L’anesthésiologie est une discipline médicale inséparable à la chirurgie. Effectivement, le rôle de l’anesthésiologiste est de faire en sorte que l’acte chirurgical soit possible et indolore. La multiplicité de ces techniques facilite le travail de l’anesthésiologiste, pourtant le choix de ce moyen à utiliser pour une intervention correspond à une attitude spécifique car il est déterminé par plusieurs facteurs : le type d’anesthésie envisagé, le type et la durée de l’intervention projetée, l’état du patient.
A l’heure actuelle, les recherches dans ce domaine de la médecine sont basées sur l’amélioration des différentes techniques pour assurer un maximum de sécurité et de confort au malade. L’anesthésie locale est l’une des techniques qu’on peut pratiquer dans la chirurgie du corps thyroïde en particulier le goitre.
HISTORIQUE
L’anesthésie a pour but de diminuer les sensations douloureuses afin de pratiquer une bonne chirurgie et de pouvoir bien traiter une pathologie quelconque. La médecine n’a cessé d’évoluer afin de conserver l’état de santé de l’être humain.
Au moyen âge, les blessés étaient abandonnés sur les champs de bataille.
Au XVIIIème siècle, Joseph Priestley (1763), passionné de chimie réussit tout d’abord à isoler le gaz carbonique, puis l’oxygène de l’air produisant ainsi le protoxyde d’Azote.
En 1810, Humphrey Davy, pharmacien reprit les travaux de Priestley sur le protoxyde d’azote ; il mit au point un ballonnet de soie, muni d’un tubulure, pour en faciliter l’usage. Michael Faraday, en 1818, préparateur en pharmacie découvrit les pouvoirs narcotiques des vapeurs d’éther.
En 1825, Henry Hill Kickman, se consacra à l’étude expérimentale rigoureuse de ces différents gaz sur l’animal. Il alla alors décrire « un état d’animation suspendue» permettant d’opérer des animaux sans aucune douleur.
En décembre 1844, Horace Welles expérimenta sur lui-même les effets du protoxyde d’azote lors d’une extraction dentaire effectuée par John Riggs. C’était un franc succès.
C’est CORNING, en 1855 qui réalisa la première anesthésie médullaire en injectant de la cocaïne dissoute dans l’eau du robinet sans aucun souci d’asepsie, entre deux vertèbres dorsales d’un chien.
Dans les années 90, Cathelin et Sicard décrivèrent l’anesthésie péridurale par voie sacro-coccygienne. C’est un Français FORESTIER qui préconisa les premières péridurales cervicales thérapeutiques en 1921.
En 1926, un traité d’anesthésie loco-régionale fut publié par Bruxellois Danis. La lidocaïne, plus puissante, d’action prolongée et moins toxique que la procaïne fut découvert par le Suédois Lofgren en 1942.
Ainsi en matière de goïtre, l’anesthésie péridurale cervicale ressort d’avantage de la prouesse technique que de l’anesthésie courante. L’espace péridurale est extrêmement réduit au niveau cervical avec le danger de ponctionner la dure mère et de blesser la moelle surtout par un anesthésiste peu expérimenté, d’où limite de cette technique anesthésique lors des thyroïdectomies, voire même abandon de cette technique.
Après publication du traité d’anesthésie loco-régionale par Bruxellois Danis, l’anesthésie locale a été utilisée pour une thyroïdectomie « à la dérobée », réalisée par induction subreptice dans la chambre d’un malade isolé dans la pénombre (01), surtout pour les goitres asphyxiques ; la rachianesthésie et la péridurale ainsi que les blocs périphériques se partagent les faveurs des chirurgiens s’opposant avantageusement à l’anesthésie générale. L’anesthésie ne peut être dissociée de l’histoire du risque anesthésique. Ce sont les décès, les complications per et post opératoires qui ont accéléré la recherche d’une technique d’anesthésie plus performante.
En 1996, vu la situation économique à Madagascar, les problèmes rencontrés lors des interventions sous anesthésie générale avec l’apparition post-opératoire de crise aiguë de thyroïdectomie (tachycardie, hyperthermie) entraînant le décès des malades, l’existence de plusieurs cas de malades ne pouvant être opérés que localement (tumeur parathyroïdienne, goitre compressif), nous avons commencé à opérer les goîtres sous anesthésie locale. C’était un franc succès.
Ainsi, la pratique de l’anesthésie locale fut rapidement répandue et semble regagner du terrain à Madagascar dans la cadre de la thyroïdectomie, ce qui permettra de mettre à l’honneur cette technique.
RAPPEL SUR LA GLANDE THYROIDE
NOTION ANATOMIQUE
LE CORPS THYROÏDE
C’est une glande à sécrétion interne, qui préside au métabolisme de l’iode, le corps thyroïde est situé à la face antéro-inférieure du cou, en avant des premiers anneaux de la trachée et des parties latérales du larynx. En forme de H, il comprend un isthme, médian, mince et étroit, de 15 millimètres de hauteur, deux lobes latéraux d’environ 6 centimètres de hauteur, piriformes et épais.
L’isthme répond aux deuxième, troisième et quatrième anneaux trachéaux ; son bord supérieur concave donne naissance à un prolongement conique qui monte à gauche de la ligne médiane, la pyramide de LALOUETTE.
LES PÉDICULES VASCULAIRES THYROÏDIENS
LE CORPS THYROÏDIEN EST IRRIGUÉ PAR LES ARTÈRES THYROÏDIENNES SUPÉRIEURE ET INFÉRIEURE. ACCOMPAGNÉES DES VEINES ET NERFS, CES ARTÈRES FORMENT DEUX PÉDICULES SUPÉRIEURS ET DEUX PÉDICULES INFÉRO-LATÉRAUX.
L’artère thyroïdienne supérieure ; branche de la carotide externe, se divise en branche externe, interne et postérieure au pôle supérieur de chaque lobe. Elle est accompagnée de veines et de nerfs vago-sympathiques abordant en pluie la pointe du pôle supérieur.
L’artère thyroïdienne inférieure ; branche de la sous- clavière, elle aborde le bord externe du lobe à l’union des deux tiers inférieurs, assez en arrière.
HALSTEAD a interdit la ligature tronculaire de la thyroïdienne inférieure qui risque de compromettre la vie d’une glande parathyroïde.
L’artère thyroïdienne inférieure est accompagnée : de veines souvent volumineuses et friables, et d’un éventail nerveux émanant du sympathique.
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