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Depuis sa création en 1895 jusqu’à nos jours, la pratique du jeu de volley-ball a beaucoup évolué, passant d’un simple jeu récréatif au sport moderne athlétique, sous l’influence de différents facteurs : la morphologie et les comportements des joueurs à travers les techniques qu’ils inventent, à travers les stratégies et les tactiques qu’ils mettent en œuvre, ainsi que l’évolution des terrains de jeu et des matériaux.
De cette évolution découle un jeu plus attractif et plus spectaculaire caractérisé par des actions de plus en plus dynamiques et explosives, en particulier au niveau de l’attaque.
« Kraemer, Monchaublon, et Predine (1993), estiment que dans tout sport collectif, l’équipe doit assumer deux tâches : attaquer et défendre, marquer et empêcher de marquer. Les buts correspondant à ces tâches sont pour l’attaque de faire tomber le ballon dans le terrain adverse ou de faire commettre une faute à l’adversaire, et pour défendre, d’empêcher le ballon de tomber dans son terrain et de préparer la contre-attaque. » .
Donc le Volley-ball est un sport collectif de renvoi. Cette dénomination met en avant deux caractéristiques prépondérantes de l’activité. D’une part, le volley-ball est un sport d’opposition qui met en relation deux équipes constituées chacune de plusieurs membres. Ce constat sous-entend que non-seulement deux équipes vont s’affronter, mais aussi que les protagonistes de chacune des équipes pourront s’entraider directement pour tenter de remporter l’échange engagé.
LA THESE-MERE
Objet de la thèse-mère
Cette recherche porte sur les facteurs d’influence de la décision du passeur lors des phases de construction offensive sur réception (entendue comme la phase qui commence à la fin du point précédent jusqu’à la passe). La décision du passeur en volley-ball est complexe. Ainsi Roche Benjamin considère que la complexité renvoie d’une part, aux facteurs externes qui déterminent la situation locale et d’autre part, le couplage entre le passeur (les facteurs internes) et cette situation locale.
Les facteurs externes sont associés :
– aux contraintes temporelles que la situation impose
– aux éléments constitutifs et évolutifs de la situation (modélisation de la rencontre professionnelle : règlement, plan de jeu, position du jeu, score, enjeu, acteur…) .
Les facteurs internes se rapportent :
– aux connaissances construites par le passeur sur la situation (dans le présent ou dans le passé) qui visent à comprendre la situation dynamique actuelle.
– aux connaissances du passeur sur ses propres compétences, savoir-faire et savoir dans la situation donnée.
– à la dimension centrale de l’individu, de la subjectivité dans les conduites décisionnelles. Le sens que le passeur donne à la situation apparaît comme décisif pour l’auteur. Roche Benjamin prend en considération le point de vue de l’acteur. Car son ressenti peut directement influer sur l’objectif qu’il poursuit (gain immédiat, différé, social)
– à l’existence d’un arrière-plan décisionnel
– à la notion de couplage situation /acteur
– au temps et sa gestion qui doivent être obligatoirement pris en considération en regard du couplage passeur/situation .
L’objet de cette thèse est donc de mettre en exergue que la décision du passeur est une configuration de relation entre les composantes externes et internes (l’expérience du passeur, ses croyances) avec la situation locale et qui s’actualise dans l’action de manière complexe, subjective et singulière. L’auteur affirme que le positionnement classique sur la prise de décision à savoir « un choix conscient et raisonné suivi d’une action » comme solution unique, était bouleversé par la théorie de l’énaction. En effet cette théorie avance que la décision émerge de la situation en cours. Celle-ci doit définir l’application ou non de la planification. Si l’utilisation de cette dernière n’est pas possible, à cause du changement imprévu de la situation locale, le passeur doit s’adapter en produisant d’autres solutions en référence à son expérience et sa compétence personnelle.
Donc nous ne pouvons saisir la conscience que par le biais de sa structure tripartite : le contenu, l’acte intentionnel et le sujet qui vise ce contenu particulier.
L’objet de recherche de l’auteur est centré également sur le processus de l’activité perceptive. En effet, la perception est ici considérée comme un acte intentionnel et est une véritable interaction entre le passeur et la situation. Le joueur expert mobilise une attention sélective en orientant son regard vers les sources d’informations utiles. Cette orientation pertinente s’appuierait sur trois sources :
– la logique interne de l’activité (code et principe de jeu)
– la logique de la phase de jeu avec caractérisation du système particulier adopté par l’adversaire
– l’identification d’un élément particulier de la situation nécessaire à l’identification de l’action.
Ces données constituent des cadres de référence personnelle pour le joueur, en faisant intervenir et orientant sa perception dans un processus d’interprétation de la situation d’affrontement. Ces cadres de référence installent le joueur dans une attente orientée. Lorsqu’un sujet connaît les probabilités des événements, plus la probabilité en faveur d’une alternative augmente plus il réagit vite à son apparition. Pour le passeur de volley-ball, les situations ont pour caractéristiques d’imposer aux sujets de traiter l’information, de décider, et d’agir en présence d’incertitude, sous pression temporelle forte, et avec des exigences de précision.
Roche Benjamin distingue trois états de préparation sélective :
– Préparation neutre : le joueur ne détermine pas à l’avance une préparation en faveur d’un événement particulier
– Préparation partielle : le sujet se prépare en faveur d’un événement mais sans exclure la possibilité d’apparition de l’autre.
– Préparation totale : le joueur détermine à l’avance la réponse qu’il va produire lors de l’apparition du signal.
L’un des enjeux du travail de Roche Benjamin est :
– d’identifier le type de relation existant entre les éléments qui interagissent lors des prises de décision en cours d’action, en mettant en lumière la logique propre du passeur.
L’objectivation de ce type de relation doit permettre à l’auteur :
– d’améliorer la compréhension
– d’entrevoir des possibilités d’optimisation des procédures d’intervention sur des conduites décisionnelles .
INTRODUCTION |
