Depuis plusieurs décennies, la perception et la relation entre l’homme, le développement et son environnement ont subi d’importantes évolutions. La prise en compte de ses relations a influé sur la mise en œuvre et l’élaboration des politiques de développement et d’environnement, que ce soit au niveau national, régional, supranational et international. De plus, actuellement l’environnement et le développement sont devenus indissociables. En effet, l’environnement, en général, les ressources naturelles non renouvelables en particulier, se dégrade progressivement et irréversiblement. Même les ressources renouvelables nécessitent désormais une gestion rationnelle. Tout le monde s’accorde à dire qu’il faut coopérer et unir nos forces dans cette perspective. L’enjeu de cette dégradation est désormais planétaire. En outre, cette dégradation est accentuée par plusieurs phénomènes mondiaux, notamment le changement climatique, la pollution, la déforestation, l’érosion, le tsunami… Au niveau international, on essaie d’y faire face par le biais des lois et traités internationaux jusqu’à l’accord de Paris sur le climat (COP 21).
Définition du concept d’environnement
L’environnement désigne l’ensemble des caractéristiques (social, familial ou économique) propres à un milieu déterminé. En géographie, il désigne l’ensemble des conditions naturelles susceptibles d’agir sur les organismes vivants. L’environnement peut également désigner les caractéristiques physiques, chimiques et biologiques des écosystèmes plus ou moins modifiés par les actions humaines.
La réalité sur l’environnement à Madagascar
Véritable sanctuaire da la nature, Madagascar a toujours eu des traditions de protection, de conservation et de promotion de l’environnement. Cet environnement exceptionnel se traduit notamment par une très grande diversité humaine et écologique, un ensemble unique d’écosystèmes, un endémisme qui atteint environ 80 % pour la faune et 90 % pour la flore, des espèces spécifiques et en définitive un patrimoine ayant une valeur exceptionnelle aussi bien pour la communauté scientifique que pour le développement du pays.
L’existence de cet environnement exceptionnel a provoqué depuis les temps les plus anciens des mesures coutumières et législatives de protection. Les souverains se sont préoccupés de la sauvegarde des forêts et de la terre ancestrale, aussi bien dans les régions centrales que dans tous les anciens royaumes qui ont été à l’origine de la nation malgache .
Depuis les Kabary d’Andrianampoinimerina jusqu’au code de 305 articles de 1881, en passant par les traditions orales ayant valeur de loi, tous les souverains ont édicté des règles de protection des ressources naturelles et de limitation de l’exploitation abusive des produits miniers et forestiers. Durant la période de la colonisation, les étrangers ont été frappés par la spécificité et l’originalité de la flore et de la faune malgache ainsi que par la variété des ressources minières. Sous la première République, différentes actions ont été maintenues tandis qu’un important effort législatif a porté particulièrement sur la protection des forêts. À ces actions a été particulièrement ajouté un programme de reboisement dont les résultats n’ont pas toujours été à la hauteur des efforts attendus.
Dans le même temps, la République Malgache a adhéré à diverses conventions internationales pour la protection des ressources naturelles et s’est associée à divers programmes internationaux, dont celui de l’UNESCO (United Nation Educational, Scientific and Cultural Organization ) sur l’homme et la biosphère. Elle a abrité en 1970 une Conférence Internationale sur l’utilisation rationnelle et la conservation de la nature. Dans le domaine strictement législatif, cette période a été marquée par une aggravation des dispositions répressives protégeant les ressources naturelles. Mais c’est principalement à partir de 1972 que des programmes d’envergure ont été conçus, aussi bien les pouvoirs publics que certaines Associations privées ont pris conscience de la dégradation de l’environnement.
Toutes les mesures antérieures se sont révélées insuffisantes pour faire face à la destruction lente, mais sûre de la terre ancestrale, du sol national et des ressources naturelles, soit par la main de l’homme, soit comme conséquences indirectes des actions économiques ne prenant pas suffisamment en compte la protection de la nature. Des mesures nouvelles ont été prises pour gérer et conserver le domaine forestier national afin de lutter contre la destruction lente du sol et pour engager une véritable lutte contre la dégradation des écosystèmes de production. Au total, Madagascar est reconnu comme un des sept pays dans le monde abritant une richesse écologique extraordinaire, au même titre qu’un géant comme le Brésil.
Les dernières décennies ont vu s’opérer une baisse continue de la qualité de l’environnement, ainsi qu’une régression quantitative des formations naturelles, en particulier de la forêt primaire, habitat d’une grande partie de la faune et de la flore qui donne à l’île son caractère unique. Si le facteur de dégradation principale reste, l’homme, ses motivations et les causes sont multiples. Il s’y ajoute d’autres causes. Ce que nous pouvons à priori dire, c’est que ces motivations sont essentiellement basées sur des considérations économiques et sociologiques, auxquelles s’ajoutent des facteurs d’ordre historique, culturel et politique. La Politique Nationale de l’Environnement détermine l’ensemble des orientations à donner à notre environnement ainsi que les principes qui doivent être respectés pour sa mise en œuvre. La Politique Nationale de l’Environnement est une politique tenant compte de la globalité des problèmes environnementaux, sociaux, économiques et culturels. Elle vise à rétablir un équilibre durable et harmonieux entre les besoins de développement de l’homme et les soucis écologiques.
Définition du concept de développement
Ce terme est hérité de Hegel. À son origine, il désigne le processus de devenir éternel de l’homme. Le concept de développement est malgré tout un terme relativement nouveau. Cette expression (Boudon, Bourricaud, 2004, p.168) et ses corrélats, « sous développement », puis « pays en voie de développement » apparaissent dans le cadre du nouvel « ordre » mondial qui résulte des organisations internationales qui sont mises en place à la suite de la Seconde Guerre mondiale. La « sensibilité de gauche » complète ce vocabulaire par une notion qui devait être appelée à un grand avenir, celle de « Tiers Monde ». Forgée par A. Sauvy sur le modèle d’une expression juridique qui avait connu la fortune idéologique que l’on sait, celle de « Tiers État », elle suggère que le nouvel ordre mondial impose à la Société des Nations une division en classe. L’opposition « développement »/« sous développement » ou « pays développés »/« pays en voie de développement » suggère un processus évolutionniste linéaire.
D’une manière générale, le développement est l’amélioration des conditions de vie de la population, c’est-à-dire améliorer la santé, éliminer l’extrême pauvreté et la faim, avoir accès à l’éducation, aux cultures et aux loisirs, avoir un emploi durable où ils puissent s’épanouir et avoir un habitat décent.
La notion de développement n’a cessé d’évoluer et d’autres formes de développement sont nées.
En premier lieu, on parle de développement humain. Il est apparu après la revalorisation de la population vers les années 80. Selon les Nations unies, chaque pays doit viser pour sa population des possibilités de vivre longtemps et en bonne santé, d’acquérir un savoir et d’avoir accès aux ressources nécessaires pour jouir d’un niveau de vie convenable. Il doit également suivre des valeurs humaines en vertu desquelles les individus peuvent développer pleinement leur potentiel conformément à leur besoin et à leurs intérêts que sont :
– la liberté politique, économique ou sociale ;
– la créativité et la productivité ;
– le respect de soi et la garantie des droits humains.
En second lieu, il y a la notion de développement durable. Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs (rapport Brundtland, 1987). Pour les tenants du développement durable, le terme de développement désigne le processus conduisant à l’amélioration du bien-être humain. L’activité économique et le bienêtre matériel demeurent essentiels, mais la santé, l’éducation, la préservation de l’environnement, l’intégrité culturelle le sont tout autant.
L’adjectif durable est surtout un concept utilisé par les environnementalistes. Il insiste sur la notion de temps, c’est-à-dire pour une amélioration à long terme du bien-être de tous. La notion de développement durable marque une rupture avec les autres modes de développement qui ont conduit et conduisent encore à des dégâts sociaux et écologiques considérables, tant au niveau mondial qu’au niveau local. Ce type de développement a trois concepts de bases qui sont : l’équité sociale, la préservation de l’environnement et l’efficacité économique. Elle s’appuie sur un mode de concertation entre la collectivité et ses membres. Elle exige le respect d’exigence, de transparence et la participation des citoyens. À cet égard, elle se situe dans la logique de l’approche participative.
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