Suivi des enfants de 0-5 ans au CSMI

La malnutrition dans les pays en développement constitue la toile de fond de la morbidité et de la mortalité chez les enfants de moins de 5 ans. La forme la plus courante est la malnutrition protéino-énergétique. Mais les troubles dus à la carence en iode sont aussi des problèmes de santé publique, tout comme l’avitaminose A (1). La malnutrition atteint près de deux milliards de personne et revêt souvent un aspect chronique dans le monde. En Afrique, 31,6 millions d’enfants souffrent d’insuffisance pondérale.

LE CONCEPT DE SURVEILLANCE

Surveillance épidémiologique

Le concept de surveillance épidémiologique vient du domaine des maladies transmissibles. La surveillance était définie comme « l’activité consistant à se maintenir constamment au courant d’une situation épidémiologique donnée, pour pouvoir agir rapidement en cas d’accroissement brusque du risque épidémiologique ». La surveillance impliquait donc au départ l’idée d’action, d’intervention, au cas où le phénomène se passerait comme par exemple le début d’une épidémie (5). Par la suite, le concept a été élargi, et de nos jours il ne se rapporte plus seulement à des changements brusques, mais il recouvre aussi l’observation suivie, y compris l’appréciation initiale de la situation, l’évaluation des actions entreprises, et l’étude des facteurs causaux conditionnant la situation observée.

Selon le dictionnaire Robert le concept « surveiller » est définie de la façon suivante : « observer avec une attention soutenue, de manière à exercer un contrôle, une vérification. Suivre avec attention un travail de manière à constater si tout se déroule comme il faut ». S’il n’existe pas de différence conceptuelle entre la surveillance des situations aigues accompagnés de mécanismes d’alarme et de riposte rapide, et celle des situations chroniques observées de façon continue, il peut exister de grandes différences opérationnelles. Cependant dans les deux cas, la surveillance implique la production et la récolte de données soigneusement choisies ; leur traitement rapide, leur interprétation épidémiologique, et enfin la diffusion des résultats et des recommandations nécessaires vers la source des données aussi bien que vers le centre de décision .

La surveillance épidémiologique s’appuie sur un système de renseignements qui fait partie, à son tour d’un système plus vaste d’information-décision-contrôle. Elle n’existe qu’en fonction de décisions à prendre : il n’y a pas de surveillance pour ellemême. Il est important de souligner que les données recueillies à l’occasion d’activités de surveillance portent autant sur les opérations (le fonctionnement des services ou des programmes), que sur la situation épidémiologiques et ses facteurs déterminants.

La surveillance appliquée à la nutrition

La notion de surveillance nutritionnelle est relativement récente. Si le concept est simple, sa mise en application présente en revanche de grandes difficultés qui proviennent de : l’information, des mécanismes de récoltes et de traitement de l’information, du cloisonnement entre les secteurs d’activité du gouvernement, du coût de la récolte et du traitement de l’information.

L’information
Les renseignements dont on dispose sont souvent peu fiables, incomplets, voire inexistants. Ils arrivent souvent avec beaucoup de retard. Ils ne sont pas analysés selon la région ou le groupe à risque, et ne donnent donc pas une idée de la répartition du problème dans l’espace. Ils sont souvent ponctuels, statiques et ne reflètent pas l’évolution de la situation nutritionnelle dans le temps.

Des mécanismes de récolte et de traitement de l’information
Ces mécanismes sont souvent inadaptés en termes de personnel qualifié, d’infrastructure administrative, de capacité de traitement.

Du cloisonnement entre les secteurs d’activité du gouvernement
Il gène les échanges d’information entre les ministères (par exemple, ceux de la santé et de l’agriculture) et empêche d’aboutir à une image synthétique et cohérente des problèmes nutritionnels.

Du coût de la récolte et du traitement de l’information,
Ils sont souvent augmentés par une inondation de données inutiles. Ces difficultés sont encore aggravées par le dilemme suivant : l’on ne peut bien choisir les renseignements minimum à récolter sans savoir à quoi ils vont servir ; et on ne peut non plus formuler de programme valable qu’après avoir recueilli l’information de base indispensable.

DEFINITIONS ET OBJECTIFS DE LA SURVEILLANCE NUTRITIONNELLE

Définitions

– Selon l’OMS : « c’est un processus continu qui a pour but de fournir des renseignements sur les conditions nutritionnelles de la population et les facteurs qui influent sur elle, afin d’éclairer les décisions des auteurs des choix politiques, des planificateurs et des responsables de la gestion des programmes d’amélioration des schémas de consommation alimentaire et de l’état nutritionnel ».
– C’est une Stratégie de collecte de données continue qui permet de suivre l’état nutritionnel d’une population et ses principaux déterminants en vue de décrire cet état nutritionnel, de détecter les problèmes de nutrition et leur évolution, d’élaborer des politiques et des programmes appropriés dans des situations d’urgence comme de développement.

Objectifs

– Définir et décrire l’état nutritionnel actuel des enfants fréquentant le centre, son étendue, afin d’identifier les groupes ou les zones à risques avec leurs principales caractéristiques.
– Connaitre de façon continue la situation alimentaire et nutritionnelle des enfants et de ses changements, dans un triple but :
• Un but d’alerte d’abord : détecter et prévoir les changements importants, et en particulier les changements brusques dans la situation alimentaire en vue d’une action rapide.
• Un but de planification et de programmation ensuite : choisir des priorités, définir des tâches.
• Un but de prévision enfin : établir, sur la base des tendances du moment, des prévisions quant à l’évolution probable des problèmes nutritionnels et de leurs principaux facteurs conditionnants.
– Contrôler régulièrement l’état d’avancement des programmes de nutrition : savoir ce qui se passe, faire des recommandations pour le réajustement des actions lorsque cela s’avère nécessaire ; évaluer l’efficacité et l’efficience des programmes de nutrition.
– Améliorer la connaissance des causes de malnutrition et des facteurs qui lui sont associés, de façon à mieux comprendre les caractéristiques épidémiologiques et le processus dynamique d’apparition de la malnutrition.

Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : CONSIDERATIONS GENERALES ET REVUE DE LITTÉRATURE
1. LE CONCEPT DE SURVEILLANCE
1.1. Surveillance épidémiologique
1.2. Surveillance appliquée à la nutrition
2. DEFINITIONS ET OBJECTIFS DE LA SURVEILLANCE D’ETAT NUTRITIONNEL DE L’ENFANT
2.1. Définitions
2.2. Objectifs
3. METHODES DE LA SURVEILLANCE DE LA CROISSANCE ET NUTRITION
3.1. Peser les nourrissons
3.2. Mesurer les nourrissons
3.3. Mesurer la circonférence crânienne
3.4. Mesurer le périmètre brachial
3.5. Mesurer le périmètre thoracique
3.6. Mesurer les plis cutanés tricipitaux
4. DEFINITIONS ET INDICATEURS POUR LA SURVEILLANCE NUTRITIONNELLE
4.1. Définitions
4.2. Indicateurs pours la surveillance de l’état nutritionnel
5. SANTÉ MATERNELLE ET INFANTILE
5.1. Buts
5.2. Objectifs généraux de la santé maternelle et infantile
5.3. Les activités de la SMI
PARTIE II : METHODOLOGIE ET RESULTATS
1. METHODOLOGIE
1.1. Cadre de l’étude
1.1.1. Historique du centre
1.1.2. Objectifs du centre
1.1.3. Situation géographique
1.1.4. Ressources humaines
1.1.5. Ressources matérielles
1.2. Les activités
1.3. Type d’étude
1.4. Période de l’étude
1.5. Durée de l’étude
1.6. Population d’étude
1.7. Critères d’inclusion et d’exclusion
1.8. Echantillonage
1.9. Variables d’étude
1.10. Récolte et analyse des données
1.11. Considérations éthiques
2. RESULTATS
2.1. Le fonctionnement de la surveillance nutritionnelle au CSMI Tsaralalàna
2.2. Caractéristiques des mères
2.3. Caractéristiques des enfants
2.4. Connaissance attitude et pratique des mères fréquentant le centre
2.5. Facteurs de blocage d’une bonne surveillance nutritionnelle
PARTIE III : COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
PARTIE IV : SUGGESTIONS
1. Pour le ministère de la santé
2. Pour le CSMI
3. Pour les parents
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE

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