« Il n’y a pas d’éducation sans valeur. » (Reboul, 1992, p. 1) .
L’éducation est une « tentative humaine de soustraire les choses à l’ordre du hasard » (Hameline, 1985, p. 85) Quand la société la prend en charge, c’est à travers l’institution « école » qui contribue à la construction de l’individu en devenir. La présente recherche s’inscrit dans cette optique et se propose de mener une réflexion sur un sujet relativement peu exploré à Madagascar : « L’éducation au beau par le biais des textes littéraires dans l’Enseignement/Apprentissage d’une langue non maternelle. Cas du français à Madagascar. » .
Les orientations générales de l’éducation se traduisent en Programme d’enseignement qui à son tour, précise les disciplines et les objectifs d’E/A (Pocztar, 1982, p. 31) La discipline « langue » est un des vecteurs de l’éducation à travers l’enseignement. En outre, « Mondialisation oblige, nécessité d’appartenance régionale étant. » (Rakotofiringa, 2015, p. 71), l’école doit enseigner des langues dont le français à Madagascar.
« L’homme éprouve le besoin de laisser une trace de son passage. » (Unesco, 1961, p. 14) L’art, « activité de création d’œuvres à caractères esthétiques » (Mével, 2005) est un moyen permettant de satisfaire ce besoin. La littérature est un art. Les œuvres créées, qu’elles soient prises dans leur unité ou isolément à travers les extraits de textes, sont faites pour être lues. La lecture de ces œuvres ou des textes littéraires peut se faire au sein de l’école.
L’ART : UN DOMAINE D’ACTIVITE HUMAINE
L’art : approche définitoire
Définitions
Le mot français « art » vient du latin ars, artis qui signifie « habileté, métier, connaissance technique ».
Le Dictionnaire des concepts philosophiques donne la définition suivante : « métier, talent », mais aussi « procédé, ruse, manière de se conduire » et seulement tardivement « création d’œuvres », terme traduisant le grec tekhnè. (Blay, 2008) .
Selon le dictionnaire Hachette Illustré, l’art désigne une « activité humaine qui aboutit à la création d’œuvres de caractère esthétique ; chacun des domaines dans lesquels les facultés créatrices de l’homme peuvent exprimer un idéal esthétique ; ensemble d’œuvres caractéristiques d’une époque, d’un pays, d’un style. (Mével, 2005) .
D’après le dictionnaire Le Petit Robert, l’art est l’« expression par les œuvres humains d’un idéal esthétique, ensemble des activités humaines créatrices visant à cette expression ; chacun des modes d’expression de la beauté : art dramatique, art plastiques, … (Rey-Debove, Rey, 2014) .
A partir de ces définitions, les traits définitoires suivants apparaissent : ensemble d’activités humaines, création d’œuvres, idéal esthétique, modes d’expression de la beauté, caractéristique d’une époque, d’un pays, d’un style.
Créer / inventer
Etymologiquement, le terme « créer » vient du latin creāre qui signifie « créer, engendrer, mettre au monde, produire ». Selon les dictionnaires, « créer » signifie :
– « Tirer du néant, donner la vie ; imaginer, inventer. » (Mével, 2005)
– « Donner l’être, l’existence, la vie ; faire former, réaliser quelque chose qui n’existe pas encore ; composer, concevoir, élaborer. » (Rey-Debove, Rey, 2014)
– « Tirer du néant, donner l’être à. » (Guillou, Moingeon, 1997) .
Par ailleurs, le terme « inventer » est issu du latin classique invenire qui signifie « trouver, inventer ». Les Dictionnaires donnent les définitions suivantes :
– « Concevoir, avoir l’idée le premier, de quelque chose de nouveau ayant une utilité pratique (sans concrétisation). »
– « Imaginer, créer quelque chose de nouveau ; supposer comme réelle une chose imaginaire . »
– « Trouver, réaliser quelque chose de nouveau, à quoi personne n’avait pensé auparavant, que personne n’avait fait : Gutenberg inventa l’imprimerie ; imaginer quelque chose à des fins particulières, avoir l’idée de quelque chose : Inventer un moyen de s’évader ; tirer quelque chose de son imagination, le créer de toutes pièces : Inventer une histoire . » .
Donc, « créer » signifie donner l’être, réaliser quelque chose, éventuellement à partir d’autres éléments. « Inventer », c’est réaliser quelque chose de nouveau à des fins utilitaires.
Imaginaire / réel
Selon l’étymologie, le terme « imaginaire » est issu du latin imaginarius signifiant « image ». Selon les dictionnaires, ce terme signifie :
– « Qui est issu de l’imagination, qui n’est pas réel . »
– « Qui n’est que dans l’imagination, qui n’est point réel . »
– « Qui n’existe que dans l’imagination, qui est sans réalité. Qui n’est tel que dans sa propre imagination. » (Rey-Debove, Rey, 2014) .
En outre, le terme « réel » est issu du bas latin realis qui signifie « relatif aux choses matérielles ». Les dictionnaires donnent les définitions suivantes :
– « Véritable, effectif, vrai, sans fiction ni figure . »
– « Qui existe vraiment, n’est pas une illusion » (Mével, 2005) .
Ainsi le terme « imaginaire » peut être défini sommairement comme le fruit de l’imagination d’un individu, d’un groupe ou d’une société, produisant des images, des représentations, des récits plus ou moins détachés de ce qu’il est d’usage de définir comme la réalité. Le terme « réel » désigne ce qui existe vraiment, qui ne relève pas de l’imagination.
L’art : une activité de communication humaine
L’art est une activité de communication humaine spécifique. Selon le matériau utilisé par l’artiste, « n » forme de message apparaît. L’homme entre dans cette forme de communication en réponse à des besoins humains.
L’art : une activité de communication spécifique
Selon l’Unesco, « L’homme éprouve ce besoin de laisser une trace de son passage. » (Unesco, 1961, p. 14) C’est un être social, ce qui fait qu’il est appelé à interagir avec autrui, à communiquer d’une manière ou d’une autre avec ses semblables. L’art est aussi une forme de communication spécifique.
La Communication selon Jakobson
Dans son œuvre intitulée Essais de linguistique générale, Jakobson est parvenu à modéliser la communication sous forme de schéma. Selon lui, il existe six facteurs inaliénables de la communication à savoir le destinateur, le message, le destinataire, le contexte, le code et le contact.
Le destinateur envoie un message au destinataire. Pour être opérant, le message requiert un contexte auquel il renvoie et qui est saisissable par le destinataire. Il nécessite un code que le destinateur et le destinataire se partagent en tout ou au moins en partie. Il passe par un contact : un canal physique qui permet d’établir et de maintenir la communication entre le destinateur et le destinataire.
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