Par sa position géographique, Madagascar, un des pays les plus vulnérables aux risques hydrométéorologiques, est frappé chaque année par des tempêtes et/ou des cyclones tropicaux. Madagascar n’échappe pas non plus aux effets néfastes du changement climatique qui amplifie les problèmes plus que d’habitude. Chaque région du pays est diversement exposée aux aléas hydrométéorologiques.
L’occurrence des perturbations climatiques tel qu’un cyclone tropical entraine très souvent des dégâts sur les différents secteurs d’activités du pays. Le secteur infrastructure de transport se trouve toujours parmi les plus touchés par les impacts du passage d’un cyclone. En effet, à chaque passage d’un cyclone, les routes et les ponts, souffrant de problèmes chroniques d’entretien, sont très souvent cités parmi les infrastructures subissant des dommages.
Les phénomènes liés au changement climatique accentuent davantage la vulnérabilité du pays par rapport à ces aléas. La dégradation des ressources naturelles, causée essentiellement par les feux de brousses et la surexploitation (par la production de matériaux pour les constructions, de bois de chauffe, …) n’est pas en reste et constitue également l’un des facteurs de dégradation des infrastructures routières.
CONCEPTS DE LA GESTION DES RISQUES DE CATASTROPHES (GRC) ET REDUCTION DES RISQUES DE CATASTROPHE (RRC)
Définition des termes
Le glossaire comporte déjà un ensemble de terminologie tirée de l’ouvrage élaboré par l’UNISDR en 2009, mis à jour après l’adoption du Cadre de Sendai pour la Réduction des Risques de Catastrophes.
Pour une meilleure compréhension des aspects de la GRC et de la RRC, il est proposé de partir d’une formule clé, utilisée par les acteurs de la GRC, qui met en évidence une articulation entre le risque de catastrophe, une catastrophe, un aléa, la vulnérabilité et la capacité. Une catastrophe résulte en effet de la combinaison : de l’exposition à un aléa, des conditions de vulnérabilité existantes et de l’insuffisance de capacité ou mesures pour réduire ou faire face aux conséquences négatives potentielles.
Une Catastrophe
Il s’agit d’une perturbation grave du fonctionnement d ’une communauté ou d’une société à n’importe quel niveau par suite d ’événements dangereux, dont les répercussions dépendent des conditions d’exposition, de la vulnérabilité et des capacités de la communauté ou de la société concernée, et qui peuvent provoquer des pertes humaines ou matérielles ou avoir des conséquences sur les plans économique ou environnemental .
Un risque
Il s’agit de la combinaison de la probabilité d’un évènement dangereux et de ses conséquences, qui résultent des interactions entre aléa(s) naturel(s) ou anthropique(s), vulnérabilité, exposition et capacité.
Considérant que le risque exprime la probabilité d’un évènement dangereux et ses conséquences, on retiendra que :
– Des risques peuvent être créés ou existent au sein de systèmes sociaux ;
– Il est important de considérer les contextes sociaux dans lesquels les risques se produisent et que les gens, par conséquent, ne partagent pas nécessairement ni les mêmes perceptions du risque ni leurs facteurs de risque .
Le risque de catastrophes
« Les notions de « Catastrophe » et de « Risque de catastrophe », impliquent et incluent les 4 notions clés suivantes : i) Notion d’« Aléa», ii) Notion de «Vulnérabilité», iii) Notion de «Capacité» et iv) Notion de « Résilience ». » .
Un Alea
Il s’agit d’un évènement, un phénomène ou une activité humaine potentiellement préjudiciable qui peut causer pertes de vies ou blessures, dégâts aux propriétés et biens, perturbations économiques et sociales, ou dégradations environnementales. Les aléas peuvent inclure des conditions latentes qui peuvent représenter des menaces futures. Ils peuvent avoir différentes origines : naturelle ou induite par des processus humains ou des actions humaines. Par rapport à leurs origines et effets, les aléas peuvent être seuls/uniques, séquentiels et combinés .
La Vulnérabilité
Elle est définie comme la condition provoquée par des facteurs ou processus physiques, sociaux, économiques et environnementaux qui ont pour effet de rendre les personnes, les communautés, les biens matériels ou les systèmes plus sensibles aux aléas . Les éléments exposés sont les personnes, les propriétés, les biens, les autres patrimoines ou systèmes exposés aux aléas.
La capacité
La capacité est l’ensemble des forces, moyens et ressources disponibles au sein d’une organisation, d’une collectivité ou d’une société pour gérer et réduire les risques de catastrophe et renforcer la résilience . La notion de capacité peut renvoyer aux infrastructures, aux institutions, aux connaissances et compétences humaines, ainsi qu’à des attributs collectifs tels que les relations sociales et les capacités de direction et de gestion.
Aperçu de la Gestion des risques de catastrophes
La gestion des risques de catastrophe vise à empêcher l’apparition de nouveaux risques, à réduire ceux qui existent et à gérer le risque résiduel afin de renforcer la résilience et de limiter les pertes dues aux catastrophes. Les mesures de gestion des risques de catastrophe se répartissent en trois catégories : la gestion préventive, la gestion corrective et la gestion compensatoire des risques de catastrophe . Cette dernière est également connue sous le nom de gestion du risque résiduel.
La gestion préventive des risques de catastrophes
Les mesures de gestion préventive des risques de catastrophe visent à empêcher l’apparition de nouveaux risques de catastrophe ou l’aggravation des risques existants. Elles portent sur les risques de catastrophes qui pourraient survenir à l’avenir si des politiques de réduction des risques n’étaient pas mises en œuvre, notamment au moyen d’un meilleur aménagement du territoire ou de la mise en place de réseaux d’alimentation en eau résistant aux catastrophes.
La gestion corrective des risques de catastrophes
Les mesures de gestion corrective des risques de catastrophe visent à éliminer ou réduire les risques de catastrophe déjà recensés qui exigent une intervention immédiate. Il peut s’agir par exemple de mesures d’adaptation des infrastructures essentielles ou du déplacement des populations ou des biens matériels exposés.
La gestion compensatoire des risques de catastrophes
Les mesures de gestion compensatoire des risques de catastrophe visent à renforcer la résilience sociale et économique des personnes et des sociétés face aux risques résiduels qui ne peuvent être réduits de façon efficace, notamment au moyen d’activités de préparation, d’intervention et de relèvement, mais également d ’un ensemble varié d’instruments financiers, tels que des fonds de réserve nationaux, des lignes de crédit pour imprévus, des systèmes d ’assurance et de réassurance et des réseaux de protection sociale.
Le cycle de GRC
Pour clore ce paragraphe sur la GRC, il semble judicieux de parler du cycle de GRC qui consiste par ailleurs en une série de phases étroitement reliées les unes aux autres qui comprennent la prévention des catastrophes, la préparation, la réponse, le rétablissement, la reconstruction et le développement .
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