Le secteur informel n’est pas un phénomène nouveau dans notre société, il existait déjà depuis fort longtemps. Il se présente sous divers forme et il est présent dans tous les secteurs d’activité telle que le secteur primaire, secondaire et tertiaire. Sa part dans l’économie varie d’un pays à un autre. Dans les pays développés, un secteur dit moderne caractérise l’économie de l’emploi et de la main d’œuvre. Par contre, dans les pays sous-développés, un secteur dit informel, qui est constitué par la grande partie des femmes et des paysans habitants loin de village, participe activement au dynamisme de l’économie urbaine de l’emploi et de la main d’œuvre. Dans ce dernier, l’économie informelle est un problème pour l’Etat car ce secteur échappe largement au contrôle légal, fiscal et statistique de l’Etat et entraîne une baisse tendancielle des recettes de l’État. Tel est le cas de Madagascar.
LES CONCEPTS THEORIQUES AUTOUR DU SECTEUR INFORMEL
Dès qu’on évoque le concept du « secteur informel », il nous vient immédiatement à l’esprit les petits métiers et les petits commerces qui prolifèrent dans les rues des pays en développement comme Madagascar. L’économie informelle joue un rôle majeur dans la création d’emplois, de revenus ainsi que dans la production et elle représente au moins soixantequinze pour cent de l’emploi non agricole dans certains pays en voie de développement . En effet, le secteur informel est un domaine d’étude assez vaste et difficile à cerner. De ce fait, il sera d’abord nécessaire de connaître les généralités sur ce secteur. Après, on va essayez de voir dans le deuxième chapitre les théories sur le secteur informel.
Généralité sur le secteur informel
L’existence importante du secteur informel dans l’économie est l’un des caractéristiques des pays en voie de développement. En effet, l’économie informelle occupe une grande place dans les PIB de ces pays. De ce fait, il est pertinent de centrer notre étude sur l’économie informelle.
Genèse du secteur informelle
Le « secteur informel » ou tout simplement « l’informel » a déjà existé depuis bien longtemps, même dans les pays développés, seulement ce nom n’a été officialisé que pendant les années 70. Le secteur informel est un domaine assez large d’où l’existence des multitudes de définition autour de ce secteur. Il est alors essentiel de connaitre ses définitions. Mais avant de définir, il s’avère important d’expliquer l’origine de secteur.
Origine
Keith William HART a utilisé pour la première fois le terme secteur informel durant la conférence sur le chômage urbaine en Afrique en 1971 . En 1972, le BIT a utilisé le terme secteur informel dans son rapport sur le Kenya pour exprimer les activités des travailleurs pauvres qui exerçaient un travail très pénible qui n’étaient pas reconnues ni enregistrées, ni protégées, ni réglementées par le pouvoir public. Après, l’organisation internationale du travail(OIT) a utilisée le terme « secteur informel » pour la première fois au début des années 1972 pour désigner des activités économiques informelles.
En générale, l’informel touche les différentes catégories de la population. C’est un phénomène qui est due au développement structurel de l’économie et de l’intégration mondial. Au cours du XIXe siècle et à partir du XXe siècle, tous les pays ont été frappés par des crises économiques (crise de surproduction, crise de 1929, …). Malgré ses impacts négatifs, ces crises ne peuvent pas empêcher l’évolution technique. Elles ont même favorisées les innovations techniques. Et cela a été surtout ou plutôt catalysé la création des matériels et machines. Ce dernier débouchera sur le développement industriel, d’où la diminution des mains d’œuvre, donc chômage, ce qui va aboutir sur le secteur informel afin de survivre.
En rapport à cela, « Entre les années 50 et 80, l’Afrique s’est distinguée par un boom démographique inversement proportionnel à la croissance économiques. Au cours de la même période, la population urbaine s’élevait au rythme de 6% par an et celle des villes périphériques de 10% alors que l’accroissement des emplois offerts dans le secteur formel ou secteur moderne ne représentait que 2% » . A partir de cet extrait de texte, on peut dire que le rythme de croissance ne suit pas le rythme d’accroissement de la population, il y a une forte natalité. Le chômage et les différents mal économiques apparaissent. Les ménages les plus démunis et à faible revenu en fin du compte ont commencé à s’intégrer dans ce secteur.
A Madagascar, en plus de ce qui a été dit, à cause des crises politiques frappant les pays, ce secteur s’est répandu rapidement dans presque tous les territoires de la Grande-ile. Très vite, ce secteur ne cesse de gagner du terrain. Et même, en 2012 d’après la vice-primature, « les secteurs informels augmentaient de 92% à cause de la crise ».
Quelque définitions du secteur informel
Le secteur informel est l’ensemble des activités économiques qui se réalisent en marge de législation pénale, sociale et fiscale ou qui échappent à la « Comptabilité Nationale ». C’est l’ensemble des activités qui échappent à la politique économique et sociale, et donc à toute régulation de l’Etat.
Le secteur informel regroupe à la fois les entreprises artisanales et marginales. Ainsi, le Bureau Internationale du Travail offre une définition du secteur informel en regroupant les entreprises ayant les 7 caractéristiques suivantes :
● facilité d’entrée dans l’activité ;
● des marchés de concurrence non réglementés
● l’utilisation des ressources locales
● la propriété familiale des entreprises
● la petite échelle d’activité
● une technologie adaptée à forte intensité de travail
● des formations acquises en dehors du système scolaire .
Le BIT adopte donc une définition multicritères du secteur informel. Mais ceux les plus retenus par la majorité des pays s’avèrent la question de taille de l’entreprise et du non-respect de la loi.
Définition du secteur informel suivant la taille de l’activité
Si l’on définit le secteur informel comme étant un ensemble d’unité de production de petite taille, cette définition crée de multitude de débats même si elle reste la plus utilisée par les institutions dans la catégorisation de ce secteur. Pour Sethuraman (1976) : « C’est un secteur composé d’entreprise employant moins de 10 personnes. Les travailleurs de ces entreprises ont rarement accès à l’enseignement scolaire, utilisent peu d’énergie électrique et mènent des activités semi permanentes ». Non seulement, le secteur informel regroupe donc les petites unités de production mais aussi la main d’œuvre n’y est pas qualifiante ou du moins pour la plupart. Ainsi, l’on se trouve à une confusion vu qu’il y a un bon nombre des petites entreprises mais qui sont des entreprises formelles comme les médecins et toutes celles qui sont de profession libérale.
Par ailleurs le critère de taille est aussi discutable au niveau de la signification économique de l’activité d’une entreprise. Il se pourrait qu’une entreprise de petite taille ait un chiffre d’affaire beaucoup plus important qu’une grande entreprise. Et d’ ailleurs, la définition de la taille d’une entreprise varie selon les pays : ainsi donc une grande entreprise pour Madagascar peut être une petite entreprise aux Etats Unis. Il faudrait donc avancer plusieurs types de taille d’entreprise mais cela ne fera que rendre beaucoup plus complexe la détermination statistique de ce secteur.
En outre, pour pouvoir définir la taille d’une entreprise, il faudrait connaître la firme en question. Il faut déterminer son chiffre d’affaire, le capital utilisé, le nombre de personnel ainsi que le niveau de bénéfice que réalise l’entreprise.
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