Generalites sur les diarrhees et les strategies de prise en charge

En zone tropicale, les diarrhées infectieuses s’observent surtout chez les nourrissons et les jeunes enfants, sous formes de cas sporadiques, se répétant plusieurs fois par an, ou sous formes de petites épidémies dans les collectivités à l’hygiène insuffisante.

Les maladies diarrhéiques aiguës sont une des principales causes de la mortalité et de la morbidité des enfants en milieu tropical et dans les pays démunis. Elles contribuent dans une large mesure à la malnutrition. La mise au point d’une méthode simple de réhydratation orale par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), a transformé le pronostic dans certaines régions. Elle s’inscrit dans un programme mondial de lutte contre les maladies diarrhéiques.

La mise en œuvre du programme d’utilisation des solutés de réhydratation orale (SRO), rencontre un certain nombre de problèmes auxquels il faut apporter des solutions adéquates. Les problèmes sont essentiellement dus aux habitudes et coutumes de certaines familles, qui privent les malades d’un certain nombre d’aliments comme les œufs et la viande, et qui ne permettent pas aux diarrhéiques de boire.

GENERALITES SUR LES DIARRHEES ET LES STRATEGIES DE PRISE EN CHARGE

LES DIARRHEES

Les diarrhées représentent en zone tropicale un problème de santé publique majeur, car elles constituent l’une des principales causes de mortalité infantile, directement ou par l’intermédiaire de la malnutrition qu’elles favorisent.

Epidémiologie

Chaque année en Afrique, en Asie, en Amérique Latine, quelques 750 millions d’enfants de moins de 5 ans sont atteints de diarrhée aiguë, et 3 à 6 millions en meurent . Souvent, la diarrhée représente la première cause de l’hospitalisation . Le taux de létalité des diarrhées aiguës est par exemple de 12% au Burkina-Faso.

Physiopathologie

Les bactéries entéropathogènes peuvent être divisées en trois groupes :
– les germes entérotoxinogènes,
– les germes invasifs,
– les germes pénétrants.

Les germes entérotoxinogènes
Dans les diarrhées entérotoxiniques dites sécrétoires ou cholériformes, les bactéries se multiplient dans la lumière du grêle et produisent une ou plusieurs toxines qui se fixent sur les entérocytes et provoquent la sécrétion massive d’un liquide pauvre en protides mais riche en sel, en bicarbonate et en potassium. Dans les toxi-infections alimentaires à S. aureus, C. perfringens de type A ou B. cereus, rares sous les tropiques, la toxine est « préformée » dans les aliments, ce qui explique la brièveté de l’incubation.

Les germes invasifs
Les diarrhées virales, nécessairement invasives puisque les virus ne peuvent se développer que dans les cellules, ressemblent aux diarrhées entérotoxiniques car les virus gênent l’absorption intestinale en lésant les villosités. Les diarrhées invasives sont surtout dues à des shigelles. L’homme est le seul réservoir de shigelles : malades et convalescents qui peuvent éliminer des shigelles dans leurs selles pendant des mois, ou des années après l’épisode dysentérique. La transmission est souvent directe, des malades à leur entourage. Elle est parfois indirecte par l’intermédiaire d’eau, et surtout d’aliments souillés par les déjections virulentes d’un malade.

Les diarrhées invasives peuvent aussi être dues à Entamoeba histolytica, campylobacter jejuni, Echerichia coli entéro-invasif ; certaines clostridies sont plus rarement en cause.

Les germes pénétrants
Les diarrhées dues à des germes pénétrants sont liées à une inflammation des formations lymphoïdes de la lamina propria, des plaques de Peyer, et des ganglions correspondants, et peuvent donner naissance à une dissémination générale. Les salmonelloses et les yersinioses à Y. entérocolitica appartiennent aux infections de ce type.

Symptomatologie et diagnostic

Les diarrhées entérotoxiniques 
Les diarrhées entérotoxiniques, cholériformes sont aqueuses, très abondantes, indolores, non fébriles, accompagnées de vomissements et parfois de collapsus.

Les diarrhées invasives
Les diarrhées invasives réalisent typiquement un syndrome dysentérique (émission de glaires mucopurulentes ou sanglantes), douloureux et fébrile. Les diarrhées virales sont aqueuses, sub-fébriles, d’abondance modérée.

Les diarrhées dues à des germes pénétrants
Les diarrhées dues à des germes pénétrants sont associées à des douleurs abdominales et à un syndrome infectieux général. Elles peuvent être la porte d’entrée de septicémies ou de foyers infectieux secondaires. Des complications locales, une septicémie ou des arthrites réactionnelles peuvent enrichir le tableau.

Les diarrhées chez l’enfant 
Toute diarrhée, même modérée est potentiellement grave et réclame une attitude systématique. Il faut préciser le degré de déshydratation qui peut imposer des mesures thérapeutiques urgentes, le degré de dénutrition, l’existence de signes digestifs associés et le contexte socio-culturel. La recherche d’une cause, sauf infection parentérale sévère, présente peu d’intérêt thérapeutique individuel.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE :GENERALITES SUR LES DIARRHEES ET LES STRATEGIES DE PRISE EN CHARGE
1. Les diarrhées
1.1. Epidémiologie
1.2. Physiopathologie
1.2.1. Les germes entérotoxinogènes
1.2.2. Les germes invasifs
1.2.3. Les germes pénétrants
1.3. Symptomatologie et diagnostic
1.3.1. Les diarrhées entérotoxiniques
1.3.2. Les diarrhées invasives
1.3.3. Les diarrhées dues à des germes pénétrants
1.3.4. Les diarrhées chez l’enfant
1.3.5. Les examens complémentaires
1.4. Traitement
1.4.1. Réhydratation
1.4.2. Renutrition
1.4.3. Médicaments
2. Stratégies de prise en charge des diarrhées
2.1. Les programmes thérapeutiques
2.1.1. La prévention de la dénutrition
2.1.2. La prévention de la déshydratation
2.2. Les maladies diarrhéiques à Madagascar
DEUXIEME PARTIE : ETUDE DE LA PRISE EN CHARGE DES DIARRHEES AU CSB2 D’ANTANIMENA
1. Cadre d’étude
1.1. Le CSB2 d’Antanimena
1.1.1. Organisation
1.1.2. Le personnel
1.2. Le secteur sanitaire
1.2.1. Situation géographique
1.2.2. Démographie
1.3. Autres formations sanitaires
2. Méthodologie
2.1. Méthode d’étude
2.2. Paramètres d’étude
3. Résultats
3.1. Nombre d’enfants diarrhéiques cibles
3.2. Répartition des enfants cibles
3.3. Répartition selon le domicile
3.4. Variations saisonnières
3.5. Répartition selon les types de diarrhées
3.6. Suivi des malades
3.7. Répartition des enfants selon les suivis
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES, DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
1. Commentaires et discussions
1.1. Situation générale des enfants étudiés
1.2. Les variations saisonnières
1.3. Les types de diarrhées
1.4. Le suivi des enfants
2. Suggestions
2.1. La campagne de lutte contre les maladies diarrhéiques
2.2. Activités d’IEC intégrées
2.2.1. Objectif
2.2.2. Stratégie
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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