADAGASCAR DEPUIS 2000
Chap. 1 : Le passage du système de change fixe au système de change le flexible
1 : Le système avant Mai 1994
2 : L’adoption de la politique de flottement
2-1 : La création du MID
2-2 : Le fonctionnement du MID
3 : Les instruments monétaires utilisés avec le flottement du FMG
Chap. 2. : Les orientations générales des politique monétaire et de change pendant la période 2000-2003
1 : La balance des paiements et les AEN
1-1 : L’évolution de la BP (Annexe 1)
1-2 : Les Avoirs Extérieurs Net (Annexe 2)
2 : Les taux d’ intérêt et inflation
3 : L’évolution du taux de change et des opérations sur le MID
3-1 : L’évolution du taux de change
3-2 : L’évolution de transaction sur MID
Chap. 3 : Situation en 2004
1- L’évolution du cours de change
2- La hausse du taux directeur de la BCM
3- Réglementation des changes du Juillet 2004
QUELS SONT LES IMPACTS POSSIBLES DE LA HAUSSE DU TAUX DIRECTEUR, QUELLES SONT LES SCENARIOS D’EVOLUTIONS PROBABLES DU CHANGE FMG/EURO 6
Les Impact sur les entreprises
Les évolution probables du Fmg
CONCLUSION

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